Religieux de la Province d’Espagne.
Vocation tardive.
Miguel Langreo est né, le 20 octobre 1902, à San Clemente (Cuenca), en Castille, La Mancha. Il fait ses études primaires à Ciudad Real, ses humanités à San Clemente et Madrid, puis des études universitaires de pharmacie à Madrid. Il exerce la profession de pharmacien à Tarencon, une petite ville de son pays d’origine. Comme lieutenant, il participe à la guerre civile de 1936, dans la section de la ‘guerre chimique’ dans les rangs de l’armée franquiste. C’est à la fin de cette conflagration nationale fort sanglante que, frisant la quarantaine, il apprend à connaître l’Assomption dans le quartier de Vallecas, dans la banlieue de Madrid, où la Congrégation vient de s’implanter. Le P. José-Maria Sebastian guide ses premiers pas vers l’Assomption. Le 7 septembre 1942, Miguel prend l’habit au noviciat improvisé de Cavalerie, près de Prigonrieux en Dordogne. Il y prononce ses premiers v?ux, le 8 septembre 1943. Homme doux et consciencieux, le Frère Miguel a les capacités pour être enseignant, mais, ignorant le latin, un peu défiant de lui-même et timide, il croit préférable de choisir la vie religieuse de Frère. Il fait toute sa formation assomptionniste à Cavalerie avec de jeunes Français qui ont souffert, comme lui, des conséquences rigoureuses de la deuxième guerre mondiale. Le 16 septembre 1946, il prononce ses v?ux perpétuels.
Longues années de service.
Le Frère Miguel retourne en Espagne après son temps de formation. Il exerce son ministère tout d’abord à Madrid, dans la paroisse de Duice Nombre de Maria, puis au collège de la Ciudad de los Muchachos que viennent de fonder les Pères Luis Madina, Francisco San Martin, Ignacio Garcia, Dionisio Solano et Tarcisio Lorente.
Par la suite, le Frère Miguel enseigne les mathématiques, les sciences et d’autres matières complémentaires à Elorrio (1953-1956), Suquets, alumnat d’humanités (1956-1959), Elorrio à nouveau (1939-1963) et La Ciudad (1963-1981). Se considérant alors assez âgé il a en effet 79 ans le Frère Miguel demande à revenir à la communauté d’Elorrio. Là, il aime le contact avec la nature, il apprécie la paix et la tranquillité et se plaît dans le climat familial de la communauté. Les derniers mois de sa vie sont assez pénibles. Ses compagnons le voient ‘tomber’ lentement. Il n’a plus de force pour parier, boire ou manger. Il souffre d’un oedème pulmonaire. Il meurt le 20 juillet 1995, après une courte mais douloureuse maladie, bien entouré par l’attention affectueuse de ses frères en communauté qui l’ont soigné et veillé jusqu’au bout. Les obsèques du Frère Miguel sont célébrées dans la chapelle d’Elorrio, le 21 juillet. Il repose dans le caveau des prêtres de la paroisse, au cimetière d’Elorrio, aux côtés du P. Luis Gortazar, du P. Tomas Marcaide et Sebastian Fernandez.
Personnalité.
Les confrères de Miguel ont su apprécier sa grande curiosité intellectuelle dans toutes les disciplines, même la théologie et les connaissances religieuses. Il possédait des connaissances aussi vastes et profondes que ses convictions, au niveau humain et au niveau de la vie religieuse. C’est sans doute ce qui l’a le plus aidé à être une personne autonome et à se maintenir actif et alerte jusqu’à la fin de son grand âge. Il aimait également la vie de communauté, sa vraie famille, comme il le dit. Là, ses compagnons de vie admiraient chez le Frère Miguel son perpétuel sourire et sa bonne humeur et on appréciait ses commentaires et ses anecdotes, pleines de sagesse et d’humanité. Que repose en paix, auprès de Dieu, celui qui a été, pour ses frères, pendant des années, le Frère comme on l’appelait avec respect et admiration et avec beaucoup d’affection fraternelle.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (VI) 1994-1995, p. 110-111. Venga Tu Reino (boletin de los Asuncionistas) diciembre 1995, p. 6. Lettre du Frère Miguel Langreo au P. Zéphyrin Sollier, Cavalerie, 5 aoùt 1943.