Sixte (Norbert-Joseph-Justin) SIMON – 1898-1952

En mission.
« Sans être de santé solide, le
P. Sixte est venu au Congo en
1937. Comme ses confrères, il fait la brousse régulièrement.
Il est surtout chargé du soin des écoles à Muhangi. L’école centrale
regroupe les meilleurs élèves à partir de la classe de troisième tandis que
les autres fréquentent l’école de brousse. Homme très pieux, le P. Sixte
est chargé des écoliers internes et des jeunes catéchistes. C’est un
compagnon toujours de bonne humeur, spécialiste des calembours et des jeux
de mots, à jets continus. En 1948, souffrant d’hypertension, le P. Sixte
devient secrétaire de
Mgr Piérard pour contrôler les registres paroissiaux et établir des doubles
de tous les actes religieux: baptêmes, communions, confirmations, mariages,
enterrements. C’est l’homme méticuleux qui convient à la fonction; mais,
vu la masse de registres, l’entreprise ne sera pas poursuivie. En 1952, on
retrouve le P. Sixte à la paroisse de Butembo- Kitatumba. Le 15 décembre,
il célèbre la messe dans l’église provisoire: il est victime d’une rupture
d’un vaisseau cérébral. Il tombe et se brise la nuque sur l’estrade du
petit autel. Né à Léglise, il meurt à l’église. Son corps est inhumé à
Kitatumba».

Notices Biographiques A.A

Religieux de la Province de Belgique. Une vie toute simple, itinérante et donnée. Norbert-Joseph-Justin Simon est né dans la province belge du Luxembourg, à Léglise, le 29 mars 1898. Il est alumniste à Bure de 1910 à 1913 et fait ses humanités à Ascona en Suisse, de 1913 à 1915. Il prend l’habit au noviciat de fortune de Vinovo en Italie, parce que le noviciat constitué de Limpertsberg au Grand-Duché de Luxembourg est devenu, en raison de la guerre, tout à fait inaccessible. La prise d’habit est datée du 26 juillet 1915, le nom de religieux retenu: Frère Sixte. C’est au noviciat encore transféré à Notre-Dame de Lumières (Vaucluse) que le Frère Sixte prononce ses premiers vœux, le 26 juillet 1916. Il accomplit ensuite un temps d’obligation militaire en Belgique dans un service infirmier, d’octobre 1916 jusqu’en août 1919. Il peut ensuite étudier la philosophie à Taintegnies (1919-1921) où a lieu sa profession perpétuelle, le 18 septembre 1921. Il gagne encore le scolasticat de Louvain pour les années de théologie (1921-1925). Le Frère Sixte est enfin ordonné prêtre le 26 juillet 1925. Son premier champ d’apostolat est pour Sart-les-Moines où il est professeur et vicaire jusqu’en 1931, puis vicaire deux ans à Haine-Saint-Pierre (1931-1933) pour revenir une seconde fois enseigner à Sart-les- Moines. C’est de là qu’il part missionnaire au Congo en novembre 1937. Missionnaire au Congo. Au Congo, le P. Sixte est un missionnaire de terrain. Il est au service des écoles dans différents postes: Béni, Muhangi où il demeure huit ans, puis de nouveau Béni où le retient Mgr Piérard comme secrétaire, Mutwanga, enfin Butembo où il trouve une mort subite, le 15 décembre 1952: autant d’étapes qui forment une ligne de vie toute droite, seulement interrompue, comme l’offrande silencieuse et joyeuse d’une vie donnée jour après jour, A.A sans fanfare, jusqu’au cri du sacristain dans l’église de Kitatumba.’Le Père est tombé’. Certes on savait la vie du P. Sixte menacée et même condamnée sur le plan médical. C’est la raison pour laquelle, d’ailleurs, le P. Martial Ronveaux, vicaire provincial au Congo, l’a fait venir auprès de lui à Butembo où l’on trouve à proximité du poste de mission une antenne médicale. Pendant plusieurs mois, le P. Sixte enseigne le catéchisme aux petits enfants, exercice dans lequel ü excelle; il confesse, baptise, tient les registres et se plaint même de ne pas avoir assez de travail parce qu’il ne fait plus la classe! Le dimanche 14 décembre [1952], il célèbre la seconde messe pour les chrétiens à Kitatumba. Très gai, il demande à son supérieur l’autorisation d’aller prendre un repas chez un cousin qui habite à un quart d’heure de la mission. Avec la famille, il fait un tour en voiture, visite le pensionnat des Oblates à Mapendano, situé sur une des hauteurs de Butembo, prend des photos. Il rentre à la communauté, content de sa journée bien remplie. Le soir, pendant la récréation des religieux, il fait les frais de la conversation, joyeuse et animée selon son habitude, rappelant quelques souvenirs de Sart-les-Moines. Le lendemain, à 6h30, il s’habille à la sacristie pour dire la messe; il monte à l’autel de la Vierge pour une célébration eucharistique qu’il ne pourra terminer. Le sacristain entend sa chute, donne l’alerte. On s’empresse autour du P. Sixte, le P. Alexis Collard aide le P. Martial Ronveaux à le porter sur son lit, pendant que le P. Angelo Spellanzo court chercher un médecin. Une dernière absolution, un dernier regard: tout est fini: il est 6h45. On retrouve dans les papiers du Père cette citation de Bossuet qui résume bien sa vie: «Peu de gens aiment à souffrir et à souffrir en silence sous les yeux de Dieu. Cependant c’est le silence qui sanctifie nos croix et qui en augmente beau coup le mérite ». Le P. Sixte n’a jamais accepté de rentrer en Belgique pour se reposer ou pour suivre un traitement approprié. Il souffrait depuis longtemps de l’asthme et de malaises cardiaques. Il savait la gravité de son état. Il a voulu mourir à son poste. La mission voit partir un religieux, petit par la taille, mais grand par l’humilité, l’obéissance et le dévouement. Les enfants de Butembo ont sans doute perdu leur meilleur ami, celui qui les aimait et les catéchisait mieux que personne.

Bibliographies

Bibliographie et documentation,: B.O.A. avril 1953, p. 36. Lettre à la Famille, 1953, no 147, p. 1. L’Assomption et ses Oeuvres, 1953, no 496, p. 4-5. Foyer Assomptioniste, février 1953, no 36, p. 10-11. Contacts, 1952, no 5, p. 1. Marc Champion, Province du Zaïre, Religieux défunts 1929-1994, Butembo, 1994, p. 5-6 (texte: en mission). Dans les ACR, du P. Sixte Simon, correspondances (1918-1919). Notices Biographiques