DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 423

18 oct 1865 Lavagnac SAUGRAIN Hippolyte aa

La maison de Rochebelle. – Vin de Montmau. – Allons, mon vieux garçon, ne faites pas le boudeur.

Informations générales
  • DR05_423
  • 2658
  • DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 423
  • Orig.ms. ACR, AK 107; D'A., T.D. 33, n. 117, pp. 70-71.
Informations détaillées
  • 1 AMITIE
    1 ESPERANCE
    1 NOVICIAT DES ASSOMPTIONNISTES
    1 OBLATES
    1 RAPPORTS SUR LES NOVICES
    1 RAPPORTS SUR LES POSTULANTS
    1 RELATIONS ENTRE RELIGIEUX
    1 SUSCEPTIBILITE
    1 TONNEAUX
    1 VENTES DE TERRAINS
    1 VIN
    2 ARNAL DU CUREL, MADAME
    2 GALABERT, VICTORIN
    2 JOURDAN, RAPHAEL
    3 LONDRES
    3 MONTMAU
    3 ROCHEBELLE, FAUBOURG DU VIGAN
  • AU PERE HIPPOLYTE SAUGRAIN
  • SAUGRAIN Hippolyte aa
  • [Lavagnac, le 18 octobre 1865](1).
  • 18 oct 1865
  • Lavagnac
La lettre

Mon bien cher ami,

J’ai une telle confiance en vous que je veux vous laisser sur le dos toute l’affaire de la maison de Rochebelle(2). Ce que vous aurez fait sera bien fait. Je vais seulement, quand je saurai ce que vous aurez décidé, lancer quelques personnes que j’aurais pourtant bien voulu garder pour le noviciat.

Quant au vin de Montmau, il est à votre disposition. Envoyez les tonneaux ou donnez ordre qu’on en achète. Le vin blanc offre une petite difficulté. Celui que vous avez trouvé si bon est un vin de clairette; je n’en ai qu’un muid, mais je puis vous en envoyer d’une aut[re] qualité, plus blanc, plus sec, moins fort. Vous le goûterez. De celui-là on pourrait faire cent muids sans difficulté. Cette année, j’en aurai trente; je puis vous en envoyer un échantillon.

Je vais envoyer à Paris le rapport du P. Raphaël. Allons, mon vieux garçon, ne faites pas le boudeur(3). Déboutonnez-vous un peu et mettez-vous en train de confiance. Je prie pour que le bon Dieu vous la rende, mais vous êtes tout de même un fameux susceptible, que j’ai l’unique tort d’aimer beaucoup trop.

Adieu. J’ai aujourd’hui douze lettres sur le dos.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. En réponse à une lettre du 15 octobre, mais elle n'arriva au Vigan que le 20 au matin, avec celle du 19 octobre.
2. La mise en vente judiciaire de la maison de Rochebelle était, de l'avis de Madame Arnal et du P. Hippolyte lui-même, une occasion à saisir pour donner aux Oblates une maison bien à elles (lettres du P. Hippolyte des 15 et 17 octobre).
3. Dans sa lettre du 15, le P. Hippolyte avouait au P. d'Alzon qu'il était gêné comme jamais il ne l'avait été avec lui. Le lendemain, il écrivait à Galabert: "La paix semble se rétablir entre le Père et moi. Notre correspondance détend un peu la position." La guerre - si guerre il y eut - ne dut pas être bien sévère. La correspondance n'en ayant pas laissé de traces bien nettes, il doit s'agir de divergences de vues qui se sont manifestées pendant le long séjour du P. d'Alzon au Vigan: à propos de postulants ou de novices, d'oeuvres envisagées ou de questions financières. En bon normand, ayant les deux pieds sur terre, le P. Hippolyte ne partageait pas toujours les enthousiasmes ni les audaces du P. d'Alzon. C'est ainsi que dans la même lettre du 16 octobre au P. Galabert, il écrit: "Comme vous, je ne vois pas qui on pourra envoyer à Londres et un échec est toujours difficile à porter. Mais comment retenir l'imagination de notre pauvre Père, voyant toujours tout en beau?"