Marie-Vincent (Charles) EHRHARDT – 1917-1940

Formule de profession.

« Au R. Père Gervais Quenard, Supérieur Général de la congrégation des
Prêtres de l’Assomption,

Je soussigné, Frère Marie- Vincent, novice dans la Congrégation des Prêtres
de l’Assomption, depuis le 4 octobre 1936, sollicite humblement mon
admission aux premiers vœux temporaires.

Je témoigne expressément de mon désir sincère d’être appelé à l’état
religieux et sacerdotal
et j’atteste ma ferme décision de me consacrer pour toujours à l’état
clérical dans la vie religieuse. ».

Frère Marie-Vincent, Nozeroy, 5 septembre 1937. La fiche de renseignements
personnels du Frère Marie- Vincent porte 3 dates de profession temporaire:

1° le 5 octobre 1937, à
Nozeroy,
2° le 28 septembre 1938, à
Scy-Chazelles,
3° le 3 octobre 1939 à
Nozeroy.

Marie-Vincent (Charles) EHRHARDT

1917-1940

Religieux de la Province de Lyon.

De l’alumnat au noviciat.

Charles Ehrhardt (1) est né le 6 avril 1917 à Rosheim (Bas-Rhin) au diocèse de Strasbourg. D’après sa fiche personnelle de renseignements, il est baptisé le 9 avril, mais il semble avoir été orphelin très tôt de père et de mère. La seule adresse familiale conservée est celle d’un frère, Marcel, domicilié à Obernai. Il entre à l’alumnat Sainte-Odile à Scherwiller (Bas-Rhin) où il étudie de 1931 à 1934, passe à Miribel-les-Echelles de 1934 à 1936. Selon la coutume, avant la classe de philosophie que nous appellerions aujourd’hui de ‘terminale’ dans le cursus classique, Charles accomplit son année de noviciat à Nozeroy (jura), sous la houlette du P. Gausbert Broha. Il prend l’habit le 4 octobre 1936, à 19 ans, sous le nom de Frère Marie- Vincent. Le rapport d’admission à la première profession comporte quelques indications plus personnelles: « jeune homme porté à la mélancolie, sans doute à cause de ses malheurs de famille, docile, calme et doux mais inconstant, d’une piété un peu sentimentale et d’une santé un peu délicate. Il semble assez indolent, cet état tient à sa santé et à une légère anémie ». Le Frère Marie-Vincent prononce ses premiers vœux le 5 octobre 1937. Il se rend d’abord à Layrac (Lot-et-Garonne) pour la dernière année du cycle secondaire (1937-1938), puis au scolasticat Saint-Jean à Scy-Chazelles pour les études de philosophie (1938-1939). En septembre 1939, le Frère Marie-Vincent est mobilisé (2).

Disparu, mort à la guerre en 1940.

On perd ensuite la trace du Frère Marie-Vincent. Porté disparu dès avril 1940, il est inscrit comme décédé au champ d’honneur sur le Nécrologe de 1940, publié en janvier 1942. Sur la Répartition des Missionnaires, année 1941-1942, page 18,

il est mentionné comme décédé en 1940, mais toujours sans lieu et sans date précise de mort. Ce n’est qu’après la guerre et sans doute sur foi de témoins qu’il est signalé ‘tué en Belgique, le 6 avril 1940’ (3).

(1) L’orthographe de ce nom est donnée par l’intéressé lui-môme sous plusieurs formes: Ehrhardt mais aussi Erhard et Erhardt. En absence de toute confirmation par une pièce d’état civil, nous avons opté pour la forme la plus ‘complète’ et la plus fréquente, mais non la plus simple: Ehrhardt. (2) Nous avons beau fouiller tous les répertoires et index onomastiques des revues et bulletins de l’Assomption des années 1939-1940, aucune précision n’est apportée sur les lieux de casernement du Frère Marie-Vincent pendant la période de sa mobilisation. Si une de ses chroniques de vie militaire est parvenue à l’un des responsables de la Congrégation, elle n’a pas été conservée dans les archives de Rome ni publiée dans les revues et bulletins habituels. Comble de malchance, le nom même de ce religieux ne figure pas à l’index onomastique du fichier romain des Archives. (3) Nous avons cherché en vain l’origine de cette information de lieu et de date qui est certainement postérieure aux événements. Dans quelles circonstances, le Frère Marie-Vincent a-t-il été tué ‘au champ d’honneur’ en avril 1940 sur le sol belge? On sait de façon générale que l’agression hitlérienne ne s’engage qu’à partir du 10 mai 1940, date d’entrée en action de la Wehrmacht en Belgique dont Léopold -fil qui a eu le temps de mesurer l’inertie des démocraties occidentales – a rappelé la neutralité en octobre 1936. Les chars de Guderian se frayent un passage à travers les Ardennes vers la Meuse et Sedan à partir de la même date (mai 1940). Mais il est aussi vrai que pendant la ‘drôle de guerre’ (de septembre 1939 à mai 1940), la France a mené de mini-combats d’escarmouches et de patrouilles entre Rhin et Moselle. Le Frère Marie-Vincent serait alors tombé plutôt en Sarre qu’en Belgique.

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Dossier personnel. Lettre à la Dispersion, janvier 1942, n° 848, p. 286. Notices Biographiques