Religieux de la Province de Lyon.
Une vie entre deux conflits.
Etienne Le Jeune (1) est né le 15 novembre 1891 à la ferme de Kerjestin-Kerlichou, de la commune de Plabennec (Finistère). Il est scolarisé à l’école Saint- Joseph de Plabennec. Il entre au noviciat des Frères convers à Gempe (Belgique) pour un temps de postulat, en septembre 1907. Admis à la prise d’habit le 25 décembre 1907, sous le nom de Frère Stéphane, il est présenté de la manière suivante par le P. Marie-Clément Staub, chargé de la formation des Frères: « Le Frère Stéphane nous vient de Bretagne par l’intermédiaire du P. Marie-Auguste [Leclerc]. Il a 16 ans, il est d’une famille très chrétienne qui consent avec bonheur à son entrée dans la vie religieuse. Il est très heureux dans sa vocation, prie beaucoup, est très sérieux et travaille comme un homme! Il est prêt à tout ce que l’obéissance lui demandera. Il nous faudrait beaucoup de frères de cette trempe-là! ». Le Frère Stéphane est admis le 25 décembre 1910 à la première profession, à Louvain où il est affecté de 1908 à 1914. Quand la guerre survient, il est mobilisé comme brancardier d’août 1914 à août 1919. Sans doute sa conduite au front est-elle exemplaire puisqu’il gagne la Croix de guerre et deux citations obtenues par toute sa brigade à Craonne et dans les Flandres. La Lettre à la Dispersion de l’époque reproduit de nombreuses lettres qu’il fait parvenir à sa famille religieuse de tous les lieux où il est affecté. Il lui faut attendre la fin du conflit pour être admis régulièrement à la profession perpétuelle, le 11 février 1920, émise à Saint-Sigismond (Savoie). Le P. Savinien Dewaele, son supérieur à l’alumnat savoyard, le présente très favorablement: « Pendant les deux mois qu’il a passés ici, le Frère Stéphane s’est toujours conduit en bon religieux. Je n’ai rien à lui reprocher,
sauf une affection un peu prononcée pour la pipe. Il sera difficile de lui demander le sacrifice de cette compagne, rencontrée dans les tranchées. Quant à son attrait particulier, je crois qu’il est porté surtout à rester fidèle aux pratiques essentielles de la vie religieuse ». Sa fiche personnelle ne contient aucune autre information, sinon qu’il est nommé à Saint-Sigismond (2) à partir de 1919 et qu’il meurt à Lorgues (Var), le 26 septembre 1943, à 52 ans, durant la deuxième guerre mondiale, époque peu propice aux échanges d’informations entre les communautés et période de silence pour les revues de la Congrégation (3).
Annonce du décès du Frère Stéphane.
On lit seulement dans les Nouvelles de la Famille occupée la brève mention suivante: « Deux morts, hélas! en septembre. On les a annoncés par journal ou avis direct: Frère Dieudonné Marmeys, étudiant venu jadis de Scy, pris par la Sainte Vierge le 8 septembre, après des années d’espoir; Frère Stéphane Le jeune, Frère convers venu de Saint-Sigismond où il se dévoua longtemps, mort d’hydropisie le samedi 25 septembre (sic) ».
(1) Orthographe contrôlée du nom de famille du Frère Stéphane, d’après ses relations autographes, au lieu de celle habituellement portée ‘Lejeune’. (2) En quelle année et dans quelles circonstances, le Frère Stéphane est-il passé de Saint- Sigismond à Lorgues? La consultation de la Répartition des Missionnaires peut apporter une petite précision: l’année 1940 le mentionne toujours à Saint-Sigismond ainsi que l’année 1941- 1942 (zone libre); le répertoire 1943-1944 ne le mentionne plus, ni à Saint-Sigismond ni à Lorgues. Nous en concluons que le Frère Stéphane n’est venu à Lorgues que très peu de temps, pour y mourir. (3) La consultation du lot de correspondances de Lorgues, conservées dans les ACR, pour l’année 1943 s’arrête au mois d’août 1943 et ne reprend qu’en 1944. Nous avons cherché en vain d’autres précisions sur les circonstances du décès du Frère Stéphane.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Nouvelles de la Famille occupée, n° 24, 17 octobre 1943. Dans les ACR, du Frère Stéphane Le Jeune, nombreuses correspondances, notamment durant la première guerre mondiale, (1914-1919).