Wilhelm (Frédéric) RIETHER – 1882-1917

Rome, 1911.
« Je suis heureux de vous annoncer que le 10 juin j’aurai le bonheur d’être
ordonné prêtre. Plus je m’approche du terme et plus je me sens indigne de
la plus grande des grâces. A titre d’ancien étudiant de Louvain, je me
permets de vous demander le secours de vos bonnes prières pour ces derniers
jours de préparation. Je veux me souvenir du bien que pendant deux années
vous m’avez fait à Louvain. Le P. Emmanuel Bailly doit rentrer après demain
d’Ascona. On dit qu’il prêchera la retraire des ordinands. Le 17 j’ai passé
avec cinq Frères l’examen du vicariat. Tous l’ont réussi. En dehors de six
prêtres, il y aura deux diacres, Frères Sidoine Hurtenvent et Rérny Kokel
et un tonsuré, Sauveur Cheminade. Nous aurons l’examen annuel final dans
les premiers jours de juillet. C’est un peu tard, car il fait déjà chaud
maintenant. Le Père Régent a invité ce matin ceux qui pensent à un doctorat
l’an prochain à lui présenter dès maintenant le sujet de la dissertation
théologique. Il est probable qu’aucun de nous ne présentera un sujet, le
programme du doctorat est trop chargé. On songe à vendre la maison. C’est
peut- être déjà fait ».

Notices Biographiques A.A

Religieux allemand. Un destin fauché par la guerre. Frédéric-Guillaume Riether est né le 4 février 1882 à Weilermühle, bourgade de la province du Wurtemberg (Allemagne), au diocèse de Rottenburg. Il entre à l’alumnat de Taintegnies en Belgique en 1894 et y fait ses études de grammaire. De 1899 à 1901 Y il accomplit ses humanités à Clairmarais (Pas-de-Calais). Il décide de devenir religieux à l’Assomption et prend l’habit au noviciat de Louvain le 25 septembre 1901, sous le nom de Frère Wilhem. A l’alumnat comme au noviciat, le jeune Frédéric-Guillaume ne laisse que d’excellents souvenirs. C’est un jeune homme pieux, travailleur, serviable, rendu sympathique à tous pour son affabilité. Il prononce ses premiers vœux à Louvain en 1902 et fait sa profession perpétuelle le 18 octobre 1903. Il entre ensuite au scolasticat Saint- Augustin pour y suivre les cours de philosophie (1903-1905). En 1905, il est envoyé en Espagne à Calahorra comme professeur et deux ans plus tard il suit l’alumnat transféré au pays basque espagnol à Elorrio. Toujours dévoué, humble, il reste très aimé de ses élèves, malgré sa sévérité connue pour les négligents. En 1908, il quitte Elorrio pour aller faire ses études de théologie à Rome et se préparer au sacerdoce. Il est ordonné prêtre le 10 juin 1911. Il est professeur au collège de Locarno en Suisse quand survient la mobilisation militaire en août 1914. Le P. Wilhelm est incorporé dans l’armée de son pays tandis que beaucoup de ses confrères partent dans des bataillons de camps adverses. Il est assez longtemps affecté dans un service sanitaire, comme infirmier sous-officier. Il quitte les rangs de ses compatriotes Wurtembourgeois pour être enrôlé dans un régiment de combat. Il passe même sur le front oriental en Russie. Après bien des épreuves et des souffrances, A.A il obtient en 1917 de retourner dans un régiment de Wurtembourgeois qui est expédié aux premières lignes du front occidental, dans les Flandres. Plein de dévouement pour les soldats, il va de tranchée en tranchée secourir les blessés, relever les morts et porter le secours de son ministère. Le 17 octobre 1917, il est atteint mortellement par un obus anglais qui lui emporte la tête et les épaules. Le P. Wilhelm n’a que 35 ans. Son corps, réclamé par la suite par ses parents, est inhumé dans le cimetière de son pays natal, à Weilerinühle. Sa sœur, religieuse Oblate de l’Assomption, Mélanie (1), fait parvenir une carte postale à la famille de l’Assomption: « Je vous fais part de la douloureuse nouvelle que mon frère, le P. Wilhelm Riether, Augustin de l’Assomption, est mort le 17 octobre sur le champ de bataille en Flandre. En qualité de sous- officier sanitaire, il voulait secourir ses camarades blessés ou ensevelis, lorsqu’un projectile d’artillerie lui a causé une mort subite. Il repose dans le cimetière militaire, à Saint-Joseph en Belgique, ainsi que son plus jeune frère tombé également en Flandre, cinq jours auparavant, le 12 octobre. je vous prie de faire part de la mort du P. Wilhelm à notre Père Général, car ce n’est que par vous que je peux le faire savoir au P. Emmanuel Bailly. Je vous serais également reconnaissante de le faire savoir à Mine la Supérieure de l’Institut Santa Catharina à Locarno. Les Sœurs prieront pour lui. En vous demandant de vouloir bien faire prier pour mes deux frères disparus, ainsi que pour nous qui sommes désolés, je suis avec le plus profond respect ». (1) Sœur Mélanie Riether, née Anna le 6 juillet 1867 à Unterhunigen en Allemagne, baptisée ce même jour au même lieu, fille de Charles Riether et de Marie Hager, est entrée au postulat des Oblates de l’Assomption à Passy à Paris, le 3 mai 1894; y a fait son noviciat à partir du 8 janvier 1895 et y a prononcé ses vœux le 9 août 1896. D’après sa fiche personnelle conservée aux Archives des Oblates, rue Lecourbe à Paris, elle n’a jamais prononcé de vœux perpétuels. Il est précisé qu’elle est sortie de la Congrégation en 1915 . Renseignements obtenus de Sr Marie- Louise Padoan, archiviste O.A. octobre 1999.

Bibliographies

Bibliographie et documentation : Lettre à la Dispersion, L’Assomption aux armées, 1917, n5 478, p. 313-314 et Lettre à la Dispersion, 1919, n° 569, p. 271 Notice biographique par le P. Marie-Alexis Gaudefroy. Lettre du Frère Wilhelm Riether au P. Merklen, Rome, 29 mai 1911. Dans les ACR, du P.Wilhelm Riether, correspondances (1906-1915). Notices Biographiques