Saint Jacques, apôtre. (autocritique et remise en place).

Je vois trop peu les maîtres. C’est vrai, plus pourtant qu’on ne pense. Du reste, j’ai annoncé que je les verrais davantage; mais n’ayant pas le don de bilocation, si ma récréation ne se passe pas avec les maîtres, comme autrefois, c’est que je la passe avec les religieux. Obtenez-moi que je sois en même temps aux deux réfectoires, et aux deux récréations, et les difficultés seront promptement résolues. Souvenez-vous que, l’an dernier, toute récréation du soir m’était un supplice. Concluons qu’au lieu de tous les il faudrait de vos vertueux conseillers, il faut un peu de patience. Demandez-la pour moi, c’est l’essentiel. Patientia autem opus perfectum habet (1). Grande maxime: avant de donner des avis, examinez s’ils sont praticables. A cela près, ceux que vous me transmettez sont excellents et je les admire. Adieu.

Lettre à Victorin Galabert (Lettres, t. III, p. 9).

Note. Le malheureux Père Galabert avait, sans mauvaise intention, fait part au P. d’Alzon de quelques observations sur le collège de Nîmes. Ce dernier lui répondit assez vertement sur ce qu’il qualifia lui-même de vérités de la Palisse. La citation de l’épître de Jacques sert son propos et le nôtre, car en la circonstance le Fondateur de l’Assomption se montra un peu comme l’apôtre ‘fils du tonnerre’, en adoucissant, il est vrai, sa finale d’une remarque louangeuse où perce quand même une pointe d’ironie (absente, elle, chez l’apôtre!).

(1) Jc 1, 4: ĞMais que la constance s’accompagne d’une œuvre parfaite ğ. Le lecteur fera le rétablissement qui s’impose: l’épître est de Jacques le Mineur alors que l’on fête au 25 juillet son homonyme, dit le Majeur, fils de Zébédée et frère de Jean.