Stéphane (Jacques Marie) CHABOUD – 1857-1921

Portraits Assomptionistes, p. 74-86.

Lettres d’Alzon, t. XIII (1996), p. 439.

L’Assomption 1922, n° 248, p. 41-42.

Lettre de Jacques Chaboud au P. Provincial de l’Assomption à Paris
[François Picard], Lyon le 12 janvier 1877.

Notice biographique par le P. Marie-Alexis Gaudefroy.
Une abondante correspondance, de nombreux rapports du P. Stéphane Chaboud,
supé- rieur de la Mission au Chili, sont conservés dans les ACR.

Religieux français, assistant général (1918- 1921).

Années de formation.

Jacques-Marie Chaboud est né à Lyon le 10 août 1857. Il a expliqué lui-même la genèse de sa vocation, son éducation dans deux écoles lyonnaises, la mort de ses parents et sa mise en relation avec le P. Picard par l’entremise d’une tante. A 20 ans, il se présente à l’alumnat de Clairmarais (Pas-de-Calais) où l’accueille le P. Joseph Maubon (1877-1878). Un peu égaré au sein de cette jeunesse, il rejoint assez vite la rue François 1er où il prend l’habit sous le nom de Frère Stéphane et la direction du P. Picard (9 décembre 1878). Le 10 décembre 1880, Frère Stéphane prononce ses vœux perpétuels, marqué à jamais par l’empreinte de son maître des novices, devenu depuis la fin novembre supérieur général, successeur du P. d’Alzon. Le P. Géry Delaileau a initié le novice de seconde année à l’étude de la philosophie, mais les expulsions de décembre 1880 envoient le professeur et l’élève re oindre Osma en Espagne (1881-1882). Le 23 décembre 1882, le Frère Stéphane est ordonné prêtre à Paris par Mgr Richard. Pour compléter ses études de théologie, le P. Stéphane se rend à Rome (1883-1885) où il décroche un doctorat. Il fait partie de la communauté d’étudiants que dirige et anime le P. Michel Romanet. Il peut alors se rendre de nouveau à Paris s’initier une année à l’animation des œuvres généralices aux côtés du P. Alfred Mariage et du P. Pernet (1885-1886).

De fondations d’alumnats. à 1’aventure missionnaire: Chili, New York.

Le P. Picard a des vues sur ce jeune religieux de 30 ans qu’il estime: il l’envoie assurer la direction de l’alumnat Saint-Joseph de Roussas (Drôme) qui a été improvisé après l’expropriation de l’alumnat d’Alès.

Adresse au Provincial. « J’ai l’honneur de vous adresser ces quelques lignes, je vous ai été recommandé par ma tante, Marguerite Chaboud, domestique à Paris. J’ai eu le malheur de perdre mon père le 28 août dernier, ma seule pensée et ma seule espérance sont d’être prêtre. Je suis né à Lyon en 1857, mon père, natif de la Tour-du-Pin en Dauphiné, était tailleur sur cristaux, ma mère tisseuse est morte en 1860. Grâce à mon oncle-parrain, j’ai fait des études à Saint-Louis de La Guillotière et à La Martinère. Mon père s’est remarié en 1870. Depuis 1872, je suis clerc dans une étude lyonnaise. Je prends des cours de latin chez un Père Jésuite, le P. Brézard. Je me suis fait émanciper, mon curateur est mon parrain, et je vis chez un de mes oncles. Je n’ai pas oublié mon idée d’être prêtre même si dans la situation où je me trouve, il va m’être difficile de reprendre des études. Je dois tirer au sort en l’année 1878. Après que le temps de service que je devrai accomplir sera écoulé, je reprendrai ma place. Si toutefois j’ai le bonheur de réussir dans cette sainte entreprise du sacerdoce, je remercierai Dieu toute ma vie ». Lyon, 12 janvier 1877.

Notices Biographiques A.A Le P. Stéphane s’y dévoue pendant 3 ans (1886-1889) et assure le nouveau transfert de Roussas à Brian (1889). Educateur remarquable, ardent et entreprenant, il se montre prudent, sachant unir le ‘doux et le fort’. Les supérieurs lui demandent en 1889 de laisser la direction de Brian au P. Henry Couillaux pour fonder un collège en Espagne, à Osma à la place du noviciat réintégré en France à Livry depuis 1886. Mais l’essai est de courte durée (septembre 1889-juillet 1890), permettant cependant au P. Stéphane de fortifier sa connaissance de la langue espagnole. Il sourit à l’aventure missionnaire au Chili que lui propose le P. Picard acquis à la demande de Mgr Casanova, archevêque de Santiago rencontré à Lourdes. En novembre 1890, le P. Stéphane s’embarque avec quelques compagnons. Leur premier pied-à-terre est Mendoza- Rengo, le second Santiago. Après le temps des retraites fermées, vient la vie du large, de ces courses missionnaires menées à travers le pays à cheval (1890-1897). Le P. Stéphane rentre à Paris quelques mois, de janvier à novembre 1897 et repart au Chili, à Santiago, de novembre 1897 à mars 1898. C’est alors que le P. Picard lui demande de prendre la direction du collège de Nîmes (1898-1909), charge qu’il porte avec vaillance, en gagnant la confiance des familles, et traversant la tempête du début du siècle jusqu’au moment où il faut fermer la porte du ‘berceau’ (1909). Toujours infatigable, le P. Stéphane se porte volontaire pour la mission en Amérique du Nord, dans deux paroisses de New York (1910-1918), dites de la 14ème et de la 136ème rue. Très estimé et très capable, le P. Stéphane comme supérieur régional est l’inspirateur, le conseiller et l’organisateur des œuvres de l’Assomption dans le Nouveau Monde.

Dernières années: Paris-Rome.

En 1918, à l’occasion du chapitre général dont il est membre permanent, il devient assistant général et est chargé du lien avec les Petites-Sœurs de l’Assomption. Il connaît une première alerte sérieuse de santé le 2 novembre 1920 alors qu’il se rend rue Violet. En décembre 1921, il rejoint la maison de Rome où il meurt le soir du 31 décembre, à 64 ans. Il est inhumé à Rome au Campo Verano, dans le caveau des Grands Augustins, en attendant que l’Assomption achète un emplacement qui lui soit propre, où les restes des religieux décédés à Rome seront transférés.

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Lettre à la Dispersion 1922, n° 1, p. 1; n° 2, p. 9-15; n° 5, p. 39. Polyeucte Guissard, Portraits Assomptionistes, p. 74-86. Lettres d’Alzon, t. XIII (1996), p. 439. L’Assomption 1922, n° 248, p. 41-42. Lettre de Jacques Chaboud au P. Provincial de l’Assomption à Paris [François Picard], Lyon le 12 janvier 1877. Notice biographique par le P. Marie-Alexis Gaudefroy. Une abondante correspondance, de nombreux rapports du P. Stéphane Chaboud, supé- rieur de la Mission au Chili, sont conservés dans les ACR.