Marie-Etienne (Ernest) POINT – 1890-1959

Noëllet.
« Par ses fonctions, à la mort du P. Claude Allez en 1927, le P.
Marie-Etienne son successeur se trouve à la tête de la rédaction du Noël
qui groupe alors 6 hebdomadaires, dites les revues Noëlistes, Le Noël, La
Maison, L’Etoile Noëliste, L’Echo du Noël, Le Sanctuaire et Bernadette.
Chaque semaine il apporte
tous ses soins à la mise en pages de ces périodiques qui totalisent 132
pages. Autour de lui, quatre secrétaires de rédaction suffisent à la tâche.
En outre, deux ou trois employés l’aident au secrétariat du Mouvement:
courrier des comités, archives. Le P. Marie-Etienne porte naturellement une
attention toute particulière à la présentation très soignée du Noël, au
choix de ses illustrations, à la recherche de collaborations nouvelles de
qualité. Il se réserve le ‘billet
du Noël’, quelques échos et les relations de ses voyages à travers le monde
noëliste. Fidèle continuateur du P. Claude, il rédige chaque mois une
lettre aux Comités Noëlistes et une méditation
dite Noëlique pour les associés de la Pieuse Union de Béthléem. Au départ
s’impose aussi à lui la direction du mouvement lui-même qui se prend en
charge à partir de
1936 avec Melle de Favelly, dite Provence».

