Luc JOUNIAUX – 1921-1998

Situation de Halle avant l’arrivée des A.A.
La propriété de Halle compte
9.5ha dont 3.5 en cultures. Le château primitif a été détruit presque
entièrement. Le couvent est fort spacieux, régulier, construit par les
Frères, mais il a été éprouvé: les toits ont brûlé, un escalier
a été détruit, tuyauteries, robinets, poignées de porte, fils électriques
ont été enlevés. Le loyer annuel s’élève à
75.000francs belges, il est consenti pour trois ans, mais avec reconduction
tacite. Du côté de la ferme, tout est à reprendre et à reconstituer,
notamment l’outillage et le cheptel. L’office de reconstruction promet des
avances financières au titre des dommages de guerre. Cependant
l’installation du
chauffage, de l’électricité et de l’eau sont à nos frais. Bien entendu tous
les frais engagés pourraient être déduits du prix du loyer, mais après
accord avec les Frères. La maison de Halle a été ouverte comme scolasticat
de théologie en août 1948 et a été fermée définitivement en août 1957. Elle
organisa au printemps
1951 une semaine mémorable dite ‘semaine d’études alzoniennes’ dont les
communications ont fait
l’objet d’une publication en un volume: Mélanges d’Alzon.

Religieux de la Province de Belgique-Sud.

Enfance, éducation et formation.

Luc Jouniaux est né à Sivry (Hainaut, Belgique), le 28 décembre 1921, le sixième d’une famille de huit enfants, de milieu agricole. Il a à peine atteint l’âge de cinq ans lorsqu’il perd sa mère. Très tôt il a conscience de sa vocation et son père l’envoie au petit séminaire de Bonne-Espérance. A 15 ans, il entre à l’alumnat de Sart-les-Moines (1936-1941). Comme beaucoup, après la retraite d’élection, il prend l’habit à Taintegnies le 28 septembre 1941. Un an après, il est accepté pour ses premiers v?ux. Le scolasticat de Saint-Gérard, plein à craquer avec les étudiants A.A. flamands et francophones, philosophes et théologiens, ne peut plus contenir les novices sortants. C’est Le Bizet qui les accueille donc en 1942. Cela a l’avantage de former une communauté plus réduite où la fraternité n’est pas un vain mot. Le Frère Luc en parle souvent avec chaleur. L’année suivante, il passe au scolasticat de Saint-Gérard pour continuer ses études de philosophie; il passe au Bizet et entreprend sa théologie à Halle où il est ordonné prêtre le 23 avril 1950. Cette petite ville du Brabant, orthographiée Halle [Hal], accueille les théologiens flamands et wallons de 1948 à 1952. Le P. Luc s’y dépense pour l’aménager, en plaçant des centaines de m2 de vitres, car toutes les fenêtres de la grande bâtisse ont été endommagées.

Mission au Congo.

Le 1er janvier 1951, le P. Luc se rend au Congo, destination l’Ecole Normale de Mulo: il y est professeur jusqu’en 1953, puis au séminaire de Musienene (1953-1955); enfin de 1955 à 1960, il est directeur d’école primaire, successivement à Mutwanga (1955-1957), Mavoya (1957-1959) et Béni-Païda (1959-1960). Ses ennuis de santé ont commencé depuis un certain temps et il est contraint à un retour définitif en Europe fin juin 1960.

Pour des raisons de santé, sa ‘carrière’ missionnaire est écourtée. Elle n’a duré qu’à peine dix ans.

Ministère paroissial en Belgique.

Rentré en Belgique, le P. Luc est chargé de ministère paroissial, avec une période transitoire de surveillant-éducateur au collège St-Michel à Gosselies (1960-1963 et 1966-1967). Sa haute stature et sa barbe rousse impressionnent les élèves, mais ceux qui le côtoient de plus près ne s’y trompent pas: sous ses airs bourrus, il cache un c?ur d’or. Le séjour en colonie entraîne toujours des séquelles: les amibes. Ce n’est que peu à peu qu’apparemment sa santé s’améliore, grâce à un régime strict suivi pendant un an. Enfin le P. Luc peut s’engager en paroisse: successivement, Sivry (1960-1963), Maison Saint-Gérard (1969-1973) et Sart-Saint-Laurent (1973-1980) l’ont comme pasteur. En 1980, il quitte définitivement le ministère paroissial pour entrer dans la communauté de Saint-Gérard, désormais domiciliée dans l’ancien couvent des S?urs Bernardines Réparatrices. Il y reste un an jusqu a l’ouverture de la maison de repos dont il est le premier membre. Cette maison en effet vient d’être construite sur la partie du couvent qui a été démolie. Il y reste 18 ans. Durant ce laps de temps, il vit pensionné, jouant aux cartes avec les anciens du village. Cruciverbiste chevronné, il soigne sa santé. On dit de lui qui encense à cause du tabac. Sa santé se détériore peu à peu, laissant des traces dans un système cardio-vasculaire déficient. Tout cela influence le cerveau, de plus en plus confus. Le caractère du P. Luc s’abonne aux humeurs vagabondes et bruyantes, sa démarche se fait de plus en plus incertaine. Il a la tristesse d’apprendre que la foudre a sérieusement endommagé l’église de Sart-Saint-Laurent qu’il espérait revoir restaurée. Dans les derniers temps, la souffrance augmente à mesure que les forces diminuent. Il faut l’aider à se lever, à marcher. Il ne peut plus chercher le courrier chez le voisin. Ses jours sont comptés. Il reçoit le sacrement des malades quelques jours avant son décès, la nuit du 6 au 7 décembre 1998. Le P. Elisée Dricot le trouve mort paisiblement dans son lit. Les funérailles sont célébrées en l’église de Saint-Gérard le 10 décembre 1998, suivies de l’inhumation dans la concession des religieux, au cimetière de Saint- Gérard. Le P. Luc aurait eu 77 ans achevés le jour des Saints Innocents, le 28 décembre.

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Documents-Assomption, Nécrologe (VIII) 1998-1999, p. 69-71. Belgique-Sud Assomption, février 1999, n° 265, p. 3605-3609. Dossier: Maison de Halle. [Halle est le nom flamand de cette localité qui se trouve dans le Brabant flamand. C’est l’orthographe officielle de son nom. on trouve aussi la graphie Hal].