Sylvester (J.A.) VAN DER – 1914-1989

Appel des Frères de Bergeyk,
1945.
« Par vous, nous voulons nous adresser à tous nos Frères de France. La
raison de cette lettre n’est pas très heureuse, mais la grande confiance
dans la bonté française nous a émus. Nous sommes en quelque sorte en
famine. Heureusement nous ne sommes pas affamés comme nos compatriotes du
nord-ouest des Pays-Bas. Au contraire par les excellents soins de nos
économes, nous avons toujours eu une nourriture meilleure à mesure que la
guerre s’est allongée. Mais nous avons été dépourvus d’un autre aliments,
aliment qui nous vient de la
source de la Congrégation, de la source qui nous donne des nouvelles, de
l’histoire, du réconfort, des perspectives. Nous étions des étrangers. Nous
nous sentions des enfants d’un autre lit. Mais la guerre est finie, la
communication avec le berceau de la Congrégation s’est à nouveau rétablie.
Nous autres Hollandais, vos Frères, nous sommes maintenant affamés de
l’histoire de nos héros
communs. Bien que la fête de notre jubilé soit différée de 5 ans, nous ne
pouvons attendre. Notre communauté veut le fêter par une intense étude de
la Congrégation. Voilà presque 6 ans que nous sommes à Bergeyk…».

Religieux de la Province des Pays-Bas. Formation. Johannes-Antonius Van Der Weerden est venu au monde le 10 juillet 1914 à Someren, aux Pays-Bas, dans le diocèse de Bois-le-Duc. Ses études secondaires se déroulent à l’école apostolique Sainte-Thérèse de Boxtel, de 1927 à 1933. Le ler octobre 1933, il prend l’habit religieux au noviciat assomptionniste de Taintegnies, sous le nom de frère Sylvester. Il prononce ses premiers vœux à Taintegnies le 2 octobre 1934. Le P. Romanus Declerq, son maître des novices, épingle quelques traits de la personnalité de ce novice. « Le Frère Sylvester a accompli son temps de noviciat de façon satisfaisante. Il a bon esprit, bon caractère, rit facilement. Le médecin lui recommande de faire de la gymnastique et des exercices physiques pour affermir sa santé. C’est un religieux sincère, pieux, simple. S’il a quelques vivacités, il sait demander pardon ». Les documents conservés nous informent que le Frère Sylvester entreprend ses études de philosophie à Saint-Gérard (1934-1936). On lui demande ensuite le service d’une année d’enseignement à l’alumnat Saint-Louis de Zepperen. C’est à Louvain où il vient faire ses études de théologie en 1937 qu’il prononce ses vœux perpétuels, le 2 octobre 1937. En 1940, il est pris dans la tourmente qui chasse les étudiants de l’ancien couvent de la Demi-Rue avant que ce dernier ne soit réduit en cendres. Son exode le conduit temporairement jusque dans le Nord de la France. C’est à Bergeyk qu’est reconstituée en temps de guerre une maison d’études pour les religieux néerlandais. Le Frère Sylvester est ordonné prêtre le 20 juillet 1941 à Bergeyk par Mgr A. Diepen. Services et ministères à Bergeyk. Le P. Sylvester est nommé en septembre 1941 Page :183/183 procureur pour le scolasticat de Bergeyk qui regorge de monde en ces temps de pénurie. Sa fonction est peu enviable en ces années de guerre. Procurer de la nourriture et des vêtements à une centaine de Pères et de Frères avec les restrictions imposées par l’état de guerre relève de l’exploit. Il sillonne alors les routes dans un large périmètre autour de Bergeyk à la recherche de pommes de terre. Il apprend ainsi à connaître un très grand nombre de personnes par lesquelles il est consulté non seulement pour des questions d’ordre spirituel mais aussi pour celles de la vie courante. Le P. Kgidius Beckers, alors à Bergeyk, fait savoir en janvier 1942 que la maison compte 116 religieux qui survivent en ces temps de restrictions. Comptez bien: 193 Pères, 54 étudiants en théologie et 36 étudiants en philosophie et 13 Frères convers. Nous avons le frère Falco Führer, sur le front en Russie, le Frère Frédéric Rutten en repos dans sa famille. Ce qui nous manque, ce sont les livres de Congrégation. Ne serait-il pas possible de nous en procurer? Après la fermeture du scolasticat (1), il reste sur place à Bergeyk, au service des Sœurs Oblates (2) et des paroisses environnantes où il visite beaucoup les personnes malades. Ceux qui l’ont connu l’aiment pour sa simplicité, son amabilité et sa disponibilité habituelle à apporter son aide partout là où il le peut. Lors d’une réflexion sur le religieux vieillissant, il écrit: « Etre aimable, cordial et serviable est possible à tout âge, tant que l’on dispose de ses facultés mentales ». Il meurt le 8 mars 1989, à l’âge de 75 ans, à l’hôpital de Eindhoven. Il est inhumé au cimetière assomptionniste de Boxtel, dans la concession des religieux (Stapelen). (1) La revue néerlandaise de l’Assomption, Assumptie, consacre les n° 3 et 4 de 1564 au scolasticat de Bergeyk qui célèbre cette année le 25ème anniversaire de sa fondation par une fête très simple. Par contre, de grandes solennités sont en préparation pour célébrer dignement en janvier 1965 le cinquantenaire de l’implantation de l’Assomption en Hollande par la fondation de l’alumnat de Boxtel, à la fin de l’année 1914. D’après Lettre à la Famille, décembre 1964, n° 382, p. 651. La communauté de Bergeyk, en dehors d’une feuille de famille bien documentée, rédige à partir de 1945 une revue scientifique de qualité Veritas, dans le genre de l’ancienne Revue Augustinienne de Louvain. (2) La fondation de la communauté des Oblates à Bergeyk remonte au mois d’avril 1939. Page :184/184

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (IV) 1987-1990, p. 51-52. De Schakel, juni 1989, p.88-93. Appel des Frères de Bergeyk à leurs Frères de France, Bergeyk, ler juin 1945.