Tugdual (Eugène) TREHOREL – 1895-1957

Agen, 1951.
« Nous achevons la 101ème année scolaire de l’école Saint- Caprais qui,
profitant l’une des premières de la loi Falloux, ouvrit en octobre 1850. La
célébration de ce centenaire a été renvoyée à cette année. La fixation de
la date des fêtes commémoratives n’a pas été sans difficulté. Le dimanche
29 avril avait d’abord été retenu d’accord avec Mgr Rodié. Puis on nous a
fait miroiter un moment, de Paris, la présence presque acquise du Nonce
apostolique et on avait en conséquence renvoyé au 10 juin, seule date qui
pût lui
convenir. La promesse se révéla par la suite irréalisable, mais le
10 juin nous restait désormais intangible dans le calendrier épiscopal
chargé. Ce jour se trouva en concurrence pendant de longues semaines avec
d’éventuelles élections législatives. Il est enfin devenu disponible. Cela
explique le caractère très modeste de nos festivités, presque improvisées.
Nous escomptons surtout un rassemblement imposant d’anciens élèves et
d’anciens professeurs, mais nous ne pouvons faire c6incider cette date avec
l’exposition du centenaire du P. Bisson. Nouvelle déception! Le programme
est enfin fixé pour samedi 9 juin et dimanche 10 avec la participation de
Lavrac
… ».

Religieux de la Province de Bordeaux. Un enseignant qualifié et reconnu. Eugène Théhorel est né à Saint-Jacut-du-Mené (Côtes d’Armor), le 24 juillet 1895. En 1906, il vient en pèlerinage avec ses parents à Saint-Anne d’Auray (Morbihan) et y fait la connaissance de Louis Folliard, près de la fontaine miraculeuse. Vient à passer le P. Marie-Auguste Leclerc, alors recruteur pour les alumnats transférés en Belgique. L’année suivante, Louis Folliard et Eugène Tréhorel entrent à l’alumnat de Zepperen (1907-1911). En 1911 Eugène passe à Taintegnies (1911-1912) et termine ses études secondaires à Gempe (1912-1913). Il décide d’entrer à l’Assomption. Le 14 août 1913, il prend l’habit, sous le nom de Frère Tugdual, au noviciat de Limpertsberg (Grand-Duché de Luxembourg). La guerre l’y surprend et il connaît les vicissitudes de cette époque troublée. En 1915, un cours de philosophie est organisé sur place, avant de passer aux travaux dans les champs et les fermes pour survivre. Dans la nuit du 20 au 21 décembre 1917, il peut avec des novices rejoindre la maison de Louvain où il est admis à la première profession, le 19 mars 1918, et à la profession perpétuelle, le 6 novembre 1921. De mars à septembre 1919, il est mobilisé. Ses études prennent fin en 1923 et il peut être ordonné prêtre le 5 août 1923. Solide travailleur intellectuel, le P. Tugdual est né pour l’enseignement. Nommé à Saint-Maur (Maine-et- Loire), de 1923 à 1925, il passe à Rennes (Ille-et- Vilaine) son baccalauréat. En 1925, il est transféré à l’alumnat du Bizet (1925-1926), puis d’Arras (Pas- de-Calais), de 1926 à 1927, d’où il prépare sa licence de lettres à Lille (Nord), l’année suivante. Une nouvelle affectation le dirige à Melle (Deux- Sèvres), de 1928 à 1929. Dès l’année suivante, il passe à Toulouse (Haute-Garonne) où l’Assomption prend la direction de l’école Sainte-Barbe. Page :109/109 Les élèves suivent alors les cours au lycée et reviennent le soir à l’école Sainte-Barbe pour leurs devoirs. En 1932, le P. Tugdual est nommé supérieur de Sainte-Barbe. De 1934 à 1947, il passe au collège Saint-Caprais d’Agen (Lot-et-Garonne) où son influence est déterminante. Après une année à l’école Sainte-Jeanne d’Arc à Tarbes (Hautes-Pyrénées), on le retient deux ans à Paris aux Etudes Augustiniennes (1948-1950). Il y commence la traduction des Confessions de saint Augustin, mais il prend par obéissance la direction du collège Saint-Caprais en 1950. Professeur de lettres classiques, il se dévoue avec un sentiment parfois inquiet pour promouvoir un enseignement de qualité dans les institutions scolaires dont l’Assomption a la charge, déplorant souvent le trop petit nombre de licenciés (1). Doué d’une belle intelligence, très exigeant pour lui-même, travailleur infatigable, d’un esprit très lucide, il voue toute sa vie un culte envers saint Augustin auquel il aurait aimé consacrer les dernières années de sa vie. Ses goûts personnels sont sacrifiés généreusement au bénéfice de l’intérêt urgent et jugé prioritaire des nécessités de l’enseignement. Sa santé lui donne quelques inquiétudes durant l’année scolaire 1955-1956. Il accepte un troisième triennats de supérieur à Saint-Caprais, après quelques mois de repos en Normandie. Durant l’été 1957, au retour du congrès de l’enseignement libre à Bayonne, il doit être opéré d’urgence, le vendredi 19 juillet, d’une prostate volumineuse à la clinique Saint-Hilaire d’Agen. Malgré le succès de l’opération, l’état du P. Tréhorel donne de l’inquiétude à son entourage: le cœur donne des signes de faiblesse, une importante hémorragie interne se déclare. On doit le veiller constamment. Il entre progressivement dans une somnolence d’origine comateuse. Il meurt le mardi 6 août 1957. Ses obsèques sont célébrées le jeudi 8 août à la cathédrale d’Agen et ses restes inhumés au cimetière de Layrac, aux côtés du P. Gatien Morvan, dans le tombeau des prêtres de la paroisse, en attendant que l’Assomption se préoccupe de posséder sa propre tombe. (1) On compte au nombre des anciens élèves du P. Tréhorel le philosophe Michel Serres, né en 1930, de l’Académie française depuis 1991, qui reconnaît sa dette de gratitude envers un professeur estimé. Page :110/110

Bibliographies

Bibliographie et documentation: B.O.A. octobre 1958, p. 30. Lettre à la Famille, 1957, p. 156-161. L’Assomption et ses CEuvres, 1958, n” 516, p. 6-10. A Travers la Province (Bordeaux), août 1957, n° 49, p. 1-4. Saint-Caprais, 1948,n° 46, p. 5 et 1957, n° 67, p. 4-9. Lettre du P. Tugdual Tréhorel au P. Gervais Quenard, Agen, 2 juin 1951. Du P.Tugdual Tréhorel, dans les ACR, rapports sur le collège de Toulouse-Sainte Barbe (1932-1934), sur le collège Saint-Caprais d’Agen (1950-1957), correspondances (1919-1951). On doit également au P. Tugdual Tréhorel plusieurs discours de distribution de prix (1956- 1957), des rapports sur les études dans les alumnats et collèges de l’Assomption ainsi que sur l’amélioration du corps professoral dans ces institutions scolaires (1957).