Possidius (Charles) DAUBY
1883-1975
Religieux de la Province de Paris, assistant et secrétaire général (1923-1929). Un jeune ‘géant’ de l’Assomption. Charles Dauby naît le 16 octobre 1883 à Sequedin, près de Lille (Nord), patrie du P. Lamerand, dans une famille qui compte également une Oblate, Sœur Fernande. En 1895, Charles entre à l’alumnat de Sainghin-en-Weppes, l’année même de sa fondation. En 1898, il passe à Clairmarais où il est le témoin attristé des perquisitions du 11 novembre 1899. Le 18 septembre 1900, il prend l’habit à Gemert (Hollande) des mains du P. Vandenkoornhuyse qui l’apprécie fortement: « Excellent novice, pieux, surnaturel, régulier. S’il avait un peu plus de vie extérieure, un peu moins de timidité, un peu plus d’entrain, il serait presque parfait » D’après son propre curriculum, Charles sous le nom de Possidius aurait fait profession à Louvain le 18 septembre 1901. A la fin de sa seconde année de noviciat, il fait un séjour à Jérusalem d’où il gagne Phanaraki pour sa profession perpétuelle le 19 octobre 1902. Le soir même, il se rend à Kadi-Keuf pour se mettre aux études de philosophie (1902-1904). On le destine aux études byzantines: il apprend l’allemand, le grec moderne, le roumain, comprend le néerlandais, mais des maux de tête persistants l’obligent à interrompre cette voie (1905). Durant trois années (1905-1908), il professe les lettres et les sciences au collège d’Ismidt. De 1908 à 1912, il suit à l’Angélique à Rome les cours de théologie et conquiert la licence. Il y est ordonné prêtre le 24 juin 1911 et célèbre une première messe au Bizet le 29 juin jour mémorable où des aéroplanes de la première compétition internationale, dite ‘circuit des capitales’, passent en trombe au-dessus de l’alumnat ! Le P. Possidius retourne à Rome pour une année (1911-1912), puis est affecté au noviciat de Limpertsberg pour un ministère d’enseignement et de confession. Supérieur de la maison d’études de Louvain (1913-1923). En août 1913, le P. Bailly le nomme le P. Possidius supérieur de la maison de Louvain, supérieur à 30 ans ! Mais la charge n’est pas facile, il s’agit de prendre au pied levé la succession du prestigieux P. Merklen dans les circonstances agitées d’un rem placement/limogeage : sagesse, compréhension, cordialité et dévouement sont les qualités dominantes de celui qui sait gagner la confiance de cette jeunesse étudiante. En août 1914, la mobilisation atteint 33 religieux. Le 19 août, la maison de Louvain est occupée par les troupes allemandes, le 24 la ville est mise à sac, le 27 l’ordre d’évacuation totale est donné. Trois religieux dont le P. Possidius sont faits prisonniers et embarqués pour Aix-le- Chapelle où une sentinelle les libère.
Ils gagnent à pied la Hollande et rejoignent Gempe le 31, sains et saufs ! Très vite on s’organise, les études reprennent sur place à Gempe, puis à Louvain où l’on peut revenir en décembre. A partir de 1916, le P. Possidius s’improvise en plus maître des novices: de 33 étudiants en 1915, on est passé à 92 en octobre 1916. Le 2 janvier 1918 Louvain regorge de 98 religieux, ayant recueilli les rescapés de Limpertsberg. On imagine sans peine les soucis matériels et spirituels de ce supérieur dont le propre père est prisonnier à Havelberg. La guerre, les restrictions, les maladies dont l’imparable tuberculose fauchent de nombreuses victimes, morts en prédestinés. En novembre 1918, Louvain compte 120 religieux malades sur 140, aux prises avec la terrible grippe dite espagnole. Le P. Possidius lui-même atteint, est relayé par le P. Rémi Kokel. Le P. Eustache Pruvost saura rendre hommage du P. Possidius « Il a su donner, pendant cette longue période, aux jeunes religieux, autant que possible, Illusion que nous n’étions pas orphelins ». En 1919, la désorganisation de Louvain est accentuée par la mobilisation des plus jeunes, par une nouvelle organisation des maisons de formation: noviciat à Saint-Gérard, philosophie à Taintegnies et théologie à Louvain. Le P. Possidius est opéré des yeux à Bruxelles le 18 septembre 1920 et ne peut reprendre la direction de Louvain que le 21 novembre 1920. il a encore la joie de bénir une nouvelle chapelle agrandie et restaurée le Il février 1923. Quinze jours après, il est avisé de sa nomination à Rome comme assistant général.
Les années romaines (1923-1929).
A Rome, le P. Possidius sait faire face à la tache de réorganisation demandée à toute la Congrégation: nouvelles structures des provinces, constitution de dossiers, des compte-rendus, correspondance, registres officiels, pas moins de 412 conseils en 250 semaines ! Mais on apprécie sa puissance de travail, sa connaissance du droit, sa mémoire des noms et des personnes, le tout servi par une quarantaine alerte. En 1929, la Congrégation romaine des religieux, sur foi d’accusations fausses, fait écarter le P. Possidius de la liste des nouveaux Assistants, ce dont souffrit beaucoup le P. Gervais. Le P. Possidius prend alors en charge la direction du Collège international créé le 6 mai 1929, mais cette nomination ne peut être maintenue et le P. Possidius rentre en France en juillet 1929.
En service dans la Province de Paris.
Le P. Possidius réside d’abord à Chaville (1929-1933) dans la banlieue parisienne puis à Paris même, à la maison provinciale où il est nommé assistant (1933-1952) sous quatre Provinciaux: PP. Sérieix, Bal-Fontaine, Koket et Merry Susset. Il reste 32 ans à Paris, y célèbre ses noces d’argent sacerdotales (1936), ses noces d’or (1961). Le 27 novembre 1950, il se fait renverser par un taxi. Il se remet lentement et dix ans après, le 24 février 1960, au même endroit, il est encore fauché par une voiture. Jusqu’en 1965, et pendant 35 ans, il est le supérieur ecclésiastique mandaté auprès des Oblates, des Orantes et des Petites Sœurs de l’Assomption. Retiré au Mesnil-Saint-Denis en septembre 1965, il meurt à l’hôpital de Rambouillet le 14 novembre 1975. Il est inhumé au Mesnil le 18 novembre.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (1) 1975-1980, p. 19-20. L’Assomption 1976, n° 586, p. 12-13. Paris-Assomption, numéro spécial (Vandepitte). Dossier personnel (ACR). Les ACR conservent une abondante correspondance du P. Possidius (1912-1975), ayant trait à ses multiples charges: supérieur de maison d’études, assistant, postulateur du P. Pernet, supérieur ecclésiastique des Oblates, des P.S.A. et des Orantes. Il est l’auteur d’une note de 7 pages sur les vicissitudes du Collège de Nîmes (1880-1968). A sa mort les Archives romaines ont intégré 23 cartons de documents personnels (Fonds Dauby). Notices Biographiques