Marcel-Michel COULOIGNER – 1914-1993

Un marin au bout du monde.
« Malgré les latitudes nombreuses et variées que je traverse grâce au
croiseur
‘Jeanne d’Arc’ où je suis infirmier, malgré la distance la plus éloignée
(détroit de Magellan), vos journaux et vos revues si attendus et si
appréciés me parviennent toujours avec la plus grande régularité. La
Dispersion apporte au matelot isolé sur les flots de l’Atlantique et du
Pacifique des nouvelles de la grande famille religieuse. Soyez l’interprète
de ma reconnaissance auprès de l’Assomption sud-américaine:
Rio de Janeiro, Buenos-Aires, Talcahuano, Valparaiso, Santiago où mes
escales m’ont valu devoir des religieux assomptionistes. Partout, au
Brésil, en Argentine, dans l’Uruguay (chez les P.S. A. de Montevideo), au
Chili, j’ai vraiment vécu dans une atmosphère familiale, partout j’ai été
édifié par l’ardeur et l’enthousiasme des Pères, partout j’ai pu constater
l’état florissant de leurs œuvres: les
‘Lourdes’ chilien et argentin le montrent suffisamment. Cet accueil a
ajouté un charme appréciable à cette croisière au visage changeant, aux
splendeurs féeriques et naturelles.
Fr. Marcel , 25. 02. 1939.

Religieux de la Province de France.

Curriculum vitae.

Né à Saint-Divy (Finistère) le 26 juin 1914, Marcel Couloigner commence ses années de scolarité à Saint-Divy et à l’école Saint-Joseph de Landerneau. Ses études secondaires se déroulent à l’Institut Notre-Dame du Kreisker à Saint-Pol de Léon (1928-1931), puis à l’alumnat de Melle (Deux-Sèvres) de février 1932 à 1933. Il quitte la Bretagne et le Poitou pour gagner le noviciat de Nozeroy dans le Jura. Il y prend l’habit le 1er octobre 1933 mais prononce ses premiers vœux le 2 octobre 1934 à Pont-l’Abbé d’Arnoult où les novices de la Province de l’Ouest se sont déplacés, sous la direction du P. Pol de Léon Cariou. Ce dernier, maître des novices, le trouve « un peu passif, effacé, rêveur, peu attiré par les études, mais délicat, plein de savoir-faire et dévoué ». A Layrac (Lot- et-Garonne) le Frère Marcel-Michel, selon son double prénom religieux, accomplit une année d’étude complémentaire. Les cours de philosophie sont assurés à Scy-Chazelles (Moselle) où il demeure de 1935 à 1937. Arrive le temps du service militaire qu’il passe dans la marine (1937-1940) comme infirmier et qui lui donne l’occasion de découvrir le vaste monde des océans. Il peut rejoindre l’Institut Saint- Augustin de Lormoy (Essonne) pour les études de théologie: il y devient profès perpétuel le 21 novembre 1941 et il y est ordonné prêtre à la fin de la troisième année le 12 juin 1943.

En pastorale.

Le P. Marcel-Michel est nommé comme vicaire à la paroisse du Sacré-Cœur d’Angoulême de 1944 à 1946. De 1946 à 1953, il est vicaire à la paroisse Notre-Dame de Salut à Caudéran (Gironde), commune de la banlieue de Bordeaux que la grande ville incorporera en 1964.

Avec enthousiasme, il s’y occupe des jeunes et des mouvements: Cœurs vaillants, Scouts, jocistes, sportifs de la Société Jeanne-d’Arc… Chaque été, aidé de frères étudiants de Layrac, il dirige deux colonies de vacances dans une ancienne conserverie de Guian-Mestras, située sur le bassin d’Arcachon. Confortablement aménagés, les bâtiments peuvent héberger facilement cent cinquante enfants. Aussi d’autres paroisses tenues par les Assomptionnistes y envoient-elles volontiers des colons. En 1953, le P. Marcel-Michel quitte Bordeaux pour la cure du Thoureil (Maine-et-Loire), tout en résidant à l’abbaye voisine de Saint-Maur. De 1955 à 1960, il est nommé professeur au collège Saint-Caprais d’Agen (Lot-et-Garonne). Après quelque temps de repos, il revient à Caudéran en novembre 1960. Il est aumônier du grand pensionnat des Religieuses de l’Assomption et, en 1964-1965, au service de la paroisse Saint-Amand. Les quinze années suivantes (1965-1980), il est encore aumônier de la clinique du Libournais, à Libourne (Gironde).

Maladie et décès.

De nouveau fatigué et dépressif à l’été de 1980, il va se soigner à la maison de santé spécialisée de Montjay, dans la Seine-et-Marne. En février 1981, il rejoint la maison de repos de Layrac. En août 1981, sa santé l’oblige à un nouveau séjour à Montjay d’où il revient définitivement à Layrac. C’est là qu’il meurt subitement à l’aube du lundi 3 juillet 1993, à l’âge de 79 ans accomplis. Ses obsèques sont célébrées le 7 juillet dans l’après-midi. Il repose au caveau de l’Assomption. Le supérieur de la maison, le P. François Rumeau, à la cérémonie des obsèques, évoque brièvement sa figure:

« Pour ses frères assomptionnistes, le Père Marcel fut un religieux attentif aux autres, fraternel. De sa personne émanaient distinction, discrétion, délicatesse. Ces dernières années, nous avons été édifiés par sa piété et par le courage avec lequel il affrontait le poids des ans, la maladie, la souffrance ».

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (V) 1991-1993, P. 100-101. Assomption-France, Nécrologie années 1992 et 1993, p. 268-269. La Lettre à la Dispersion des années 1937-1939 a publié quelques nouvelles envoyées par le Frère Marcel-Michel Couloigner lors de ses escales, à bord du croiseur ‘Jeanne-d’Arc’.