William CLERMONT – 1921-1993

Bury, mars 1962.
« Nos lettres ont dû se croiser quelque part dans les airs. En recevant la
vôtre, j’étais heureux d’avoir écrit la mienne. Le P. Jean [Chalifour] a
réussi à obtenir un bail du ministère des Terres et Forêts, sur une
cinquantaine d’acres et toute la pointe du lac Elgin à Stratford pour une
colonie de vacances. Le P. Provincial
[Henri Moquin] l’avait commissionné de trouver un terrain, pas cher, sur un
lac. L’eau de Ste Germaine est polluée et très froide et ne l’intéressait
pas. Celui-là nous coûtera 75 d. pour 10 ans. Le site est superbe. M.
Cliche va nous faire le chemin gratis, d’autres commerçants ont promis bois
et menuisiers. Cela servira grandement à attirer des vocations. Le P. Jean
est vif, jeune, enthousiaste. I1 fait des gaffes mais c’est un brasseur
d’affaires. I1 a quêté tout le papier pour la revue. Auriez- vous des
détails sur ce que prépare le futur concile du Vatican pour le recrutement
sacerdotal ?Je dois donner une conférence à la 1igue catholique des
femmes… ». Lettre du P. Clermont au P, Wilfrid Dufault.

Religieux de la Province d’Amérique du Nord.

Curriculum vitae.

Né le 18 avril 1921 à North Adams (Massachusetts) au foyer de Henry Clermont et Berthe, née Sicard, William fait ses études secondaires et universitaires au collège de l’Assomption de Worcester (1934-1938; 1938- 1942). Il prend l’habit au noviciat du Québec, à Sillery, le 18 mars 1942 et accomplit son noviciat sous la direction du P. Yvon Le Floc’h. Il prononce ses premiers vœux sous le nom de Frère Arthur le 19 mars 1943. Il se rend ensuite à l’Université de Laval, à Québec, pour entreprendre ses études de théologie (1944- 1945). La maladie l’empêche de poursuivre sur place sa formation. Après quelque temps de repos, il se rend au grand séminaire de San Diego (1947-1949) en Californie pour un complément de formation théologique et accomplit encore une année à l’Université catholique de Washington (1949-1950). C’est à Worcester que le P. Arthur prononce ses vœux perpétuels le 19 mars 1947 entre les mains du P. Engelbert Devincq et qu’il est ordonné prêtre par Mgr John J. Wright le 9 juillet 1950.

Enseignement et ministère.

Le P. Arthur commence par enseigner le latin à l’Ecole préparatoire de l’Assomption (Worcester) et en dirige l’école apostolique de 1950 à 1958. Il est ensuite nommé au Canada comme professeur et supérieur de l’alumnat de Bury (1958-1964). Progressivement la situation évolue: les religieux se rendent compte que la majorité des jeunes scolarisés ne sont pas en demande de vie sacerdotale ou religieuse et que, de ce fait, l’implantation ne correspond plus au projet apostolique initial. D’autre part, l’état de santé toujours précaire du P. Arthur est un handicap certain pour sa fonction et pour le bon développement de cette œuvre.

Bury, mars 1962. « Nos lettres ont dû se croiser quelque part dans les airs. En recevant la vôtre, j’étais heureux d’avoir écrit la mienne. Le P. Jean [Chalifour] a réussi à obtenir un bail du ministère des Terres et Forêts, sur une cinquantaine d’acres et toute la pointe du lac Elgin à Stratford pour une colonie de vacances. Le P. Provincial [Henri Moquin] l’avait commissionné de trouver un terrain, pas cher, sur un lac. L’eau de Ste Germaine est polluée et très froide et ne l’intéressait pas. Celui-là nous coûtera 75 d. pour 10 ans. Le site est superbe. M. Cliche va nous faire le chemin gratis, d’autres commerçants ont promis bois et menuisiers. Cela servira grandement à attirer des vocations. Le P. Jean est vif, jeune, enthousiaste. I1 fait des gaffes mais c’est un brasseur d’affaires. I1 a quêté tout le papier pour la revue. Auriez- vous des détails sur ce que prépare le futur concile du Vatican pour le recrutement sacerdotal ?Je dois donner une conférence à la 1igue catholique des femmes… ». Lettre du P. Clermont au P, Wilfrid Dufault.

Notices Biographiques A.A Par la suite, le P. Arthur s’adonne à un ministère de prédication de retraites à Cassadega (New York), jusqu’en 1976. En 1974, il a la possibilité de suivre une année sabbatique de recyclage. En 1976 il est nommé curé de la paroisse Sainte Anne à Fiskdaie (Massachussetts): il y poursuit un apostolat fécond jusqu’en 1992. Nous possédons un écho personnel et enthousiaste de son activité pastorale dans ce centre paroissial, grâce à une de ses correspondances heureusement conservée: « Ici à Fiskdale, le P. Antoine Philippe, le Frère Damase [Tanguav] et votre serviteur s’acclimatent un peu plus chaque jour. Nous sommes allés hier nous trois, visiter les Berhsbires (?). Ce fui une belle détente. Il y a un merveilleux travail à faire ici à Fiskdale. Notre communauté s’entend très bien. Il y a de la joie, de la gaieté, un esprit de prière et de charité. Les gens sont très sympathiques. Je me rends maintenant à Southbridge pour la visite des malades … ». La communauté de Fiskdaie a en charge une paroisse de quelque 500 familles, St Anne’s and St Patrick’s, fondée en 1887, que l’Assomption américaine anime depuis l’année 1953, date de l’arrivée des PP. Marcellin Parent comme curé, Joseph Pelletier vicaire et directeur du sanctuaire, Frédéric Richard missionnaire. On dit que Sainte Anne elle-même encouragea le curé-fondateur en faisant quelques miracles ou guérisons remarquables. Les débuts de cette prise en charge par l’Assomption ont été quelque peu laborieux: dettes à éteindre, accueil mitigé des paroissiens lors de la passation… Un sanctuaire en outre y attire de nombreux pèlerins au cours de l’année, nécessitant guidage et services religieux: ministère de la confession, magasin d’objets de piété…

Décès.

La maladie force le P. Clermont à la retraite dans la maison de Worcester en 1992. C’est là qu’il meurt le 8 janvier 1993. Le P. Arthur est inhumé au cimetière provincial de Fiskdale.

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Fiche personnelle (novembre 1992). Documents Assomption, Nécrologe 1991-1993, p. 82. Assumption in North America, 1993. Assumptionists Deceased in North America, p. 16. Du P. Clermont, il n°y a dans les ACR que quelques correspondances adressées au P. Wilfrid Dufault et ses rapports sur la maison de Bury (1958-1964) où il a été supérieur et où il a fait l’objet de quelques critiques pour le gouvernement.