Marie-Germain (Joseph) FILLIOL
1902-1983
Religieux de la Province de France, Provincial de Lyon (1946-1952), assistant général (1932).
Un Savoyard de Maurienne.
Joseph Filliol naît le 2 décembre 1902 à Lanslevillard (Savoie). Il fait ses études à l’alumnat de Vinovo dans le Piémont, de 1914 à 1920. C’est là qu’il apprend le décès de son frère, Germain devenu Frère Gauthier, mort au combat. Sous le nom de Frère Marie- Germain, Joseph prend l’habit religieux le 24 septembre 1920 à Saint-Gérard (Belgique). Profès annuel le 27 septembre 1921, il étudie la philosophie à Taintegnies et la théologie à Louvain (1922-1929). Profès perpétuel le 8 décembre 1925 le Frère Marie- Germain est ordonné prêtre le 9 juin 1929. Ses supérieurs l’envoient tout d’abord enseigner au collège Saint-Michel à Varna (Bulgarie) comme professeur de sciences, puis il vient à l’alumnat de Miribel-les- Echelles (Isère) en 1934. En 1941 il est nommé supérieur de l’alumnat de Miribel.
En responsabilité.
En 1946, le P. Marie-Germain est nommé Supérieur Provincial de la Province de Lyon, puis il est élu assistant général par le Chapitre de 1952 aux côtés du P. Wilfrid Dufault. Mais un mois après, il donne sa démission et il est nommé supérieur au collège de Mongré (1952-1955). Violemment pris à parti par le P. Broussaleux mettant en cause sa gestion de Provincial et ternissant sa réputation, s’estimant peu soutenu par les Supérieurs Majeurs, il pense même un moment se retirer de la Congrégation. Après une année passée à Alger comme curé d’une paroisse, le temps apaisant les difficultés et rendant justice à sa probité, il devient supérieur de l’alumnat à Saint- Sigismond, charge qu’il va exercer durant neuf ans (1957-1966). Les hommes qui l’ont approché de près peuvent souscrire à ce témoignage éloquent du P. Joseph Mermoz: « Le P. Marie-Germain a été d’abord un excellent professeur de mathématiques et de sciences.
Très capable, sachant accrocher ses élèves il leur laisse le souvenir d’un homme sérieux, compétent, donnant le goût du travail intellectuel. Comme Supérieur, il sert la Congrégation avec toute la force de caractère qu’on lui connaît. Il est à la hauteur des charges qui lui sont confiées. Le P. Filliol est un grand timide, mais quand on porte des responsabilités avec un tel caractère, on se montre autoritaire, très personnel et parfois bagarreur. Il a beaucoup à se débattre avec des soucis d’argent: comme Supérieur Provincial, il suffit d’évoquer les scolasticais en 1946 (Scy, Valpré), la mission en Mandchourie; et, plus tard comme Supérieur de Saint-Sigismond. Qui dira combien lui doit cette maison? C’est lui qui a le courage en 1957 de faire la première grande transformation de cet alumnat, transformation rendue absolument nécessaire pour accueillir des jeunes plus nombreux et dans une maison plus convenable et plus moderne. Exigeant pour lui-même et les autres le P. Filliol est en même temps un homme très sensible, délicat dans les rapports personnels et très compréhensif. Comme éducateur à Saint-Sigismond, il sait faire confiance et entraîner les enfants comme un bon père de famille ». Au bout de 9 ans, il doit quitter le supériorat. Se sentant encore utile, le P. Filliol veut consacrer ses dernières forces à un ministère pastoral nouveau pour lui, comme curé de paroisse. Là encore, il se montre pasteur intelligent et ouvert dans la période difficile de l’après concile. Il n’est pas à la traîne: il lit beaucoup et participe à des sessions de formation permanente. Il se monte en ouvrages de théologie, d’exégèse et de pastorale pour rendre jusqu’au bout le meilleur service à la paroisse d’Ecole dans les Bauges. Son secteur pastoral s’étend aux villages de Jarsy et de Sainte-Reine. Il entre dans la perspective de susciter un laïcat responsable et bien vivant pour l’animation de ces secteurs ruraux un peu éloignés. Il meurt à Ecole sur la brèche le 23 janvier 1983, seul, à proximité de son presbytère, en se rendant à l’église pour l’office du dimanche. Les obsèques sont célébrées par Mgr Bontems, archevêque de Chambéry, le mardi 25 janvier. Le P. Filliol est inhumé à Albertville, dans le caveau de l’Assomption.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (II) 1981-1983 p. 75-77. Assomption France, Nécrologie I (1983) p. 3-4. Lettre du P. M.-G. Filliol au P. Wilfrid Dufault, Villefranche, 26 août 1953. On doit au P. Marie-Germain Filliol des rapports sur la Province de Lyon, 1950-1952), sur Miribel (1941-1946), sur Mongré (1952-1955), sur Saint-Sigismond (1960-1963), des circulaires aux Religieux et une importante correspondance dans les ACR (1923-1965). Notices Biographiques