Petrus Nolascus (Johannes) HOOGEBOOM – 1913-1973

Première armes.
« L’émotion compréhensible et les tracas des premiers jours succédant à ma
nomination comme Supérieur de notre école apostolique m’ont empêché de vous
écrire plus tôt. Maintenant cependant que l’année scolaire vient de
commencer et que la vie dans notre maison reprend doucement son rythme
régulier et normal, je suis heureux de pouvoir profiter de quelques moments
de loisir pour vous remercier de tout c?ur de la confiance que vous avez
mise en moi, en me chargeant de la redoutable tâche que vous avez bien
voulu me confier. Si j’étais réduit à ne faire appel qu’à mes propres
forces, j’aurais grand’peur d’échouer, car je suis convaincu que cette
nouvelle responsabilité dépasserait mes moyens. Cependant avec la grâce de
Dieu et l’aide fraternelle des Pères et Frères de notre maison, aide qui
dès les premiers jours s’est offerte spontanément, j’espère ne pas décevoir
votre bonté et votre confiance. Nous avons commencé l’année scolaire avec
154 élèves et 12 juvénistes, nombre plein de promesses pour l’avenir.
Puisse Dieu accorder à beaucoup d’entre eux la grâce de persévérer. Ce
n’est pas à nous de réussir, mais de travailler, disait le P. Picard ».

Religieux de la Province des Pays-Bas.

D’une guerre à l’autre.

Johannes (ou Joop) Hoogeboom (1) est né le 21 octobre 1913 à Beverwijk, aux Pays-Bas, diocèse de Haarlem(2). L’année suivante, l’Europe est embrasée par le premier conflit mondial. Après sa première scolarisation enfantine (1920-1927), il vient suivre les cours secondaires à l’école apostolique Sainte- Thérèse de Boxtel (1928-1934). C’est en effet aux Pays-Bas que s’est implanté cet alumnat, pendant la première guerre mondiale, les combats ayant provoqué en Belgique une perturbation générale de tout le réseau de formation assomptionniste, né sur le sol belge après les expulsions de France (1900- 1901). Le 30 septembre 1934, Johannes prend l’habit religieux au noviciat de Taintegnies (3) où il prononce ses premiers v?ux le 1er octobre 1935, sous le nom de Frère Petrus Nolascus (4): « Religieux timide, manquant de confiance en lui, mais très bien disposé, le Frère Petrus Nolascus, dit aussi simplement Nolascus, se montre bon compagnon, mais plutôt passif. Il devrait sortir un peu plus de sa réserve par trop grande. Cependant ses dispositions morales et sa piété sont excellentes » écrit le P. Romanus Declercq dans le rapport de présentation aux v?ux. Après les deux années de philosophie à Saint-Gérard (1935-1937), il part un an enseigner à Boxtel. Il est admis à prononcer ses v?ux perpétuels à Louvain, le 1er octobre 1938. Bon religieux, dévoué, affable, de très bon esprit, c’est le type même d’un élément qui favorise l’esprit de communauté. C’est à Louvain que le Frère Petrus Nolascus commence ses études de théologie (1938- 1940), mais à cause des hostilités militaires en mai 1940, il se rend à Bergeîjk (5) où est organisé, pour les Frères Hollandais, un scolasticat de repli. Il y est ordonné prêtre le 31 mai 1942.

Emplois et résidences.

De 1942 à 1958, le P. Petrus Nolascus enseigne les langues classiques à Boxtel où, en 1955, il devient le supérieur de la maison. En 1958, il est envoyé au noviciat de Steenbergen (6) comme économe. En même temps il assure la tâche d’assistant de la paroisse de Halsieren. En 1968, il est nommé économe de la maison universitaire de Nimègue. Le 14 juillet 1973, dans l’après- midi, il se rend à Driel pour un service ministériel. Au retour il se sent mal. On le reconduit en voiture à la maison. Le soir même, il est transporté à l’hôpital où il meurt le lendemain, le 15 juillet. Il n’a que 60 ans. Les obsèques sont célébrées le 19 juillet dans la chapelle de l’Internat de Boxtel-Stapelen (7). Le Père Petrus Nolascus est inhumé à Boxtel.

(1) Nous avons trouvé trois formes orthographiques du prénom de baptême: Joannes, Johannes et Joop.

(2) Harlem ou Haarlem est une ville de la province de Hollande, siège d’un évêché créé en 1559, supprimé à la Réforme, restauré en 1853 et réorganisé en 1955-1956. L’évêché est partagé en trois: celui de Rotterdam absorbe la Hollande du Sud, celui de Bréda prend les îles zélandaises et celui d’Haarlem absorbe le Grooi. En 1913, l’évêque de Haarlem se nomme Nicolaas Prins.

(3) Saint-Gérard et Taintegnies (ou Taintignies) sont en 1934-1940 respectivement le scolasticat de philosophie et le noviciat pour la Province belgo-hollandaise tandis que Louvain est le théologal. Cette organisation demeure jusqu’à la seconde guerre mondiale.

(4) Petrus Nolascus est la forme latine de Pierre Nolasque, fêté le 28 janvier. Le saint du même nom est un Languedocien (v. 1182-1258) qui a participé à un siège contre les Albigeois, puis s’est fixé à Barcelone où il a rencontré le futur saint Raymond de Pennafort. Avec l’aide de Jacques 1er d’Aragon, les deux saints réorganisèrent une confrérie laïque pour le rachat des captifs chrétiens détenus par les Maures. C’est là l’origine de l’Ordre de la Merci. Pierre Nolasque a été canonisé en 1628.

(5) Bergeijk ou Bergeyk est la localité où se replie noviciat et scolasticat pour les jeunes religieux hollandais à partir de 1939.

(6) Steenbergen est le noviciat hollandais construit et érigé en 1955, succédant sous la même appellation ‘Stella Maris’ à celui, voisin, de Halsteren.

(7) A Boxtel, Stapelen est le nom propre de la partie ancienne, le château.

Bibliographies

Bibliographie et documentation: B.O.A. mars 1974, p. 236. De Schakel, 1973. ART Informations, 1973, n°42, p. 3. Dans les ACR, du P. Petrus Nolascus Hoogeboom, rapports sur Boxtel (1955-1958), correspondances (1957-1968). Lettre du P. Petrus Nolascus Hoogeboom, Boxtel, le 8 septembre 1955.