Michael (Georges-Francois) HONT – 1885-1919

Restrictions du temps de guerre.

« Je reçois une carte du P. Hermann [Gisler]. Il me confirme qu’il a dû
licencier le séminaire à cause de la difficulté de vivre.

Dans ma dernière lettre au P. Germain Burgi, j’avais dit qu’il n’était pas
possible de satisfaire le P. Barthélémy
[Schiskov] qui nous réclamait du tissu pour voile à l’intention des Oblates
à Yambol.

Or, à ce sujet, le P. Hermann m’écrit ceci d’ailleurs, un peu mystérieux:
‘Tu m’as parlé de Barthélémy. Défie-toi. Il fait son petit propriétaire et
voudrait se débarrasser de tous ceux qui sont de la maison’.

Qu’y a-t-il exactement là- dessous? Je demande des explications à mon
‘oncle’ Gisler.

En attendant, voudriez-vous en dire un mot aux ‘autorités’? Merci à
l’avance. ».

P. Michaël au P. Armand
Trannoy Orient 20 mars 1918.

Michael (Georges-Francois) D’HONT

1885-1919

Religieux français.

Le temps de la préparation.

Georges-François D’Hont [orthographe contrôlée de ce nom, d’après des documents officiels d’état civil, et non pas d’Hondt, comme cela se trouve un peu partout. La particule (D’) n’a rien de nobiliaire, d’où le classement retenu] est né le 17 mai 1885 à Tourcoing (Nord). Après les classes primaires, suivies à l’école Notre-Dame de Tourcoing, de 1892 à 1895, Georges poursuit son secondaire sur sa ville natale au collège Saint-Louis (1895 à 1899). Il entre à l’Ecole supérieure de Commerce de Lille, d’où il sort diplômé d’études consulaires et commerciales et il exerce quelque temps la charge de secrétaire-chancelier de consulat (1901-1904). Il entre à Sart-les-Moines (Belgique) comme vocation tardive (1904-1905) et peut commencer son noviciat à Louvain par la prise d’habit le 28 août 1905, sous la conduite du P. Benjamin Laurès. Il prend le nom de Frère Michaél. « Le Frère Michaël a fait de très heureux progrès pendant cette année de noviciat. Il serait naturellement porté à la légèreté et à la dissipation. Il a beaucoup gagné en sérieux, sans rien perdre d’une bonne gaieté qui rend sa compagnie agréable ». Il prononce ses premiers vœux le 13 septembre 1906 et ses vœux perpétuels l’année suivante à la même date. Il passe alors à la maison Saint-Augustin de Louvain, le scolasticat qui jouxte le noviciat ‘sans fusion ni confusion’, mais lieux bien séparés, pour commencer ses études de philosophie et de théologie (1907-1909). C’est à Kadi-Keuï qu’il va achever sa formation ecclésiastique (1911-1913), non sans avoir auparavant donné sa contribution enseignante dans deux maisons d’œuvres: le séminaire Saint-Basile à Andrinople- Karagatch (1909-1910) et l’école de commerce du collège Saint-Augustin à Philippopoli (Bulgarie).

Le Frère Michael est ordonné prêtre à Istanbul le 17 mai 1913 par Mgr. Sardi. En 1913, sa place semble toute trouvée comme professeur et directeur de l’école de commerce à Philippopoli, section ouverte dans le collège Saint-Augustin. Mais la Bulgarie entre en guerre en 1915 aux côtés des Allemands, et, malgré l’amitié royale qui est censée protéger les religieux, il faut penser à un long rapatriement dans la mère-patrie pour tous les Assomptionnistes français ou belges, par la Russie, les Etats Scandinaves et la Grande- Bretagne. Le P. Michaël a la chance d’avoir été réformé définitivement en 1911. Cela lui permet de rejoindre la communauté d’Ascona en Suisse, comme professeur de sciences. On l’y admire beaucoup pour ses connaissances profondes et sa simplicité. De par son tempérament, il n’engendre pas la tristesse. En janvier 1919, les traités de paix étant signés, la liberté de circulation sur les mers est à nouveau assurée. Le P. Michaël repart donc prendre son poste au collège de Philippopoli. Il s’embarque à Marseille, à bord du bateau ‘Chaouïa’, en compagnie du P. Athanase Vanhove, l’ancien supérieur de la maison d’études à Jérusalem, du P. Cyrille Balabanov et de trois Sœurs Oblates, Sœurs Albertine, Marie-de-Saint-Ange et Lucie- Emmanuel.

Mort dans la catastrophe maritime du Chaouïa.

Le 16 janvier 1919, dans la nuit, le navire heurte une mine sous-marine au cours de sa traversée. Les trois religieux se hâtent de quitter leur cabine à tâtons et de monter sur le pont. Mais deux d’entre eux, les PP. Michaël et Athanase, ainsi que les trois Sœurs Oblates dont Mère Albertine, sont engloutis avec la plupart des passagers. Le P. Cyrille Balabanov a la chance de pouvoir s’agripper à un madrier flottant. L’acte officiel de décès, inscrit au greffe du tribunal civil de Marseille le 14 avril 1920, déclare « constant le décès survenu en mer le 16 janvier 1919, du nommé D’Hont Georges-François, domicilié à Paris rue Camou dans le VIIème arrondissement, alors qu’il s’était embarqué en qualité de passager sur le vapeur Chaouia. Mort pour la France ».

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Lettre à la Dispersion 1919, n° 554, p. 49; n° 569, p. 272. Notice biographique par le P. Marie-Alexis Gaudefroy. Lettre du P. Michaël D’Hont au P. Armand Trannoy, Orient, 20. 03.1918. Correspondances dans les ACR (1909-1919). Notices Biographiques