Thomas (David) GLEESON – 1941-1961

Portrait.
« Il avait 20 ans. Il venait de commencer avec ardeur sa deuxième année de
philosophie. Il faisait de beaux plans d’apostolat. Il se préparait avec
joie, avec impatience presque, à renouveler ses vœux de religion. Il vivait
une période de grande ferveur. La veille de sa mort [25 octobre 1961], il
fit une demi-heure d’adoration nocturne du Saint-Sacrement. Jamais
peut-être il n’avait été aussi proche de Dieu Jeune homme d’un commerce
agréable, au rire franc et sonore, beau type de sportif, d’allure virile et
dégagée, étudiant consciencieux et travailleur acharné, compagnon sensible,
moqueur et délicat, religieux de très bonne volonté, prêt à toutes les
générosités et à tous les détachements, nature riche qui se laissait
travailler par la grâce, tel se révélait dans la fraîcheur de sa jeunesse
intacte notre Frère Thomas. Nous l’ aimions beaucoup. Et nous pensions le
savoir. Mais en fait nous ne savions pas à quel point ni de quelle façon.
Il a fallu qu’il nous quitte pour que nous en prenions pleinement
conscience. Mais nous a-t-il vraiment quittés? N’est-il pas au contraire
entré plus profondément dans nos vies? Sa présence parmi nous est ressentie
comme un soutien et un appel… ».

Thomas (David) GLEESON

1941-1961

Religieux-profès de la Province d’Angleterre, mort accidentellement.

Portrait d’un jeune religieux anglais.

David Gleesson est né le 28 février 1941 à Nottingharn (Angleterre), premier enfant d’une famille qui en comptera neuf. C’est la guerre, le père de famille, M. Thomas, est prisonnier. Le jeune David fait ses classes primaires chez les Mercy Nuns au St Joseph’s Preparatory School. En 1951 il entre au collège assomptionniste de Nottingham, le Becket School. D’un caractère calme et décidé, sportif, il défend les couleurs du collège dans la petite équipe de football et participe aux activités du scoutisme sur sa paroisse. Le P. Bernard Rickett le présente au noviciat anglais, le 31 octobre 1958, à Possingworth, Holy Cross Priory (Heatfield). Il prend l’habit sous le nom de Frère Thomas. « Travailleur acharné, appliqué consciencieusement aux moindres choses, doué d’un bon sens pénétrant, il possède un jugement calme et pondéré, bien équilibré. Sa personnalité est celle d’un gentleman, sa piété profonde et personnelle ». Le 1 er novembre 1959, Frère Thomas prononce ses premiers vœux et, quelques jours après, se rend à la maison d’études de Saint-Gérard en Belgique où il commence par se mettre à l’étude du français. Ses confrères remarquent chez lui son commerce agréable, sa bonne humeur, sa voix grave et son rire sonore. La première année se passe sans incident notable. On note son intérêt croissant pour les études. Il se passionne pour une conférence à préparer sur Guillaume d’Ockham, à donner durant le Carême de 1962. Il manifeste un penchant marqué pour les usages monastiques et les grandes liturgies. Il apprécie la récitation chorale de l’Office et accomplit les cérémonies avec recueillement. Sa seule collection personnelle consiste en une série de photos illustrant la vie des Trappistes. Très attaché à sa famille,

le Frère Thomas note sur un carnet toutes ses réflexions et méditations personnelles dont le maître-mot est l’amour fraternel. Parmi 32 textes ou citations relevés sur les pages de garde de son exemplaire de l’Imitation de Jésus-Christ, on relève: ‘Que l’amour prime!’ ou encore ‘Il suffit d’aimer’.

Mort accidentelle, mercredi 25 octobre 1961.

Le mercredi 25 octobre 1961 a lieu par anticipation le ‘grand Jeudi’ pour les scolastiques de Saint-Gérard, jour de promenade. Le soir, au moment de la bénédiction, le supérieur, le P. Gérard Istace, s’inquiète de trois frères non encore rentrés, FF. liugues Browne,,André Collard et Thomas Gleeson. A la chapelle, le Frère Nicolas Albert demande précipitamment à deux Pères de se rendre auprès d’un mourant, un religieux tombé de voiture sur la route de Lesves, d’après l’information donnée rapidement par un motocycliste. Il s’agissait en fait du Frère Thomas Gleeson, marchant à pied sur le bas-côté de la chaussée avec le Frère André Collard, renversé par une voiture: l’accident s’est produit entre ‘Try-Hallot’ et ‘Responnette’, à 1km. de Saint-Gérard, vers 20h.45, dans une semi-obscurité. Le conducteur du véhicule, ébloui par les phares d’une voiture venant en sens inverse, n’avait vu les deux marcheurs qu’à la dernière minute et n’a pu éviter le choc qui projeta le Frère Thomas à quelques mètres dans le fossé, tué sur le coup. Le P. Yves Laurent eut la rude mission de télégraphier la nouvelle au P. Walter Robertson, Provincial d’Angleterre, pour que ce dernier puisse avertir la famille. Le corps du Frère fut ramené à l’abbaye de Saint-Gérard vers 23h.30, après, l’enquête de la Gendarmerie et du Parquet. Les funérailles sont célébrées le samedi 28 octobre dans l’église paroissiale de Saint-Gérard, présidées par le P. Walter Robertson, le P. Stéphane Lowet, assistant de Belgique et le P. Léopold Laforge, supérieur de Bure. La famille du Frère Thomas ayant exprimé le désir de faire rapatrier son corps, une cérémonie funèbre eut lieu à Nottingham, dans, l’église paroissiale Sainte-Thérèse à Aspley, le 2 novembre 1961, suivie de l’inhumation au cimetière de Nottingham, sur la colline de Wilford.

Bibliographies

Bibliographie et documentation: B.O.A. octobre 1962, p. 173. Contacts n° 125, nov.-déc. 1961, p. 5-7. Foyer Assomptioniste, 1962, n° 77, p. 6-25. Lettre à la Famille, mai 1962, n° 332, p. 235-237. Le Frère Thomas Glesson, A.A., mémorial fraternel (Saint-Gérard), 1961, 23 pages. Portrait-témoignage sur le frère Thomas G. par le P. Gérard Istace, supérieur de Saint- Gérard (1961). Notices Biographiques