Fête de Mère Marie-Eugénie de Jésus, fondatrice des R.A. (1817-1898). Relecture d’une amitié, au soir d’une vie.

Cela dit, laissez-moi vous répéter combien j’ai été heureux de nos conversations; j’y ai vu ce que vous disiez et ce que vous m’avez laissé deviner. Evidemment nous avons à préparer nos derniers arrangements ici-bas et notre jugement. Prions bien l’un pour l’autre, afin d’être traités avec une grande miséricorde. Je comprends que l’affaire de Nîmes (1) vous ait épuisée et déchiré le cœur. Voilà la vie. Moi qui me réfugie toujours plus dans ma solitude, je vois bien des choses tomber, des hommes aussi. Cela fait souffrir. Ah! qu’il faut dire: Il n’y a que Dieu qui reste, et quelques amis quand Dieu le permet! Je vous mets au premier rang de ceux qui me restent.

Lettre à Mère Marie-Eugénie de Jésus (Lettres, t. XIII, p. 121).

(1) Entre 1876 et 1879, à propos de la direction du prieuré des Religieuses à Nîmes et de certaines personnalités, se sont manifestées des dissensions et des divergences sérieuses d’appréciation entre le P. d’Alzon et Mère Marie-Eugénie de Jésus, mais cette période de tension vécue dans une grande franchise n’a en rien entaché le capital d’estime, de confiance et d’amitié entre eux.

Note. Mère Marie-Eugénie de Jésus – le P. d’Alzon avait pris l’engagement de se vouer à sa perfection, engagement tenu par lui et reconnu par l’Eglise – a été proclamée bienheureuse par le pape Paul VI, à Rome, en 1975.