Marie-Jean (Jean-Marie) FOSSE – 1904-1993

Présentation à une charge.

« Le Père Angelome Cleux n’ayant pas accepté le poste de Professeur à
Lormoy, nous vous proposons comme Professeur de Morale dans cette maison le
Père Marie- Jean Fosse.
Ce Père a quarante ans. Il est prêtre depuis 1938. Il est resté cinq ans à
Montmirail (Marne) où il était chargé de trois paroisses et du patronage.
Depuis un an, il est professeur à Soisy-sur-Seine (région parisienne).
Le Père a son brevet. Il a enseigné chez les Frères avant de venir chez
nous. Ses notes à la maison d’études atteignaient comme moyenne
16/20.
Il est intelligent, appliqué, sérieux, très bon religieux. Son faible
serait la timidité et un peu d’émotivité. Il est fraternel et sympathique.
Comme il ne ferait pas un bon sous-Prieur, au moins pour l’instant, nous
vous proposerons pour ce poste un autre religieux ».

P. Bernardin Bal-Fontoine
Paris, 23 novembre 1944.

Marie-Jean (Jean-Marie) FOSSE

1904-1993

Religieux de la Province de France.

Parcours d’une vocation tardive.

Jean-Marie Fosse naît le 5 octobre 1904 à Saint- Pierre-le-Vieux dans la catholique Lozère. Après des études chez les Frères des Ecoles Chrétiennes, couronnées par le Brevet élémentaire, il choisit le métier d’instituteur (1922-1923: Froyennes en Belgique; 1923-1924 au Mayet dans l’Allier; 1926- 1927: à Servian dans l’Hérault; 1927-1928 à St- Benoît-Ardouanne dans l’Hérault). Il accomplit son service militaire à Trèves, dans l’Armée française du Rhin, de 1924 à 1926. Désirant devenir prêtre il rejoint la maison des vocations tardives à Saint-Denis, au Nord de Paris, en 1929: cette maison de l’Assomption est dirigée alors par un autre lozérien, le P. Didier Nègre après son transfert de Lorgues (Var) en 1923. Entré au noviciat à Scy-Chazelles (prise d’habit le 6 octobre 1931), passé aux Essarts le 12 octobre 1931 sous le nom de Frère Marie-Jean – inversion de ses prénoms de baptême-, il y fait sa première profession le 7 octobre 1932. Suivent deux années d’étude de la philosophie à Scy-Chazelles en Lorraine (1932-1934) et quatre années de théologie à Lormoy (Essonne) de 1934 à 1938. Le Frère Marie- Jean prononce ses vœux perpétuels le 7 octobre 1935 et est ordonné prêtre à Lormoy par Mgr Pie Neveu le 6 mars 1938.

Curriculum ministériel et sacerdotal.

L’état de service du P. Marie-Jean -il reprend ses prénoms de baptême Jean-Marie -tient en quelques lignes: 1938-1939: Il est vicaire à Montmirail (Marne), chargé de deux annexes. 1939-1940: Aumônier d’un bataillon du 106ème Régiment d’infanterie, fait prisonnier à Loos (Nord), libéré le 18 juillet 1940. 1940-1943: Vicaire à Montmirail, curé de Charleville et autres lieux (Marne).

1943-1946: Professeur à l’alumnat de Soisy-sur-Seine (Essonne). 1946-1952: Curé de Soisy-sur-Seine. 1952-1959: Supérieur de l’alumnat de Chanac (Lozère). Il s’y distingue par sa grande bonté ses prédications sur la charité, sa fréquentation de la Bible, des Pères de l’Eglise et des mystiques, sa prudence sur les routes. D’aucuns assurent qu’il lui arrive de faire avec sa 2CV des pointes de 30km/heure! 1959-1965: Supérieur de la maison de formation des Frères coadjuteurs aux Essarts (Seine- Maritime). 1965-1977: Supérieur de la maison de repos de Chanac. 1977-1986: Aumônier des Orantes de l’Assomption au Vigan (Gard), aumônier de l’hôpital (1979-1984). Il visite les malades, ne néglige pas la lecture, étant bien pourvu en livres et périodiques.

1986-1993: Il arrive à Lorgues (Var) le 5 novembre 1986. Il y meurt le 3 août 1993.

Un homme de bonté et de prière.

D’après les témoignages rendus par les PP. Jean-François et David Laurent, deux mots caractérisent la figure humaine et spirituelle du P. Jean-Marie, la bonté et la prière: « On aurait pu l’appeler le saint François de Sales de la Congrégation à cause de son accueil toujours cordial, de la douceur qui émane de sa personne et de son style souriant. Ses propos, comme ses lettres sont toujours émaillées de perles fines remplies de délicatesse à l’adresse de ses interlocuteurs ou correspondants. On aurait dit qu’il n’a qu’un thème de prédication: la charité. Comme à Saint Jean au soir de sa vie on peut lui reprocher de se répéter. A quoi il répond volontiers: ‘Mais la charité, n’est-ce pas l’essentiel?’. Ses conversations reflètent sa prédication: l’indulgence et la bonté en sont la marque propre. Il croit en la miséricorde de Dieu et ne cesse de l’annoncer. Le P. Jean-Marie sait aller à l’essentiel de la Bonne Nouvelle. Il lit les grands maîtres spirituels et les meilleurs commentaires de l’écriture Sainte. Pour s’en pénétrer davantage, il recopie de sa belle écriture des cahiers entiers de citations. Il aime particulièrement Saint Jean, Saint Augustin, Saint Thomas d’Aquin, Saint François de Sales, Saint Jean de la Croix, Sainte Thérèse D’Avila. Il garde une profonde dévotion à Sainte Thérèse de Lisieux et à Sainte Gemma Galgani, qui lui ont tracé le chemin de l’abandon filial au Père. Mais, par dessus tout, il aime adorer le Seigneur en son Eucharistie et l’on se souvient avec admiration de ses adorations prolongées à la chapelle, à genoux, dans un profond recueillement. On devine sa joie de parler au Maître et de s’abandonner à Lui. Et son visage en est tout éclairé ».

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Documents Assomption Nécrologe (V) 1991-1993 p. 110-112. Nécrologie années 1992 et 1993 (A.T.L.P.), p. 276-278. Du P. Marie-Jean Fosse dans les ACR, des dossiers et rapports sur la formation des frères coadjuteurs (1959-1961) des rapports sur les Essarts (1959-1964), sur Chanac (1952-1959) et de la correspondance (1943-1979). Notices Biographiques