Orlando (Enrique) ASTETE CASANOVA – 1933-1964

Portrait.

Aîné d’une famille de neuf enfants, Enrique-Orlando est marqué par la
précocité: à 10 ans il entre à l’alumnat de Mendoza; à 15 ans il commence
son noviciat; à 16 ans il prononce ses premiers vœux et commence des études
de philosophie; à 23 ans il est ordonné prêtre avec dispense d’àge, à 25
ans il est docteur en théologie et il n’a pas 34
ans quand il meurt à Santiago le 17 décembre 1964.

Le P. Orlando a toujours eu la passion de l’étude; il aurait aimé
d’ailleurs continuer des études de sociologie et entreprendre un doctorat
en philosophie, il faut dire que le travail lui était comme une seconde
nature, même s’il lui était très difficile de
s’astreindre à une seule activité à la fois car il en avait toujours une
centaine en tête.

Si c’était là son défaut, c’était aussi sa force, car sans cesse il était
comme stimulé pour progresser. Jamais il ne disait non à un service
demandé; les œuvres et responsabilités exercées l’avaient mûri précocement
et préparé à des tâches de gouvernement. En janvier 1963 il est nommé jeune
supérieur de Mendoza et en septembre 1964 assistant provincial. La maladie
l’emporte.

Religieux de la Province d’Amérique du Sud.

Une brève existence.

Enrique est né le 15 janvier 1933 au Chili à Lota, cité minière du charbon. Connu par le P. Morand Ohrel curé assomptionniste de la paroisse, il accomplit ses études secondaires à l’alurnnat de Mendoza près de Rengo au Chili de 1945 à 1949. Il prend l’habit le 28 juin 1948 -il n’a que quinze ans- et prononce ses premiers vœux à Santiago du Chili le 29 juin 1949. C’est dans la capitale chilienne également qu’il poursuit ses études de 1949 à 1951 sous la direction du P. Régis Escoubas, avant de venir en France à Layrac (Lot-et-Garonne) de 1951 à 1952. C’est à Rome qu’il fait ses études de thélogie de 1952 à 1956 et à Cannero, alumnat italien sur les bords du lac Majeur, qu’il est ordonné prêtre le 18 novembre 1956, à 23 ans. Il obtient l’année suivante à l’Angélique son doctorat en théologie avec pour sujet: Essai d’une Mariologie de Palamas, d’après ses homélies. Il est alors prêt pour le ministère au Chili: il est nommé d’abord au noviciat de Los Andes (1957-1958): « je fais le grand noviciat, latin, psaumes, évangile, grec, biologie, histoire et le dimanche j’aide dans la paroisse ». Il passe ensuite à la communauté étudiante de Santiago- El Golf (1958-1960): « je donne vingt-six heures de cours par semaine et fait deux capellanias ». Il en passe une autre à Mendoza (1960-1961): le P. Duret, son supérieur, n’ a pas assez de mots pour couvrir d’éloge son travail: « Le P. Astete a le sens des responsabilités, il a de l’autorité sur les autres, il est intelligent. Assez souple, il accepte la discussion. Surtout il a le goût de l’étude et y pousse les autres. Les étudiants l’estiment comme leur meilleur conseiller ». Il est envoyé deux ans à Santiago-El Golf (1961-1963), avant de revenir une nouvelle fois à Mendoza (1963-1964).

Une maladie foudroyante.

Le 10 décembre 1964, le P. Solano avertit les supérieurs de Rome de l’état de santé inquiétant du P. Orlando: le 10 décembre, ce dernier, selon le P. Solano, assiste normalement à la réunion des supérieurs du Chili à Mendoza; le 13 on le conduit à Santiago. Le 14 au matin, le Dr Rolle remarque des symptômes curieux dans le pancréas. A midi, on l’hospitalise dans la clinique de l’Université catholique de la ville. Le lundi 14 décembre, vers 15 h., il souffre d’une brusque chute de tension que l’on peut encore contrôler. Les médecins diagnostiquent alors une maladie très grave, une pancréatite. Le P. Orlando, averti de son mal, accepte avec joie de recevoir le sacrement des malades. Le mardi 15, grâce à plusieurs transfusions sanguines, le malade réagit et son état semble s’améliorer, mais dès le mercredi 16 il perd connaissance. Le jeudil7, à trois heures du matin, le combat contre la maladie est perdu: le P. Orlando est mort. C’est dans la grande basilique de Notre-Dame de Lourdes à Santiago que les funérailles sont célébrées. Le P. Orlando est inhumé dans le caveau des religieux à Santiago.

On comprend que l’émotion soit grande dans tout le Chili. Cependant d’après une lettre postérieure du P. Durget, il semble que ce dernier ait eu conscience très vite du caractère inéluctable, sinon de la maladie encore inconnue, du moins de l’ état de santé défaillant du P. Orlando:

« Nous sommes encore étourdis de la mort du P. Astete. En réalité lors de notre réunion le 10 décembre, je l’avais trouvé dans un état grave. Il était très enflé. Lui-même s’en était rendu compte. Il m’a appelé pour se confesser et dans notre conversation, nous avons franchement envisagé la possibilité de la mort. Ce ne fut pas une surprise pour lui et il était préparé à la rencontre du Seigneur ».

Bibliographies

Bibliographie : B.O.A. juin 1965, p. 84. Assomption 65, n° 2, p. 28-31 (Article du P. vargas). Eco de Lourdes, 1964, p. 15. Boletin Chile-Argentina, febrera 1965. Article nécrologique du P. Puenzalida sur le P. Astete, 1964. Lettre à la Famille, 1957, p. 34 et 41 (ordination d’Orlando Astete à Cannero).