Omer (Joseph-Auguste) ROCHAIN – 1873-1932

Bethnal Green, 1929.
« Je me reproche vivement de ne vous avoir pas encore écrit depuis les
élections du chapitre pour vous offrir mes félicitations et celles de la
communauté de Bethnal Green et vous dire combien grande a été notre joie.
Quand nous avons appris votre élection. Nous demandons à Dieu de vous
conserver longtemps
encore parmi nous et d’alléger le plus possible le fardeau de la lourde
charge qui vous a été confiée à nouveau. Je suis à Hitchin depuis le jour
de
Pâques. J’y suis venu chercher pour quelque temps un peu de repos, car
dernièrement à la suite de certains travaux préparatoires à la visite
canonique de l’ordinaire et d’un recensement minutieux de la paroisse, je
me suis aperçu que les forces humaines ont des limites et que nous
commençons à avancer en âge. J’avais été invité à accompagner le P.
Clodoald [Sérieix] en Amérique pour assister aux noces d’argent du collège
à Worcester où j’ai passé 13 ans. On me dit vous avoir écrit à ce sujet. Au
moment du départ, je me suis vu dans un tel état de santé que j’ai cru
prudent de renoncer. Newhaven a été bien éprouvé par les morts si rapides
des PP. Berchmans et Cecilius. Tout le monde va bien à Bethnal Green et
Hitchin».

Notices Biographiques A.A

Religieux de la Province de Paris. Formation. Joseph-Auguste Rochain est né le 14 avril 1873 à Saint-Omer (Pas-de-Calais). Son père, Alfred, est menuisier de profession; une de ses tantes est religieuse Carmélite à Lille (Nord). Après des études primaires chez les Frères des Ecoles Chrétiennes, il entre à 12 ans à l’alumnat de Mauville (Pas-de-Calais) en 1885, passe ensuite à celui de Clairmarais (Pas-de-Calais) en 1888, dirigé alors par le P. Edouard Bachelier. Le 6 août 1890, le P. Vincent de Paul Bailly lui donne l’habit au noviciat de Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis). Ayant pris le nom de Frère Omer, il prononce ses premiers vœux le 6 août 1891. Son maître des novices, le P. Emmanuel Bailly, note à son sujet: « Le Frère Omer, âgé de 18 ans et demi, a eu des luttes à soutenir avec ses parents pour suivre sa vocation. Il les a endurées avec énergie. je lui trouve quelques obstinations pour la piété et la mortification, mais sans gravité. C’est un jeune religieux très pieux et docile qui rachète par beaucoup de vertu et d’esprit surnaturel ce qu’il peut y avoir de faible du côté de l’intelligence ». Après ses premiers vœux, le Frère Omer est envoyé au noviciat d’Orient, à Phanaraki (Turquie) où il achève son noviciat et son temps de probation religieuse. Il y prononce ses vœux perpétuels le 6 août 1892. De 1892 à 18975, il accomplit sa formation philosophique et théologique à Notre- Dame de France à Jérusalem. Il y est ordonné prêtre par Mgr Appodia le 19 décembre 1896. Partout il laisse le souvenir d’un religieux aimable, distingué, de caractère très doux, d’une régularité parfaite et d’une piété édifiante. Obédiences en terre anglophone. A la fin de l’année 1897, le P. Omer est envoyé aux Etats-Unis. A.A Il commence par s’occuper d’un embryon d’alumnat inauguré à Greendale, puis pendant cinq ans il se dévoue à la paroisse espagnole à New York. En 1909, il devient supérieur au collège de Worcester. Il l’agrandit, le fait reconnaître officiellement par l’Etat de Massachusetts en 1917, ouvrant ainsi aux élèves finissants la carrière des Universités. Pendant la grande guerre, le P. Omer peut obtenir un sursis et continuer I’œuvre du collège, malgré l’absence d’un grand nombre de professeurs rappelés par leurs obligations militaires. En mai 1919, il rentre en Europe pour prendre quelque temps de repos. Il ne tarde pas à gagner l’Angleterre où il continue son travail de dévouement au service de paroisses prises en charge par l’Assomption. Deux fois curé de la paroisse de Brockley (19191923 et 1929-1932), il est également nommé supérieur à Bethnal Green pendant six ans (1923-1929). Une crise de neurasthénie aiguë, survenue en 1926, l’oblige à prendre du repos. Peu à peu le mal disparaît, mais cette amélioration n’est en fait qu’apparente. La construction des écoles paroissiales à Bethnal Green auxquelles il donne un soin tout particulier, lui imposent un long surmenage. Scrupules, angoisses font à nouveau surface. Fatigué des nerfs, il est obligé, dès le début de l’année 1932, de renoncer à son ministère actif. Il est envoyé se soigner à Charlton, puis, en France, à l’alumnat de Davézieux (Ardèche). Son état de santé ne fait qu’empirer. Ses derniers mois de vie ne sont qu’un long supplice. Le 28 mai 1932, on doit le conduire à l’Institut médical de Meyzieu, dirigé par des religieuses (1). C’est là que deux jours après, le 30 mai, il est emporté par une congestion cérébrale foudroyante. Il n’a que 59 ans. Le corps du P. Omer est inhumé dans le cimetière de la commune de Meyzieu. (1) En 1932, la commune de Meyzieu relève du département de l’Isère. Elle fait partie depuis les années soixante du département du Rhône qui s’est agrandi en direction de l’Est, à cause du développement de la banlieue lyonnaise.

Bibliographies

Bibliographie et documentation : Lettre à la Dispersion, 1932, no 438, p. 129; no 439, p. 139; no 440, p. 147; n° 442, p. 161-167. Notice biographique par le P. Marie-Alexis Gaudefroy. Lettre du P. Omer Rochain au P. Gervais Quenard, Bethnal Green, 6 avril 1929. Du P. Omer Rochain, dans les ACR, rapports sur Worcester (1910-1914), sur Brockley (1921, 1929-1932), sur Bethnal Green (1926-1929), correspondances (1892- 1930) Notices Biographiques