Marie Médiatrice (1).

On doit savoir quitter Jésus. Quelquefois Jésus nous quitte, et nous ne devons pas murmurer. Nous disons au Sauveur: ĞQuid fecisti nobis sic?ğ (2). Jésus répond: Quid et quod me quaerebatis? (3). Il y a deux choses en Jésus, son humanité, sa divinité. Marie semble avoir été préoccupée de son humanité, car enfin sa divinité est partout. Car, si l’on peut supposer une imperfection en Marie, elle voit en ce moment en Jésus plus son fils que son Dieu, et Jésus veut qu’en ce moment elle voie plus son Dieu que son fils. Il faut que nous fassions de même. Tant que nous sommes sur la terre, nous devons aller au médiateur, Jésus-Christ homme, mais nous souvenir que comme homme il n’est que médiateur. Si nous devons ainsi traiter Jésus, que dire des moyens que Dieu nous a donnés? Servons-nous en comme de moyens, mais rien que comme de moyens. Voyons-y la sainte humanité de Jésus, mais une humanité médiatrice.

Sur Jésus retrouvé (T.D., t. 48, p. 356).

(1) Cette fête de Marie Médiatrice, née en Belgique dans le sillage d’une mariologie envahissante, veut évoquer la participation de Marie à l’œuvre de grâce du Christ. La place suréminente de la Vierge dans le mystère chrétien reste toujours à comprendre et à interpréter dans la lumière du Christ, seul Sauveur et Médiateur entre Dieu et les hommes. Rappelons les sages précisions de Vatican II: ‘La bienheureuse Vierge est invoquée dans l’Eglise sous les titres d’avocate, d’auxiliatrice, de secourable, de médiatrice. Tous ces titres s’entendent de telle sorte que nulle dérogation, nulle addition n’en résulte quant à la dignité et à l’efficacité de l’Unique Médiateur’.

(2) Référence au passage évangélique des noces de Cana, Jn 2, 4 5ĞQue me veux-tu, femme?ğ, suivi de ĞTout ce qu’il vous dira, faites-leğ.

(3) Qui et pourquoi me cherchez-vous? Question de Jésus au moment de la Passion.