Religieux français de la Province d’Amérique du Sud. Formation en Orient. Joseph-Félix Neveu est né le 22 mai 1874 dans un petit village de Haute-Savoie, aux Villards, près de Thones. Il commence ses études secondaires à Notre-Dame des Châteaux (Savoie) en 1886 et passe ensuite à Miribel-les-Echelles (Isère), de 1887 à 1890, et Brian (Drôme), de 1891 à 1892. De là il vient prendre l’habit à l’abbaye de Livry (Seine- Saint-Denis), le 7 août 1892, sous le nom de Frère Luc. Son noviciat se poursuit l’année suivante à Phanaraki, sur les bords de la Mer de Marmara, où il prononce ses premiers vœux le 15 août 1893 et ses vœux perpétuels le 29 août 1895. Il enseigne quelques années à Eski-Chéir avant de commencer ses études de philosophie à Kadi-Keuï (18991900) et d’entreprendre ses études de théologie à Notre- Dame de France de Jérusalem (1901-1902). Il est ordonné prêtre le 24 mai 1902 à Jérusalem par Mgr Picardo. Le P. Luc continue ses années d’enseignement en Turquie, un an à l’école primaire de Koum-Kapou. On lui confie la garde du cimetière de Gallipoli, avant de reprendre un poste d’enseignant à Ismidt (19061907). Le Père Luc connaît successivement le rôle d’infirmier à Clairmarais (Pas-de-Calais) en 1907, d’économe à Bure en Belgique en 1908 et de surveillant des Frères coadjuteurs à Louvain (1908-1909). Médecin des âmes et des corps au Chili. C’est alors qu’il demande son envoi en mission pour le Chili, car il est avide de passer à un apostolat plus marqué. Il arrive à Lota en décembre 1910 et sans tarder il se lance dans l’évangélisation des milieux populaires de la ville et de la campagne environnante. Transféré à Los Andes en 1911, Page : 41/41 il rejoint également les milieux pauvres et les malades qui ont la faveur de son dévouement apostolique. Il est bien souvent obligé de se rendre par tous les temps et à cheval pour rencontrer les populations. Quand on lui objecte le caractère simple de sa prédication, il répond qu’il n’est pas nécessaire d’avoir l’éloquence d’un Valdivieso ou d’un Jara pour toucher les âmes. A la mort du P. Deltour, il rejoint Talcahuano en 1919 et là commence son pèlerinage à travers les missions du Chili. Fin 1920, le voilà à Valparaiso pour une année, puis Conception jusqu’en 1924 d’où il va retrouver ses anciennes connaissances de Lota. En 1925, il réalise son unique voyage en France. Il revient par l’Amérique du Nord en remplissant le rôle de secrétaire pour le P. Gervais Quenard. Puis durant quelques mois en 1925, il est à nouveau à Los Andes où il arrive en demandant du travail, selon sa formule préférée: « Donnez-moi du soleil et des pauvres gens ». De 1926 à 1929, il est à Rengo où il ronge son frein, car la vie sédentaire de chapelain de religieuses ou de professeur de catéchisme ne peut satisfaire son appétit de vie apostolique au grand air. On le nomme alors à Santiago. Avec le P. Bertin, il essaie de secouer l’apathie des gens du Barrio Bajo, avec missions et prédications en pleine rue. Ensemble ils fondent les chapelles de La Milagrosa et de La Guadalupe. Au soin des âmes il ajoute le soin des corps. Ayant acquis après toutes ses courses apostoliques par monts et par vaux une profonde connaissance de la nature et des plantes médicinales, il n’a pas de peine à trouver dans ses collections le remède qui convient à toutes les maladies, même les plus rares. En 1940, on juge bon de le fixer à Valparaiso pour s’occuper de La Fsperanza. Il continue avec ses mêmes méthodes, herbes, plantes, musique, projections de vues qu’il a lui-même fabriquées. Il assure trois messes dominicales, sans jamais raccourcir ses sermons ni supprimer le rappel permanent de sa terre savoyarde: En mi tierra. En 1952, il fête ses noces d’or sacerdotales. Quand le noviciat s’installe à Los Andes en 1957, il s’y rend, inspectant les lieux, herborisant, s’informant des transformations. On le reconnaît facilement à ses raclements de gorge et au port sonore de galoches qu’il traîne dans les couloirs. Toujours égal à lui-même, de bonne humeur, il distrait les novices. En mars 1961, il souffre d’une broncho-pneumonie, son point faible. Il meurt à Los Andes le 25 mai 1961, à 87 ans accomplis. Le P. Luc est inhumé à Los Andes. Page : 42/42
Bibliographies
Bibliographie et documentation, B.O.A. octobre 1962, p. 169-170. Lettre à la Famille, 1961, p. 132-133. Vinculum, mayo 1961, n° 34. Lettre du P. Luc Neveu au P. Gervais Quenard, Lota, 22 juin 1924. Dans les ACR, du P. Luc Neveu, correspondances (1897-1908). Notices Biographiques