Religieux de la Province de Bordeaux, Provincial de Bordeaux (1929-1934). Un intellectuel brillant et un confrère exquis. François-Joseph-Adolphe Protin est né le 24 janvier 1876 à Fillièvres dans le Pas-de-Calais où se déroulent ses études primaires. H étudie dans les alunmats de l’Assomption à Arras (1887-1890) et Clairmarais (1890-1892), dans le Pas-de-Calais. Il prend l’habit religieux au noviciat de Livry (Seine- Saint-Denis), le 7 août 1892, sous le nom de Frère Séraphin. Profès annuel en 1893, il prononce ses vœux perpétuels le 7 août 1894. C’est à Phanaraki (Turquie) qu’il étudie la philosophie pendant deux ans (1894-1896) et à Rome la théologie (1896- 1899). Partout où il passe, le Frère Séraphin donne cette impression d’un homme vivant, très aimable, interrogeant ses maîtres et prolongeant toujours les discussions communes qu’il sait relancer même lorsque le sujet semble épuisé. Eminemment sympathique, distingué, souvent charmeur, il arrache encore au P. Vincent de Paul Bailly mourant cette belle déclaration à son sujet: Ce religieux dit toujours des choses aimables. A Paris en 1899- 1900, il passe son baccalauréat et décroche une licence en théologie. Ordonné prêtre à Malines, le 22 décembre 1900, il consacre les prémices de son sacerdoce à la jeunesse étudiante de l’Assomption, à Louvain (1900-1911). Il est le compagnon et le confrère très aimé du P. Merklen à Qui le lie une amitié indéfectible, renforcée par les épreuves des années 1910-1912. Les deux hommes communient dans la même ardeur intellectuelle qui fait du scolasticat un centre d’étude animé, savant et reconnu. D’une intelligence vive et ouverte, intéressé par toutes les manifestations de la pensée catholique, il est le secrétaire très actif de la Revue Augustinienne, le censeur très au fait des bulletins exégétiques. Eveilleur d’âmes, A.A il exerce un ascendant très fort et partagé sur les étudiants de Louvain. Le cœur sur la main, le sourire dans les yeux, compréhensif et très confiant, le Père Séraphin ressent très durement les mesures prises par le P. Emmanuel Bailly à l’encontre de la maison d’études de Louvain et du corps enseignant. Il garde, sa vie durant, une amitié très confiante envers le P. Merklen avec lequel il correspond de façon clandestine, par de courts billets codés. En 1911, il est envoyé au journal La Croix où, sous le pseudonyme de Dossat, il signe des articles de belle venue. En 1913, il part pour l’Argentine où, à Buenos-Aires, il donne la mesure de son zèle rayonnant en fondant des cercles d’études, le Noël argentin, la paroisse Saint-Martin de Tours. Il revient en France en 1928. L’année suivante, il est désigné comme Provincial de Bordeaux. Il se donne à plein à sa tâche et multiplie les fondations dans cette province encore neuve où beaucoup est à construire et à organiser: Blou, Layrac, Pont-l’Abbé d’Arnoult, mais il se trouve atteint dans sa santé dès 1930. En 1934, il vient relever la place du P. Ambroise Jacquot au Conseil d’administration de la Bonne Presse à Paris. Il s’y dépense avec initiative, enthousiasme et ardeur jusqu’en 1939, année où la maladie vient une nouvelle fois ralentir ses énergies. D’un abord toujours cordial, parfaitement à l’aise dans un apostolat de type intellectuel, d’une invincible confiance dans l’art de la communication, il anime la communauté Saint-Vincent de Paul qui travaille dans les publications de la Bonne Presse. Il témoigne de cet esprit assomptionniste, digne des fondateurs, qui a la passion de la vérité, l’horreur du naturalisme et un culte non moins sain pour la liberté de penser. Lui-même ne se reproche-t-il pas souvent de n’avoir qu’un défaut majeur, celui de s’abandonner avec confiance et de trop parler, s’imaginant rencontrer chez les autres cette même droiture d’intention qui l’anime lui-même? En 1945, il est obligé de prendre du repos. Il se retire au noviciat de Pont-l’Abbé d’Arnoult (Charente- Maritime) où il meurt le 28 juillet 1946. jusqu’au bout il garde cet élan de l’âme, cette chaleur du cœur et cette délicatesse de sentiments qui font la joie de son entourage. Il est inhumé dans le caveau de la propriété de la Chaume, aux côtés du P. -Chardavoine.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Lettre à la Famille, 1946, no 20, p. 86; no 21, p. 94-95. Louvain, 28 décembre 1910 (Notes du P. Protïn sur la suppression de la Revue Augustinienne). Dans les ACR, du P.Séraphin Protin, articles dans la Revue Augustinienne sous de nombreux pseudonymes (Louvain) , dans le quotidien La Croix, sous le pseudonyme de Dossat (1911- 1913), correspondances (1894-1941), rapport sur la Revue Augustinienne (1906), sur Buenos- Aires (1921), sur les publications de la Bonne Presse (1934-1936), sur la communauté assomptionniste travaillant à la Bonne Presse (1934-1938) . Le P. Séraphin Protin a donné une des premières biographies de Thérèse de Lisieux dans la collection des Contemporains. Notices Biographiques