Religieux de la Province de Bordeaux. Dans le mouvement de fondations précaires. Octave-Clénient-Ferdinand-Prosper Servant est né le 19 septembre 1862 à Luché-Thouarsais (Deux- Sèvres). Après avoir fait ses études secondaires à Saint-Laurent-sur-Sèvre, il accomplit son service militaire et reste quelques années dans son pays natal où il remplit la tâche de secrétaire de mairie, près de son père, Ferdinand, maire de la commune. Il entre comme postulant à la maison des vocations tardives de Villecomtesse-Montfort (Yonne) où il passe deux ans (1894-1896». Les recrues n’y sont pas nombreuses, exactement six, comme aux débuts de l’histoire de Notre-Dame des Châteaux (Savoie). Plus âgé que ses condisciples, le jeune Octave- Clément se constitue facilement le chef de la petite troupe, avec la bénédiction des PP. Bernardin Menthon et Bénigne Dambrung, assez occupés par le ministère paroissial. Vivant dans des conditions de pauvreté matérielle assez fortes, les uns et les autres perdent parfois courage au milieu de tous leurs travaux fortement agricoles: c’est le jeune Octave-Clément qui , d’un mot amical, remet ses condisciples en face des exigences de leur vocation. Doux, humble, bienveillant et d’une grande délicatesse assez insolite dans ce milieu très rural, il est un peu parmi ses compagnons la pierre d’assise de l’œuvre des vocations tardives à laquelle, toute sa vie, il attache une grande importance. De Montfort, Octave-Clément entre au noviciat de Livry (Seine- Saint-Denis) où il prend l’habit le 5 septembre 1896 et le nom de Frère Servan. Le P. Picard est présent à la cérémonie de vêture qui compte 29 postulants: elle est présidée par le P. Vincent de Paul Bailly. Le Frère Servan prononce ses premiers vœux à Livry, le 6 septembre 1897 et le P. Emmanuel Bailly reçoit sa profession perpétuelle, le 7 septembre 1898. A.A Le Frère Servan se rend à la maison d’études de Toulouse (Haute-Garonne) où il réside de 1898 à 1900, puis en Espagne à Calahorra et Elorrio (1905-1907). Il a dû interrompre le cours de ses études en 1900 pour cause de maladie, passant quelques années chez sa sœur. C’est Mgr Pelgé, évêque de Poitiers, qui l’ordonne prêtre à Poitiers le 14 mars 1908. Il a pu par bribes compléter sa formation philosophique et théologique, notamment à Rome (1907). On lui connaît quelques résidences éphémères, à Clairmarais (Pas-de-Calais) en 1908 et à Sart-les-Moines en Belgique où il remplit l’office de vicaire et d’aumônier à l’Hôtel-Dieu. Il y est le diffuseur fidèle des revues de la Bonne Presse, La Croix, Le Pèlerin, Les Vies des saints, L’Echo du Noël. Son zèle l’entraîne dans les paroisses voisines et jusque sur les bateaux du canal. Il est très apprécié par la population des bateliers qui sont heureux de recevoir sa visite, accompagnée de nombreuses publications. Les précisions chronologiques le concernant n’abondent pas. Le Registre du personnel, reconstitué dans les années 1930, le mentionne à Sart-les-Moines de 1908 à 1925. C’est durant cette longue période qu’il est mentionné comme aumônier du pensionnat des Oblates à Froyennes. De 1925 à 1927, il est signalé comme résidant à Toulouse, remplissant une fonction d’un ministère tout particulier, au service du marquis de Suffren. En 1930, il gagne la maison de repos de Lorgues (Var). Il n’entend point se retirer complètement d’un service apostolique direct. Il assure comme remplaçant occasionnel l’aumônerie d’un couvent de religieuses et, de longues années, il est constitué confesseur d’une autre communauté de Sœurs. Le soin jaloux d’accomplir avec fidélité les devoirs du ministère lui vaut un accident. Par un matin d’hiver, le sol provençal s’est recouvert d’un blanc manteau de neige qu’une forte gelée a durcie et rendue dangereuse pour la marche d’une personne âgée. N’écoutant que son ardeur, le P. Servan se rend de bonne heure à son poste. Mal lui en prend, car peu habile en patinage, il glisse, fait une lourde chute et se casse le bras. Il meurt le ler septembre 1939 à Lorgues où il y est inhumé.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Lettre à la Dispersion, 1939, n° 805, p. 485-486; no 807, p. 497; n° 809, p. 510-511. Notice biographique par le P. Marie-Alexis Gaudefroy. Lettre du P. Servan Servant au P. Gervais Quenard, Lorgues,17 janvier 1539. Dans les ACR, du P. Servan Servant, correspondances (1899-1937), rapports historiques sur les vocations tardives à l’Assomption (1894-1896, 1921). J. Ch. Virmaux, le rble des pèlerinages de masse à la f in du XIXème siècle d’après Le Pèlerin et le Pèlerin illustré, de 1873 à 1899, mémoire de maîtrise, Lyon III, 1988 (mémoire déposé à la bibliothèque de Valpré). Notices Biographiques