Religieux de la Province de Paris.
Une enfant du Nord.
Léon Joseph Hurtevent naît le 27 janvier 1886 à Heuringhem, près de Blandecques (Pas-de-Calais). A onze ans, il entre à l’alumnat voisin de Sainghin (1897-1900) et passe ensuite à l’alumnat d’humanités de Clairmarais (Pas-de-Calais) où il ne reste qu’un an (1900-1901). Sans doute est-il ébranlé par le mouvement d’expulsion par le gouvernement français qui contraint la Congrégation à se dissoudre et à partir à l’étranger. Le jeune Léon Joseph poursuit ses humanités au petit séminaire d’Arras (1901-1902). Il entre au grand séminaire d’Arras (1902-1903), mais revient l’année suivante comme professeur à Clairmarais (1903-1904): l’attrait de la vie religieuse ne l’a pas quitté. Les religieux de l’alumnat, dont le P. Bachelier, se sont sécularisés pour continuer l’œuvre; malgré cela, les difficultés sont trop grandes: Clairmarais est laissé en 1904 au profit de Taintegnies en Belgique. Le P. Benjamin Laurès reçoit le jeune Léon Joseph au noviciat à Louvain: le P. Vincent de Paul Bailly donne l’habit au novice qui prend le nom de Frère Sidoine, le 18 septembre 1904. Profès annuel le 18 septembre 1905, le Frère Sidoine est chargé de cours aux novices, tout en suivant lui-même les cours de la maison d’études, contiguë au noviciat (1906-1907). Profès perpétuel le 7 juin 1907, il est envoyé en novembre à Rome pour ses études philosophiques et théologiques (1907-1911), la dernière année se déroulant à Jérusalem (1911-1912) où il est ordonné prêtre le 7 juillet 1912. Bachelier ès-lettres, il l’est en théologie et il acquiert le grade de docteur en philosophie, sa matière de prédilection.
Responsable de formation dans les scolasticats.
Le P. Sidoine est immédiatement nommé professeur de rhétorique à Taintegnies (1912-1913).
Pendant trois années il est professeur de philosophie à Louvain (1913-1916), puis de dogme (1916-1919). Né professeur, il sait élucider les questions les plus compliquées et rendre compréhensibles les matières les plus abstruses. Il est à nouveau dirigé sur Taintegnies, devenu scolasticat de philosophie (1919-1925). A cette époque se fait l’échange entre Taintegnies qui devient noviciat et Saint-Gérard, noviciat devenant scolasticat. Le P. Sidoine est successivement supérieur à Taintegnies (1923), à Saint Gérard (1925) et à Louvain (1929- 1932). Le 25 juillet 1932, il est nommé deuxième assistant de la Province de Paris: il réside à proximité de Paris, Garches (Hauts-de-Seine). En septembre 1933, en raison de la maladie du P. Léopold Dressaire, il devient premier assistant. On trouve dans Paris, au n° 79 de l’avenue Denfert-Rochereau un immeuble avec un petit parc et un temple méthodiste qui sont transformés en résidence provinciale le 18 novembre 1933. Le 4 août 1935, le P. Sidoine est nommé supérieur de la communauté paroissiale de Paris, quai de javel. Il s’adonne à de nombreuses prédications et ne cesse pas d’enseigner, notamment au pensionnat des Oiseaux, rue Ponthieu et à celui de Verneuil (Chanoinesses de Saint-Augustin).
En paroisse.
En 1937, il donne un cours de théologie dogmatique à l’Institut catholique de Paris. La même année, il est nommé curé de Montlhéry (Essonne). Il connaît déjà des soucis de santé et d’opération (novembre 1940). Il meurt le 7 octobre 1941, dans sa 56ème année à Arras où il est soigné par sa sœur religieuse Suzanne. Selon le désir de la famille, le corps du P. Sidoine est transporté à Heuringhem, son village natal, pour y être inhumé le vendredi 10 octobre. Les communications à l’époque étant très difficiles, il ne se trouve que le P. Mordelet et le P. Vincent de Paul Grimonpont pour représenter l’Assomption à ses funérailles.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Lettre à la Dispersion 1941, n° 845, p. 223-227. Lettre du P. Sidoine Hurtevent au P. Gervais Quenard, Paris, le 21 décembre 1933. Du P. Sidoine Hurtenvent, dans les ACR, correspondances (1907-1941), rapports sur Saint- Gérard (1924-1928), sur l’organisation des trois ans d’étude suivant le noviciat (1929), sur le scolasticat de Louvain (1930), sur le livre du P. Cayré La contemplation augustinienne, sur la paroisse de Javel (1935-1937), recension du livre du P. Cayré sur L’Unité de l’Eglise. Ont été conservés ses cours de philosophie (1920-1923).