Notices Biographiques A.A

Religieux de la Province de Paris. Des débuts voyageurs. Ernest Point naît le 7 mars 1890 à Nueil-sous-les-Aubiers (Deux-Sèvres). Il fait ses premières études à l’école paroissiale tenue par les Frères de Saint-Gabriel. En 1901, il entre à l’alumnat du Breuil (Deux-Sèvres), alors sous la direction du P. Alphonse Cadoux. En 1905, après une longue bataille juridique et procédurière, Le Breuil doit être abandonné. Le jeune Ernest poursuit ses études à Calahorra en Espagne: il est pris en main par le P. Gausbert Broha dont on sait la patience vite épuisée. Il achève ses études en 1907 à Elorrio et prend l’habit le 11 septembre 1907 à Louvain (Belgique), sous le nom de Frère Marie -Etienne. Il prononce ses premiers vœux l’année suivante et ses vceux perpétuels le 12 septembre 1909 à Gempe. Il bénéficie de la direction intellectuelle du P. Merklen à Louvain pour trois années de philosophie (1909-1912). Ce jeune supérieur et professeur sait enthousiasmer ses étudiants pour la spéculation à la mode scolastique. Pendant deux ans, le Frère Marie -Etienne est consacré à l’enseignement, au Bizet d’abord (1912-1913), puis en Suisse, à Ascona (1913-1914). Mobilisé en août 1914, il est versé dans un corps de brancardiers, connaît la vie des tranchées où il frôle plusieurs fois la mort. Il donne l’exemple du courage et de l’abnégation qui lui valent la Croix de guerre. Démobilisé en août 1919, il retourne à Louvain entreprendre ses études de théologie (1919-1923) et il est ordonné prêtre le 23 juillet 1922 par Mgr Nicotra. Son bon sens et ses qualités l’ont fait désigner comme socius. Classique dans son comportement comme dans son style, il taquine la muse et incarne de nombreux personnages dans les divertissements communautaires. A la tête du Noël. Aussitôt après son ordination, il reçoit son affectation à la revue du Noël, aux côtés du P. Claude Allez, auquel il succède tout naturellement en 1927. Jusqu’en 1935, il est en outre l’aumônier diocésain du mouvement, ce qui lui demande en plus de son travail régulier de rédaction beaucoup de visites, de prédications, de participations aux Congrès diocésains et généraux, de déplacements. Le mouvement prend une extension internationale, favorisée et encouragée par le pape Pie XI dans le sens de l’Action catholique naissante. Des membres de la hiérarchie reconnaissent le caractère pionnier du mouvement dans l’éveil de militantes féminines, appuyant l’œuvre de Notre-Dame des Vocations et suscitant des initiatives apostoliques comme celle des Petites Auxiliaires du clergé. Homme prudent, conciliant, le P. Marie -Etienne sait rassembler les énergies et les points de vue pour dépasser les inévitables tendances qui se font jour. A.A Affable, discret, compréhensif, il contrôle et coordonne avec sagesse et maîtrise les initiatives et impulsions qui ne cessent de rayonner à partir de la revue. A partir de 1934, il convient de favoriser une organisation nationale autonome, en dehors de la Bonne Presse. Avec l’appui du P. Gervais Quenard, sont loués et aménagés un premier local rue Stanislas, puis en 1937 un autre local plus spacieux au n° 56 de la rue de Rennes, près de Saint-Germain des Prés, baptisé ‘Accueil Noëliste’. En 1935, on décèle chez le P. Point les premiers symptômes du diabète qui va altérer sa santé. L’immédiat avant-guerre répercute le contrecoup de la crise économique générale qui se fait sentir à la Bonne Presse par la suppression des revues de piété dont l’Étoile Noëliste. Les abonnements individuels fléchissent, la floraison de nouveaux mouvements entraîne la disparition de nombreux Comités du Noël. L’heure est à la diversification des branches de l’Action catholique. J.A.C.F., J.I.C.F. C’est peu de dire que le P. Marie-Etienne est amené à faire le point! Le mot d’ordre est plus à la conquête, chrétienne du milieu qu’à la culture ou à la formation des membres. Le Noël qui échappe à la fusion dans une Action catholique englobante reste à la merci des décisions épiscopales. Au moment de la guerre, le P. Point reste à son poste à Paris, alors que les services principaux de la Bonne Presse se replient à limoges (Haute-Vienne) et il assiste, impuissant, au pillage par les Allemands du fonds iconographique et documentaire de la Bonne Presse, en compagnie du P. Fabien Petit. La vie parisienne jusqu’en 1944 est entravée par les nombreuses restrictions alimentaires. On doit aux alertes gagner des postes d’abri. Le Noël s’est aussi replié en zone Sud, à Lyon, avec l’aide du P. Olivier Dabescat et du P. Jude Verstaen, surveillé selon les directives du commissariat de Vichy concernant la presse. On édite le bulletin Notre Lien. En juin 1941 paraît le premier numéro d’Eaux Vives, revue de substitution qui n’échappe pas à toutes les tracasseries administratives et policières du temps. Après la libération, la Bonne Presse réintègre ses locaux parisiens, mais les publications ne peuvent reprendre normalement qu’en 1945. Le P. Marie- Etienne Point est nommé supérieur de la communauté de la rue François ler, en remplacement du P. Séraphin Protin trop éprouvé. En 1947, le P. Marire-Etienne a la joie de fêter son jubilé d’argent sacerdotal. Il succède encore ai P. Chardavoine au secrétariat du Comité permanent des Congrès eucharistiques nationaux. Il y est le collaborateur très fidèle de Mgr Le Couëdic pour les Congrès de Nantes (1947), de Nancy (1949), de Nîmes (1951) et de Rennes (1956). Il participe également aux Congrès internationaux de Barcelone (1952) et de Rio de Janeiro (1955). Au retour d’un voyage au Portugal (octobre 1949), le P. Point subit une intervention chirurgicale à la clinique de la rue Bizet. Il évite la gangrène au prix de l’ablation d’un orteil. Affecté à la rue François ler, il doit quitter, début 1951, la maison de la Bonne Presse après 28 ans de bons et loyaux services. A la suite du chapitre général de 1952, il est nommé délégué du P. Général pour les Oeuvres Généralices de Paris. Il devient supérieur de la communauté en 1953, préparant la fusion des deux communautés, celle des OEuvres Générales et celles de la Bonne Presse. Peu à peu, à cause du diabète, il perd la vue. Il meurt le 13 mai 1959. Ses obsèques ont lieu le 18 juillet à la chapelle N.D.S.

Bibliographies

Bibliographie et documentation: B.O.A. juin 1960, p. 96-97. La Croix, 18 juillet 1959, p. 4. Lettre à la Famille, 1960, n° 285, p. 325-332. Notes du P. Alphonse-Marie Jubert, collaborateur au Noël, sur le P. Point, 10 pages dactylographiées. Dans les ACR, du P. Marie-Etienne Point, correspondances (1907-1959), des poésies, rapports sur les oeuvres générales (1953,1958), sur la revue Le Noël (19371944), sur les services des Religieux à la Bonne-Presse (1949). Geneviève Duhamelet, Nouvelet et le mouvement noëliste, Paris, Bonne Presse, 1937. Eaux Vives, numéro spécial Centenaire du Noël 1895-1995, octobre 1996. Notices Biographiques