Avoir une âme de serviteur.

S’en tenir à de belles théories n’est pas suffisant: il faut de plus l’esprit pratique, et l’esprit pratique se traduit par les services demandés et reçus. Quel religieux n’a pas à demander des services dans une foule de circonstances, et dans combien d’occasions n’est-on pas ennuyé d’avoir à en rendre? Qui aime à se déranger? Qui aime à se gêner? Pourtant, qu’a fait Notre-Seigneur que se mettre dans une gêne perpétuelle depuis Bethléem jusqu’au Calvaire? Et quels exemples de patience ne donne-t-il pas dans son séjour au Saint-Sacrement? Quels prodigieux miracles n’accomplit-il pas pour nous montrer comment, quand on est souverainement bon, on rend, au prix de grands dévouements, tous les services! Voilà votre modèle. Qui est plus parfait que Jésus-Christ? Et qui a rendu, qui rend à chaque instant du jour plus de services que lui? Allez, quand vous aurez rendu au genre humain entier tous les services qu’il a voulu s’abaisser à vous rendre, vous aurez sujet de vous plaindre; en attendant, baissez la tête, pensez que la raideur, l’esprit personnel, la préoccupation exclusive de soi est tout ce qu’il y a de plus opposé à l’esprit de Notre-Seigneur.

Trente et unième Méditation, d’après Ecrits Spirituels, p. 574-575.

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