La liberté de fils de Dieu.

Le royaume de Dieu en nous est donc la dépendance la plus absolue de tout notre être, de toutes nos facultés à l’action intime de Dieu. Dieu est le maître, nous sommes les sujets: Ego autem servus tuus et filius ancillae tuae (1). Si Dieu est notre roi, et s’il ale droit de nous commander selon l’étendue de sa puissance, de son intelligence et de son amour pour nous, nous sommes tenus de lui obéir selon toute l’étendue de notre reconnaissance pour ses bienfaits, de l’intelligence que nous avons de ses droits et de ses dons, et selon toute la puissance d’agir qu’il nous a départie. Que nous reste-t-il qui ne lui appartienne pas? Qu’avons-nous que nous ne devions lui consacrer très librement et très volontairement, car de tous ses dons, le don le plus précieux peut-être est la liberté, et, comme il a droit à ce qu’il y a de plus excellent en nous, c’est par notre liberté surtout que nous pouvons l’honorer le plus. Mystère admirable, où Dieu nous rend toujours plus libre, à mesure que nous le faisons régner plus parfaitement sur nous et où la perfection de notre obéissance est le principe de la perfection même de notre liberté.

Première lettre au Maître des novices, d’après Ecrits Spirituels, p. 152-153.

(1) Citation du psaume 116 [114-115], 16. L’histoire du salut est comme un fil tendu entre la liberté humaine et l’affrontement au tentateur (combat spirituel). L’homme ne peut en faire l’économie, mais il convient pour lui et son bonheur de ne pas mordre à hameçon du malin pour éviter comme le poisson gourmand d’avaler l’appât et l’hameçon. Le chemin de la liberté est fait d’expériences de libération et de purification.