Appel à une solidarité inter-ecclésiale.

On peut appliquer aux catholiques de Genève ces paroles de l’apôtre Paul aux Corinthiens: ‘Considérez, mes Frères, quels sont ceux d’entre vous qui ont été appelés à la foi. Il y en a peu de sages selon la chair, peu de puissants et peu de nobles’ (1). En effet, nos frères de Genève sont, pour la plupart, pauvres et sans instruction. Dieu, dans cette circonstance encore, veut se servir de ce qui est faible pour confondre ce qui est fort (2). Le peu de ressources dont ils jouissent, leur interdit de mener à bonne fin l’édifice dont ils ont un besoin urgent, si les catholiques de la France et de l’Europe ne leur venaient en aide. Lorsque nous visitions naguère, dans cette ville fameuse, les remparts renversés par sa dernière révolution, on nous les désignait par les noms des pays protestants qui fournirent les sommes nécessaires à leur construction. Pourquoi les catholiques, à leur tour, n’apporteraient-ils pas leur aumône pour l’érection d’une forteresse plus pacifique et où leur seule arme sera la prière et la parole de la vérité?

Lettre au clergé du diocèse de Nîmes (Lettres, t. I, p. 612).

(1) Citation approximative de 1 Co 1, 26.

(2) 1 Co 1, 27. Le P. d’Alzon, ami du futur Mgr Mermillod, à l’époque curé à Genève, se préoccupait par l’entremise de l’Association Saint-François de Sales de récolter des fonds pour aider les catholiques de la ville à développer leurs lieux de culte. C’est ainsi que put être mise en œuvre la construction de l’église de Notre-Dame de l’Immaculée Conception à partir de 1850. Le P. d’Alzon se rendit à Genève en juillet 1858.