Théophile (Francois) DURAFOUR
1860-1913
Religieux français.
Le petit laitier du P. Vincent de Paul Bailly.
François est né le 2 octobre 1860 à Nantua (Ain) au diocèse de Belley. Il fait ses études primaires chez les Frères des Ecoles chrétiennes à Port, près de Nantua, puis à Paris, rue Hamelin. Orphelin de mère à 7 ans, il perd aussi, à 11 ans, son père mort accidentellement écrasé sous un chargement. Il vient à Paris (1871), recueilli par un oncle commerçant qui l’emploie comme garçon de courses à son magasin de l’avenue Montaigne, à deux pas de la rue François ler. C’est là que le P. Vincent de Paul fait sa connaissance et discerne en lui une vocation de choix. Le P. Brun lui donne quelques leçons de latin pour le dégrossir, puis François est envoyé à Notre-Dame des Châteaux (Savoie) en mai 1874. De là il passe à l’alumnat du Vigan, sous la férule du P. Brun, puis à Alès (1876- 1877) auprès du P. Alexis Dumazer. Très vite l’élève devient professeur au Vigan (Gard), de 1877 à 1878, doué d’une mémoire prodigieuse et très fidèle, servi par un esprit méthodique et clair. Il reçoit l’habit religieux à Alès le 15 janvier 1879 des mains du P. Alexis. Il porte le nom de Frère Théophile. Le noviciat canonique se déroule à Nîmes (sept. 1879- sept. 1880). Retourné à Alès (fin 1880), il suit le noviciat en Espagne à Osma où il prononce ses vœux perpétuels le 24 mai 1881. Il suit les cours de philosophie et de théologie du P. Géry Delalleau à Osma(1881-1884), complétés à Rome (1884-1886) où il est ordonné prêtre le 21 mars 1885.
Le serviteur-organisateur des Alumnats.
Son premier parcours apostolique est celui d’un enseignant, à Clairmarais (Pas-de-Calais,1886-1893), doublé d’un ministère pastoral dans les environs, à Mauville (Pas-de-Calais, 1894-1895) et Brian (Drôme, 1896-1897). De 1897 à 1901,
le P. Théophile réside à Paris comme ‘Visiteur des alumnats’, poursuivant le travail d’organisation commencé par le P. Alexis Dumazer pour une œuvre qui est allée se développant, passant les frontières de l’hexagone.
En mission au Chili.
À la fin décembre 1901, le P. Théophile est envoyé en mission au Chili pour remplacer à Rengo le P. Marius Peysson, curé de la paroisse, que la maladie retient à Santiago où il meurt le 14 août 1902. Pendant onze ans (1901-1912), le P. Théophile met autant d’ardeur dans ce travail paroissial qu’il en a mis au service de la formation: il s’occupe de I’œuvre des ouvriers à Rengo, Popeta, Chanqueahue, Mendoza, fonde l’école paroissiale, visite les malades de l’hôpital et les prisonniers. Ses soins vont aussi à la presse (le Carillon de Sainte Anne), au bulletin paroissial qu’il rédige souvent entièrement (Repique) dont il sait l’importance en milieu populaire. Homme d’une énergie indomptable malgré une faible santé, il s’ingénie à chercher des ressources pour relever l’église à moitié détruite par le tremblement de terre de 1906, faire construire une salle d’œuvres, agrandir le cimetière, sans oublier le soin des pauvres et des nécessiteux qui le sollicitent. Bien que cavalier par nécessité, il n’en monte pas moins à cheval pour les courses et missions dans les environs. De nature plutôt timide et maladroit, il sait être combatif et habile pour désarmer les oppositions de toute sorte. Ce travail pastoral sans trêve ni repos épuise sa santé. Le 8 septembre 1911, le P. Théophile est atteint d’une attaque d’artériosclérose qui le rend paralysé du côté gauche et le prive un temps de parole. Comme un enfant, il réapprend à parler et se remet au bout de quelques mois. Il peut encore faire le voyage en Europe pour le chapitre général de 1912. Il vient reprendre son travail au Chili en janvier 1913. Le lundi 17 janvier 1913, le P. Théophane se rend à Santiago pour consulter un médecin. Il est trouvé mort le 22 janvier, étendu au pied de son lit. Le corps du P. Théophile est acheminé en train le dimanche 23 janvier à Rengo et ses obsèques sont célébrées le lundi 24. il repose au cimetière de Rengo, dans le mausolée construit pour la Société Saint-Joseph, aux côtés du P. Stanislas Bébert.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: L’Assomption 1914, n° 208, p. 72-76. Lettres d’Alzon, t. XIII (1996), p. 447. Notice biographique par le P. Marie-Alexis Gaudefroy. La Croix, 4 décembre 1913 (récit reproduit de la revue Le Sanctuaire). Pages chiliennes, Santiago, 1914, n° 33, p. 357-365. Eco de Lourdes, 1914. Lettre du P. Maubon sur la mort du P. Théophile Durafour, 12 décembre 1913. Correspondances du P. Théophile Durafour dans les ACR (1874-1913), nombreux rapports sur les maisons du Chili, les alumnats et la question de l’enseignement à l’Assomption. Le P. Théophile Durafour a rédigé avec le P. Alexis Dumazer l’Abrégé du Catéchisme du Concile de Trente. Les souvenirs et notes d’audition du P. Théophile sur le P. d’Alzon ne sont guerre exploitables. Notices Biographiques