Religieux grec. Un religieux grec plein d’avenir. Nicolas ou Nicolis Corinthios est né à Cônie le 18 décembre 1891, dans l’île de Tinos (Archipel grec). D’une famille d’agriculteurs catholiques de rite latin, il est remarqué en 1903 par un ‘recruteur’ pour le séminaire grec de l’Anastasis (Koum-Kapou). Le jeune Nicolas y passe cinq ans puis fait ses études d’humanités à Phanaraki (1910-1913) et commence ses études de philosophie à Kadi-Keuï (1913-1914). La guerre l’oblige à les achever à Héraclion en Grèce (1914-1915). Pour la formation à la vie religieuse à l’Assomption qu’il choisit, à cause de la guerre, il ne peut passer en Occident et s’en va poursuivre des études provisoirement sur son île, au séminaire de Tinos. Mgr Vido, son évêque, accepte de le laisser partir en octobre 1916 pour le noviciat assomptionniste alors implanté à Notre-Dame de Lumières en France, dans le Vaucluse, sanctuaire des Oblats de Marie-Immaculée, alors vacant. L’austérité ne le surprend pas, au séminaire de Tinos il a appris à se contenter de ce que les parents apportent chaque semaine et de ce que les jeunes séminaristes apprêtent eux-mêmes, en ramassant le bois pour la cuisine dans la montagne. Sans doute sa santé souffrit-elle de ce régime spartiate. Timide de caractère, mais énergique par sa volonté, il se coule dans le monde bigarré de ce ‘noviciat d’emprunt’. Il prend l’habit le 23 novembre 1916 sous le nom de Frère Nicandre. Il ne renâcle pas devant les travaux manuels qui sont demandés et aime faire entendre à ses compagnons les chants de la liturgie grecque. Il prononce ses premiers voeux le 23 novembre 1917. Un religieux rattrapé par la guerre. Ce sont les événements politico-militaires qui vont tisser le destin tragique du Frère Nicandre.
Depuis le 21 octobre 1916, Eleftherios Venizélos, chef d’un gouvernement grec insurrectionnel réfugié en Crète et soutenu par les Alliés, a déclaré la guerre à la Bulgarie entrée aux côtés des Puissances Centrales. En 1917 toujours sous la pression des Alliés, Venizelos, revenu au pouvoir, déclare la guerre à l’Allemagne (28 juin 1917). Dès lors que ce sont les armes qui parlent, la mobilisation générale est décrétée et le 20 juillet 1918 le Frère Nicandre doit rejoindre l’armée de son pays, dans un état de santé déjà très compromis. Débarqué malade en août 1918 à Salonique au camp de la ‘Toumba’ avec ses quatre compagnons grecs du noviciat (les frères Elpide Stephanou, Parthène Varthalitis, Nicéphore Dounavis et Côme), il est envoyé à l’hôpital militaire le dimanche 18 août et de là à un hôpital civil de la ville. Il y meurt presque à son arrivée le lundi 19 août 1918, de multiples maladies: pneumonie, pleurésie, typhus et jaunisse. Il est inhumé le lendemain mardi 20 août dans le cimetière des Pères Lazaristes de la ville de Salonique. L’Assomption grecque. jusqu’à la fin de la première guerre mondiale, l’Assomption très présente en Orient n’a pas encore réussi à mettre pied sur le sol grec. Les intentions ne manquent pourtant pas: déjà du temps du Père d’Alzon, des projets sont concertés avec l’archevêque latin d’Athènes, Mgr Marango (juillet 1875) que le P. Pierre Descamps, né à Constantinople, ne peut mener à bonne fin (1877-1878). Un poste de mission est fondé en 1894 à Gallipoli, mais ce site est encore à l’époque en terre turque, sur la rive occidentale de l’Empire. Il faut attendre mars 1912, la nomination du savoyard Louis Petit à l’archevêché latin d’Athènes, pour que se constitue autour de lui un embryon de communauté assomptionniste, au service des intérêts et des besoins pastoraux du diocèse d’Athènes. Il démissionnaire en juin 1926; l’Assomption n’a pas encore pu planter sa tente à elle sur le sol grec, même si depuis longtemps la famille religieuse assomptionniste compte des religieux d’origine grecque. C’est dans les années 1933-1934 que peut se réaliser une implantation stable à Athènes.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (IV) 1987-1990, p. 39-40. Assomption-France, Nécrologie, année 1988, p. 150. Voulez-Vous? (bulletin de Layrac), janvier-mars 1989, n° 147, p. 23-25. Le Frère Jean de Dieu Cordesse a donné de ses nouvelles pendant sa captivité en Allemagne (1940-1945) dont quelques-unes ont été diffusées dans la Lettre à le Dispersion.