Religieux de la Province de France.
Une vocation d’aîné.
Né le 20 mars 1915 à Briec de l’Odet (Finistère) dans une famille qui donne à l’église un religieux assomptionniste, un religieux missionnaire en Thailande et une religieuse aux Indes, Pierre-Marie commence ses études secondaires au collège diocésain de Pont-Croix (1930-1934) et les poursuit à la maison de Blou (Maine-et-Loire) de 1934 à 1937.. Il entre au noviciat de Pont-l’Abbé-d’Arnoult (Charente- Maritime) le 5 août 1937, y reçoit l’habit des mains du P. Michel Pruvost et prononce ses premiers vœux le 19 septembre 1938. Le P. Pol de Léon Cariou, son maître des novices qui le présente, l’estime « d’un jugement très droit et d’un esprit très,réfléchi, comme le ‘verus israelita’ de l’Ecriture, d’une piété personnelle et profonde ». Il prend le nom de Philippe. En 1939, après un an de philosophie au scolasticat Saint-Jean de Scy-Chazelles (Moselle), il est mobilisé et va connaître les tourments de la captivité en Allemagne.
Les dures années de guerre.
Pendant six longues années, le Frère Philippe connaît la situation de nombreux français prisonniers en Allemagne: le 14 juin 1940, il est capturé sur la Marne à Champigneul, le 19 il arrive en Allemagne à Trèves, il est déplacé dans une région voisine, endure la faim et travaille dans des fermes, des carrières en Saxe avant d’être choisi comme interprète à Leipzig à cause de sa connaissance de la langue allemande. Il est ensuite requis dans une fabrique de carton. Dans ces conditions de vie précaires, il apprend la mort de sa mère, de sa sœur et d’une belle-sœur, dure épreuve morale jointe aux privations physiques. Le 17 avril 1945, les Américains libèrent la région de Leipzig. Le 22 juin il est à Paris et le soir à Quimper
Notices Biographiques A.A Page : 121/121 où il est reçu par des membres de sa famille.
Un grand attrait pour l’enseignement.
Le 8 décembre 1947, le fr. Philippe devient profès perpétuel et le 22 mai 1948 est ordonné prêtre. Pendant vingt ans, il enseigne au collège Saint-Caprais d’Agen (Lot-et-Garonne) la langue allemande qu’il a perfectionnée pendant son séjour involontaire. Il profite même des temps de vacances pour s’adonner aux joies du ministère auprès de confrères assomptionnistes en poste en Allemagne (La Combourg). Il est également chargé du sport et l’on peut trouver dans le bulletin Saint-Caprais des années 1948-1968 des échos de telle ou telle manifestation sportive organisée par le P. Philippe.
Un temps d’exclaustration: 1968-1972.
En 1968, le P. Philippe demande et obtient un temps d’exclaustration, rendu nécessaire selon lui par l’impossible cohabitation de deux styles de vie à l’intérieur de la communauté assomptionniste du collège. Nous sommes en 1968 à la charnière de courants conflictuels qui ne peuvent être niés, entre une tendance plus traditionnelle et une autre plus novatrice qui désire remettre en question le statu quo des horaires, de la pédagogie, de la discipline et de la formation spirituelle des jeunes. Le P. Philippe, avec l’approbation de l’ archevêque de Rouen, Mgr André Pailler, enseigne au collège Fénélon d’Elbeuf. En 1972, il fait acte de retour et reprend la vie commune avec la communauté des Essarts (Seine-Maritime): il rend divers services au Centre d’accueil, aux paroisses environnantes et reste fidèle à son séjour annuel en Allemagne.
Un décès rapide.
Le 20 juin 1986, le P. Philippe est hospitalisé au C.H.U. de Rouen, des suites d’une bronchite. Le 23 juin, il décède brutalement. Ses obsèques sont célébrées dans la chapelle de l’hôpital et à la demande de sa famille, son corps est inhumé le 24 juin dans le cimetière de son pays natal, Briec de l’Odet.
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Bibliographies
Bibliographie et documentation : Documents Assomption, Nécrologe (III) 1984-1986, p. 126-127. Assomption-France, Nécrologie n° 5, ann&e 1986, p. 112-114. Lettre à la dispersion 1941, n° 841, p. 170; n° 843, p. 199; n° 235, n° 845. Supplément à la Lettre, 1945, n° 7, p. 131. Lettre à la Famille 1962, n° 342, p. 316. Bulletin des anciens élèves de Saint-Caprais, passim.