Religieux de la Province de France.
Un homme ‘engagé’.
Gustave Cornillie naît à Armentières le 23 avril 1896, sur cette terre du Nord labourée par le syndicalisme chrétien de teinte démocrate et sociale. Après son école primaire à Armentières, il fait l’apprentissage de l’alumnat à Zepperen (1907-1910) et à Taintegnies (1910-1912), études secondaires suivies de trois années de philosophie et de philologie à Saint-Amand-les- Eaux (Nord), Paris et Lille (1912-1913, 1915 et 1919). Entre temps, il a mûri la question d’un appel à la vie religieuse, au contact des jeunes mobilisés (1916-1919), expérience de proximité dont il gardera le souvenir toute sa vie, prolongée par quelques années d’enseignement à Lille. Le 8 décembre 1921, il entre au noviciat de Saint-Gérard sous le nom de Frère Marie- Michel et sous la conduite du P. Benjamin Laurès: « Nature vive, délicate, capable d’efforts, généreux, parfois artiste qui se laisse entraîner par la musique de l’activité extérieure; son noviciat a été marqué par quelques orages parce qu’il fait très bien ce qui lui plaît mais évite d’instinct ce qui le contrarie. C’est un novice intelligent, ouvert et confiant ». Il prononce ses premiers vœux le 10 décembre 1922 et se rend à Louvain pour les études de théologie où il est profès perpétuelle 10 décembre 1925. Il est ordonné prêtre à Paris le 20 décembre de la même année. Son supérieur Provincial l’envoie professer cinq ans au collège Saint-Edme à Sens (Yonne) (1925-1930) et le propulse un an à la direction du Patronage Notre-Dame de Grâces à Paris, quai javel (1930- 1931). De 1931 à 1938, il est aumônier fédéral J.O.C. de Paris-Nord, juste avant l’abbé Rodin, et, pendant trois ans, directeur de La Croix des jeunes. En 1938, il est nommé supérieur de l’orphelinat d’Arras et, au moment de la guerre, il part comme aumônier militaire dans l’Est (1940-1941).
La vie au grand air, une certaine liberté de mouvement et une non moins grande indépendance de comportement lui attirent quelques difficultés en communauté, surtout là où la vertu première est la régularité gardée de l’alumnat que lui a abandonnée!
Des expériences marquantes.
La période de la guerre et de l’occupation est propice au changement. Il fait l’expérience de la prison: arrêté par les Allemands de février à août 1941, dénoncé, il prend le maquis et se terre dans les campagnes de Blou, Jalesnes et Ernée jusqu’à la libération. En 1945, il reprend la vie régulière, vicaire à Saint-Christophe de javel. L’année suivante, avec d’autres religieux dont le P. Santu, il entreprend une recherche missionnaire à Sèvres, aux portes de Paris, dans une maison surnommée ‘La Cloche’, en raison de sa grande pauvreté. Cette maison se veut largement ouverte sur le monde, en consonance avec ce qui se cherche à l’époque comme nouveau modèle de vie sacerdotale dans le monde ouvrier. A table se côtoient les petites gens du quartier et les militants, des ouvriers de chez Renault et des permanents, croyants et incroyants. Cette expérience est vécue en lien avec l’A.C.0 et les Fraternités des Petites Sœurs de l’Assomption. Son itinéraire le conduit ensuite à Saint-Christophe de javel (1951-1960), à Soisy-sur-Seine (Essonne) jusqu’en 1974. jusqu’au printemps 1980, il fait fonction d’aumônier chez les Orantes de Bonnelles (Yvelines).
Maintenant, viens et va…
Le grand âge est arrivé, celui de la retraite qu’il prend à Soisy. Celui qui a été journaliste, enseignant, prêtre à la manière de l’abbé Godin et de l’abbé Hollande, continue toujours à se battre ou à vouloir casser les habitudes. Il n’est pas fatigué d’être optimiste, toujours battant et dynamique, rectifiant le propos de son interlocuteur avec le fameux ‘Tu permets’. cette vie pleine, il la porte jusqu’à sa 85ème année. Il meurt à Corbeil le 27 janvier 1981 et est inhumé à Soisy-sur-Seine le 31 janvier suivant. Mgr Herbulot préside la cérémonie des obsèques.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (Il) 1981-1983, p. 6-7. L’Assomption 1981, no 606, p. 20-21. A Travers La province (A.T.L.P.), février 1981, n. 13. Les ACR conservent une importante correspondance du P. M.-M. Cornillie (1935- 1964). Le P. Marie-Michel C. a écrit un ouvrage de présentation sur les oblates, ‘L’Oblate de l’Assomption, 1951 et un récit-souvenir sur l’expérience vécue à la mission ouvrière de Sèvres, La Cloche? Une aventure? Un témoignage?, 1977. Luc Fritz a synthétisé cette expérience de vie en mission ouvrière: La Cloche, Une communauté assomptionniste au cœur de la mission ouvrière, Paris, 1990, 12 pages.