Martial (Pierre-Justin) ENJALBERT
1877-1936
Religieux de la Province de Paris.
Un Aveyronnais formé et titré.
Pierre-Justin Enjalbert est né le 5 mars 1877 à Gramond (Aveyron) où il est baptisé le lendemain. Après ses études primaires à l’école du village, il est admis à l’alumnat d’Arras (1890-1893) et à celui de Clairmarais (Pas-de-Calais), de 1893 à 1895. Il opte pour l’Assomption et prend l’habit à l’abbaye de Livry (Seine-Saint-Denis) le 10 août 1895 où il prononce ses premiers vœux l’année suivante, à la même date, sous le nom de Frère Martial. Le P. Ernest Baudouy le présente à la profession comme « l’un des religieux les plus édifiants par sa charité, sa piété et sa régularité », vertus cardinales du ‘bon novice’ de l’époque. Selon l’usage, il est envoyé comme professeur à l’alumnat de Miribel-les- Echelles (Isère) une année, 1896-1897, et il revient à Livry pour la profession de ses vœux perpétuels (15 août 1897). Il a la joie d’accompagner le pèlerinage national à Lourdes cette année 1897, resté célèbre pour la participation des ‘325 miraculés’ des pèlerinages précédents. En septembre 1897, le Frère Martial est envoyé à Rome pour ses études philosophiques et théologiques. Il obtient le grade de licencié en philosophie en 1899. Le service militaire, fait à Lodève (Hérault) de 1900 à 1901, interrompt ses études, reprises de 1901 à 1904 à Rome où il obtient le titre de docteur en théologie et où il est ordonné prêtre le 19mars 1904.
Des emplois perturbés par la maladie.
Le P. Martial est d’abord envoyé comme professeur à l’alumnat de Taintegnies (1904-1905) et l’année suivante il est attaché à la Bonne Presse en qualité de rédacteur à la revue Rome qui vient d’être fondée en 1904. Il a la charge de collecter des articles, de recueillir informations et actualités, de choisir l’illustration et souvent de ‘boucher les trous’,
un métier astreignant que l’on désigne dans la profession comme ‘la cuisine’ du journal. Il assume en outre une tâche de secrétaire à La Croix, auprès du P. Franc (Bertoye). Mais cette activité intellectuelle soutenue lui vaut une fatigue cérébrale assez sérieuse pour l’éloigner de Paris: il est nommé à la fin de l’année 1906 professeur au Bizet. Sérieusement malade, il est hospitalisé dans une maison de santé appropriée à Saint-Trond (Belgique) de 1906 à 1913. En 1913, remis sur pied, il est affecté à Louvain. La grande guerre le mobilise d’août 1914 jusqu’en février 1919, longues années de service qu’il passe comme infirmier à Rodez (Aveyron) où il est très apprécié par les malades et le corps médical. En 1919, il rejoint le noviciat de Lumières (Vaucluse), puis en 1920 il est nommé à la communauté de Bourville (Seine-Maritime). Quand cette maison est fermée en 1925, le P. Martial revient à Paris où ses souhaits le porteraient à l’œuvre de la Bonne Presse, mais ses supérieurs le dirigent sur la paroisse Saint-Christophe de javel dans le XVème arrondissement, paroisse confiée à l’Assomption en 1924. Malgré une santé très diminuée, des rhumatismes pénibles et une tension artérielle excessive, le P. Martial se donne avec ferveur à cet apostolat paroissial très prenant. Il est également aumônier chez les Dames du Calvaire qui soignent des personnes cancéreuses sans espoir de guérison. Une sciatique l’immobilise encore en 1935. A l’hôpital Saint-Joseph où il est soigné, on diagnostique une tuberculose intestinale. Après un pèlerinage à Lourdes (été 1935), il est jugé plus opportun de diriger le P. Martial sur la maison de repos de Lorgues (Var) où il va passer treize mois difficiles, en raison d’un état de santé très délabré. Il ne peut marcher les premiers temps que difficilement, avec deux cannes, et, très vite, il ne se déplace plus qu’en chariot roulant. De douloureuses escarres lui occasionnent de grandes souffrances sans fin. Une septicémie se déclare les derniers jours de sa vie, contre laquelle la science médicale ne peut lutter. Pour atténuer les douleurs aiguës, lui sont prescrites des injections de morphine. Le P. Martial meurt le 9 octobre 1936, dans sa 60ème année. Ses obsèques sont célébrées le 11 octobre au matin. Il est inhumé dans le cimetière de la ville.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Lettre à la Dispersion, 1936 n° 663, p. 365-367; n° 670 p. 437. Notice biographique par le P. Marie-Alexis Gaudefroy. Le Passeur (bulletin de la paroisse Saint-Christophe de Javel), décembre 1936, p. 19-20. Nombreuses correspondances du P. Enjalbert dans les ACR (1897-1934). On trouve dans L’Assomption et ses œuvres, 1934, n° 397, p. 535-537, un article du P. Enjalbert sur l’ostensoir de Saint-Christophe et dans La Lettre à la Dispersion (1926, n° 170, P. 26) l’écho de quelques prédications de ce religieux. Notices Biographiques