Religieux belge de la Province de Paris.
Une vocation tardive.
Léon-Arthur Jacquet est né le 13 juin 1902 à Saint- Rémy-lès-Signeulx, en Belgique dans la province de Luxembourg. Durant la première guerre mondiale, il commence auprès de son curé des études de latin. Après un court passage au collège Saint-Joseph de Virton, il entre en septembre 1919 à la maison des vocations tardives de Sart-les-Moines (1919-1921), puis aux Essarts (Seine-Maritime), de 1921 à 1923. Le 31 octobre 1923, il prend l’habit au noviciat de Saint-Gérard (Belgique), sous le nom de Frère Nathanaël. Il prononce ses premiers vœux, le 1er novembre 1924 à Taintegnies. Il revient à Saint- Gérard pour les études de philosophie (1924-1926). A Louvain où il est reçu à la profession perpétuelle le 1er novembre 1927, il fait ses études de théologie (1926-1930) et il y est ordonné prêtre le 20 avril 1930.
Responsabilités et ministères.
Le Père Nathanaël est d’abord nommé économe à Sart-les-Moines (1930-1932), puis professeur (1) à Taintegnies et à l’alumnat de Bure (1936-1937). Après un an de vicariat à la paroisse de Vieils Maisons, il est transféré à la Province de Paris: le Père Nathanaël, nommé en paroisse à Montmirail (1938), va enseigner à l’alumnat de l’Ermitage à Soisy-sur-Seine, de 1940 à 1943. En octobre de l’année 1943, il est désigné pour l’orphelinat du P. Halluin à Arras qui est son poste définitif jusqu’à sa mort (1943-1965). Le P. Vincent de Paul Grimonpont qui est l’un de ses supérieurs à l’orphelinat, évoque avec émotion l’action apostolique du P. Nathanaël à Arras: « Si d’un seul mot, je devais définir le P.Nathanaël, je dirais ‘accueillant’. Son accueil est sou,riant. Et je pense que si le Père est allé vers le juge, que l’on dit sévère, avec les sentiments et les mots qu’il a employés si souvent pour les enfants et pour d’autres,
oui, on dit cela, il paraît comme cela, mais au fond il est bon quand même. C’est à l’orphelinat du P. Halluin que le P. Nathanaël est destiné pour un apostolat de longue durée: il y trouve le plein emploi de ses aptitudes et de son épanouissement. Je lui confiai ce qui dans la maison me paraissait le plus facile: les petits écoliers. Mais ils étaient 95! En cette occasion, j’ai pu admirer l’humilité et la confiance du Père qui accepta avec simplicité et gratitude les conseils et suggestions pour favoriser son adaptation à une oeuvre déjà ancienne. De cet apostolat, il convient d’admirer la durée: plus de 20 ans de présence; plus de 20 ans de leçons de catéchisme, de surveillance dans les études, les cours, les dortoirs, les réfectoires, les promenades, en soulignant bien d’ailleurs qu’en raison des circonstances, la guerre, les bombardements, l’évacuation, l’après-guerre, l’incendie, le caractère plus difficile des enfants, tout était devenu plus compliqué qu’en temps normal. À la durée exceptionnelle de ce ministère, il convient d’ajouter la manière dont le Père le remplit: elle aussi était exceptionnelle. Le Père manifesta aux enfants un dévouement, des attentions, des délicatesses de maman. On ne pouvait qu’admirer dans notre grande pauvreté d’alors l’ordre et la bonne tenue des locaux et des objets, de tout ce qui était confié aux soins du Père Nathanaël, toujours préoccupé de tendre vers quelque progrès matériel ou spirituel ». Les obsèques du P. Nathanaël se sont déroulées le lundi 4 octobre 1965 sous la présidence de Mgr Lacroix et du chanoine Bourdrel, dans un profond recueillement et une tenue émouvante des orphelins. L’alumnat de Lambersart (Nord) assure les chants. Toutes les maisons de la Province de Paris de la région Nord ont tenues à être représentées ainsi que des notabilités de la ville d’Arras. Avant sa mort, le P. Nathanaël a écrit ces quelques lignes: « Que le Seigneur reçoive mon âme et qu’il me pardonne le mal que j’ai fait, les négligences graves et légères de ma vie de prêtre et de religieux. Le Bon Maître m’avait tant accordé et j’ai gaspillé tous ces trésors. Pardon, Seigneur, pardon ».
(1) Homme très bon, il est surnommé ‘Tatache’ par les élèves qui affectionnent les surnoms.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: B.O.A. janvier 1966, p. 121-122. Paris-Assomption, octobre 1965. Lettre du P. Nathanaël Jacquet au P. Wilfrid Dufault, Gorcy, 1964. Dans les ACR, deux correspondances du P. Nathanaël Jacquet (1930 et 1964).