Religieux de la Province de Bordeaux, affilié à la Province d’Amérique du Sud.
Un parcours allongé.
Vincent-Pierre-Marie Le Bourhis est natif de Landévant (Morbihan). Il voit le jour le 27 août 1897. Après ses études secondaires commencées au pensionnat des Frères de Languidic (1908-1909), il rejoint l’alumnat du Bizet en Belgique (1909-1912), puis termine ses humanités à Taintegnies (1912- 1914). Il passe ensuite à Limpertsberg au Luxembourg où la première guerre le maintient bloqué, travaillant dans les fermes et commençant des études de philosophie (1914-1918). Il accomplit 8 mois de service militaire à Lorient (1919) et prend l’habit au noviciat à Louvain, le 11 février 1919, sous le nom de Frère Marien. Profès annuel le 10 novembre 1919 à Taintegnies, il gagne Louvain pour les études de théologie (1920-1924). Profès perpétuel le 6 janvier 1923 à Louvain, il y est ordonné prêtre le 27 juillet 1924 par Mgr Petit.
En Amérique du Sud, dans un ministère très restreint.
Le Père Marien désire se consacrer au ministère paroissial en mission lointaine bien qu’il ait pu devenir, en raison de ses capacités, un excellent professeur en maison d’études. Seul son état de santé qui a rendu nécessaire un traitement antituberculeux à Louvain, pousse ses supérieurs à surseoir provisoirement à son désir. On l’envoie deux ans à Bordeaux (Gironde), de 1924 à 1926, puis une année à Arras (Pas-de-Calais), de 1926 à 1927, enfin à Melle dans les Deux-Sèvres (1927- 1928). Mais déjà son imagination commence à le tourmenter sur ses propres capacités à exercer une quelconque responsabilité. Puisqu’il maintient toujours son désir d’une vie missionnaire, il est envoyé quelques mois à Elorrio en Espagne (octobre 1928-février 1929)
pour qu’il se familiarise avec la langue espagnole. Il s’embarque à Bordeaux le 19 février 1929 avec le P. Pierre Solans pour l’Amérique du Sud. Il passe deux années à Buenos-Aires en Argentine (1929-1931) et rejoint le Chili. Mais il faut bien dire que ses aptitudes au ministère sont fortement limitées en raison de ses tendances scrupuleuses extrêmes qui le réduisent graduellement à une activité très réduite. De 1931 à 1940, il est vicaire à Los Andes, chargé de l’aumônerie des Carmélites et de l’hôpital. Toutes les semaines, il va tantôt à pied, tantôt à cheval, enseigner le catéchisme et visiter les familles dans trois petites localités à 18km. du centre de la paroisse. Une dernière obédience l’envoie à Santiago où il mène, pendant plus de 25 ans (1940-1965), une existence toujours torturée par le scrupule. La célébration de l’Eucharistie, le ministère de la confession et même la simple récitation du bréviaire deviennent pour lui autant d’épreuves lourdes à porter, ce d’autant plus qu’il est littéralement torturé par la question du salut des âmes et par sa responsabilité de prêtre. Il circule souvent à l’église ou devant la grotte, guettant le moindre pénitent pour le signaler à ses confrères. Par moments, il se montre disposé à donner la communion, à bénir des objets de piété, à imposer le scapulaire. Il ne peut assumer aucun ministère public et se soustrait par scrupule à toute obligation de ce type, ce qui pour lui et pour ses confrères est une situation de plus en plus pénible à porter au fil des années. Agréable compagnon en communauté, au moins dans la mesure ou ne lui est imposée aucune obligation ministérielle, il accepte les plaisanteries de ses confrères et les taquine volontiers. Il est facilement plaisanté pour ses dons de radiesthésiste qui lui font découvrir avec son pendule des sources et même des gisements de minerais. Il devient de plus en plus silencieux, ne trouvant de répit que dans la lecture des faits divers des journaux. Dans les dernières années de sa vie, il ne peut plus guère s’alimenter et se consume ainsi de jour en jour, gardant toutefois suffisamment de lucidité pour souffrir de son état intérieur. Il meurt le 17 novembre 1965 à Santiago, à l’âge de 68 ans accomplis, terme d’une tribulation qui l’a suivie toute sa vie. Le P. Marien est inhumé à Santiago.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: B.O.A. janvier 1966, p. 127-128. Chile-Argentina, 25 noviembre 1965, 4 pages. Dans les ACR, quelques correspondances du P. Marien Le Bourhis. Lettre des PP. Marien et Solans, Libsbonne, février 1929 dans Lettre à la Dispersion, 1929, n° 305, p. 109-110.