Religieux de la Province d’Espagne.
Formation des deux côtés des Pyrénées.
Gaspar Lorente Madorran est né à Calahorra en Vieille Castille (Espagne), le 6 janvier 1915. Deux jours après sa naissance, il est baptisé à la paroisse de Santiago Apostol. Il fréquente dans sa jeunesse l’école de San Valentin tenu par les Frères des Ecoles chrétiennes. En septembre 1927, recruté par un autre calahorrano, le P. julian Garcia, il fait la connaissance de l’alunmat d’Elorrio au Pays basque. Il y étudie jusqu’à l’été 1931, sous la bienveillante houlette du P. Fortuné Badaroux. Les temps sont difficiles pour le clergé et les religieux en ces temps de République anticléricale. Avec son condisciple Pedro Antonanzas, il prend le chemin du noviciat en France à Nozeroy (Jura) où, sous le nom de Frère Tarsicio, par dévotion à l’égard du jeune martyr de l’Eucharistie, il reçoit l’habit en octobre 1931 et prononce ses premiers vœux le 5 octobre 1932. Suivent deux années d’étude de la philosophie à Scy-Chazelles (Moselle), de 1932 à 1934. Puis c’est au scolasticat Saint-Augustin de Lorrnoy (Essonne) qu’il étudie la théologie, mais ses études sont interrompues par la guerre civile d’Espagne. Il est ordonné prêtre en troisième année de théologie, à Paris, le 17 décembre 1938. Jusqu’à la fin de la guerre civile, ü exerce son prmier ministère sacerdotal auprès des soldats comme aumônier militaire.
Prêtre au milieu des hommes, en Europe et en Am& rique.
Le P. Tarsicio peut commencer son ministère pastoral en temps de paix à Madrid en 1940. C’est à Puente de Vallecas, barrio de Dona Carlota, à la paroisse de Dulce Nombre de Maria, dont le curé a été exécuté pendant les affrontements. La communauté assomptionniste se forme. il a pour confrères les PP. Luis Madina, Ignacio Garcia, Pedro Frias et Eduardo Arroniz.
Le P. Tarçicio garde de ce premier séjour madrilène un souvenir agréable et fort-il a travaillé au sein de la jeunesse déshéritée des quartiers pauvres et avec d’autres il s’est improvisé à la fois maître d’école, directeur de patronage, aumônier et fondateur, avec le P. Luis Madina, de la Ciudad de los Muchachos. En 1951-1952, il est supérieur de l’alumnat d’Elorrio. Il inculque à ses jeunes élèves l’esprit de l’Assomption, esprit de liberté, de créativité et de responsabilité dans une ambiance d’éducation de la foi. En 1952, le voici nommé supérieur et curé à la paroisse de San Francisco Javier de Horta (Barcelone), dans le quartier des Casas Baratas, autre quartier populaire. Comme à Madrid, il se voue corps et âme à l’apostolat en monde de plein vent. groupes d’hommes, de femmes qui s’occupent des malades et des pauvres, chorale paroissiale, école d’enfants de chœur, luttes avec la Caritas diocésaine pour que l’aide parvienne bien aux pauvres de la paroisse. Barcelone est sa résidence jusqu’en 1954. Après un bref séjour à Madrid, il s’embarque pour l’Argentine où il prend part à la mission du grand Buenos-Aires. Il fait par-de des communautés de Belgrano et de Santos Lugares jusqu’en 1963, année de son retour en Espagne. Il prend en charge la direction spirituelle des garçons de la Ciudad de los Muchachos. De là, il passe encore aux paroisses de Dulce Nombre de Maria, de San Felipe Neri et de la Estrella. En 1979, il part pour New York où il se dévoue auprès des hispanos des deux paroisses assomptionnistes de la Guadalupe et de la Esperanza. En 1988, année de ses noces d’or sacerdotales, il commence encore un apostolat au Mexique dans la paroisse de San Barnabé où il se voue comme toujours aux plus nécessiteux, en formant des laïcs collaborateurs de la mission sacerdotale. C’est là qu’il est visité par la maladie qui lui fait cesser toute activité et retrouver le chemin de l’Espagne. En 1991, il gagne la communauté madrilène de Reina del Cielo, puis celle de Leganès. Pendant quelques années, il se rend aux consultations médicales régulières en se présentant comme un missionnaire qui n’est à Madrid que momentanément à cause de la maladie et en insistant sur le liait qu’il doit retrouver la mission de San Barnabé. Mais les années l’ont affaibli et la réalité s’impose dorénavant à lui. Il pressent qu’il ne lui reste pas beaucoup de temps pour boucler son expérience de la vie. Il demande à résider à Elorrio: Elorrio a été le berceau de ma vocation et c’est ici que je veux terminer ma vie. Le Seigneur le prend au mot, le jeudi 22 avril 1999, jour de son passage dans l’éternité, après trois dernières semaines assez éprouvantes. Il n’a été hospitalisé qu’une journée. Le P. Tarsicio repose au cimetière d’Elorrio, après la cérémonie des obsèques célébrées dans la chapelle du collège d’Elorrio le vendredi 23 avril. Le caveau des prêtres à Elorrio contient les restes des PP. ou Frères Sebastian Fernandez (1914-1968), Tomas Marcaide (1910-1978), Luis Gortazar (1925- 1981) et Miguel Langreo (1902-1995). Le P. Victor Blanco peut évoquer là figure du ‘petit Père à la flûte’ qui dans son souci de catéchiste-né a su rassembler dans l’amour de Marie, à Madrid déjà, les enfants de la pénurie, des rues et de l’après-guerre pour leur faire goûter le pain de la foi, du partage et de l’amitié, ces trois autres noms de l’immense amour qu’il portait à la Vie. La figure du P. Tarsicio rappelle celle de son ami et confrère, le P. Luis Madina :il a partagé les soucis du Père Luis à Madrid et quêté à New York pour l’œuvre de NU Casa.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (VIII) 1998-1999. Asuncion Chile-Argentina, marzo-abril 1999, n° 158, p. 24-25. Boletin de las Asuncionistas de Espana, abril 1999, n° 10, p. 12-16. Lettre du P. T. Lorente au P. Wilfrid Dufault, Barcelone, mai 1954. Dans les ACR, du P. Taroicia Lorente, rapports sur Elorric (1951-1952), sur Barcelone (1952-1959), quelques correspondances (1938-1957) et propositions en faveur des missions pour le chapitre provincial de 1978. le P. Tarsicio Lorente a laissé des mémoires personnels manuscrits.