Religieux de la Province des Pays-Bas, supérieur régional en Nouvelle-Zélande. (1970-1976).
Sous des cieux divers.
Lambertus Gerhardus Krielen (1) est né le 3 septembre 1919 à Beesd aux Pays-Bas, dans le diocèse d’Utrecht. il fait toutes ses études à l’école apostolique de Boxtel (1932-1938). Il prend l’habit le 25 septembre 1938 à Taintegnies en Belgique, sous le nom de Frère Theophaan. Le P. Domitien Meuwissen le présente favorablement à la première profession, le 26 septembre 1939 à Bergeijk: « Le Frère Théophane a très bon esprit. Il s’est appliqué durant son année de noviciat à développer en lui la piété, sachant bien que c’est là la base de toute vie religieuse et sacerdotale ». On sait que Bergeijk sert, déjà pendant toute la durée de la seconde guerre mondiale, de maison de formation pour les religieux hollandais. Le Frère Theophaan y est reçu à la profession perpétuelle le 26 septembre 1942 et il y est ordonné prêtre le 15 avril 1945. Maîtrisant les langues allemande, anglaise et française, excellent musicien, il devient professeur au collège Sainte- Jeanne d’Arc de Tarbes (Hautes-Pyrénées) où il est très estimé par ses confrères français. Affilié à la Province de Bordeaux en 1951, il y poursuit son ministère d’enseignement jusqu’en 1959, avec un temps de service également à Cavalerie (Dordogne). Homme très bon et très sensible, sans doute se trouve-t-il pris à ses propres dépens dans une relation imprudente avec une femme mariée, ce qui nécessite son départ de la région. Excellent confrère en communauté, le Père Theophaan, loin d’opposer toute forme de dénégation à son aventure amoureuse, fait preuve d’une humilité soulagée de voir mettre un terme à sa faiblesse. Ses supérieurs lui proposent alors, après un temps de reprise en famille,
un transfert en Angleterre où ses compétences linguistiques trouveraient un emploi immédiat. Le P. Theophaan marque ses préférences pour la mission lointaine. Près du noviciat hollandais de Steenbergen, il passe quelques années (1959-1962) comme vicaire de la paroisse de Lepelstraat où il est aussi très apprécié. En 1962, il part pour la Nouvelle-Zélande comme aumônier des immigrés néerlandais. En 1970, il devient le supérieur de la communauté de Porirua et, en même temps, supérieur régional. C’est à Porirua qu’il meurt le 29 avril 1976 et qu’il est enterré le 3 mai suivant.
Souvenir f raternel.
« Nous vous annonçons la mort de notre cher Père Krielen, survenue le soir du 29 avril, à 19h.25, à l’âge de 56 ans. Sa santé n’était pas très bonne depuis quelques années. Il avait eu une première crise cardiaque en janvier 1966. Depuis 1970, tous les ans, il devait passer plusieurs semaines à l’hôpital. Il souffrait d’une angine de poitrine et sa façon de vivre ne permettait pas la tranquillité qu’une telle affection commande. Courageux et impulsif, il préférait oublier de temps en temps toutes ses misères, même s’il se rendait parfaitement compte de la gravité de son état. Dans les petits sermons qu’il aimait nous donner à la messe de communauté, on pouvait remarquer que la pensée de la mort n’était jamais absente. Malgré cela, il avait déjà accepté d’être notre supérieur pour un troisième triennal s’il était élu. Pour moi, il n’y a pas de doute, il aurait été élu à l’unanimité, tellement tous nous l’ aimions et l’apprécions. D’une nature gaie et joyeuse, il menait la communauté en vrai animateur. Il parvenait à réaliser ce qu’il entendait, sans contrainte, mais en prêchant par l’exemple. Toujours aimable envers chacun, il se montrait très reconnaissant pour les services qu’on pouvait lui rendre. Le jour de sa mort, il rentrait d’une course à Highdan pour mettre au point les modalités de notre récollection annuelle en août prochain. Après les Vêpres et le repas du soir, il reçut un coup de téléphone l’invitant à venir jouer au bridge au club local. Mais en prenant la route qui mène vers le collège, il dut s’arrêter à cause d’un pneu dégonflé. Il sortit de la voiture, sans doute énervé, et il fut saisi par le froid. Il se sentit mal. Un automobiliste le ramena à notre monastère. Il m’expliqua ce qui lui était arrivé, me demanda d’aller chercher le véhicule et, ne se sentant pas bien, il décida de se mettre au lit. Nous étions à quelques pas de sa chambre quand nous l’entendîmes tomber. Sa mort suivit immédiatement. Je n’eus que le temps de lui donner l’Extréme-Onction. Vous savez comme nous l’aimions. Je l’avais en très grande estime comme d’ailleurs tous ceux qui l’ont connu ». (1) Tels sont les prénoms de famille et de baptême du futur Père Krielen qui, à sa prise d’habit, reçoit le prénom de Frère Theophaan et qui , par la suite, se fait appeler Père Albert.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (I) 1975-1980, p. 27. ART Informations, 1970, n° 11, p. 3. In memoriam Pater Albert Krielen, 6 juin 1976, 10 pages. De Schakel, Porirua (Wellington), mai 1976, 21 pages. Lettre du P. Théophane (sic) Krielen au P. Wiro Van Den Dungen, Tarbes, 14 juin 1951. Dans les ACR, quelques correspondances du P. Theophaan Krielen (1951-1962). On trouve dans la revue De Schakel quelques chroniques de la vie du P. Theophaan (années 1947-1965). Lettre témoignage sur le P. Krielen par le P. W. Bleijs, Porirua, 3 mai 1976.