DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 149

26 aug 1868 Bagnères de Bigorre CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie

Retraite de profession. – Renouveler continuellement notre esprit. – Convertissons-nous sans réserve. – Varia.

Informations générales
  • DR07_149
  • 3387
  • DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 149
  • Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR, AH 407; D'A., T.D. 29, n. 133, pp. 162-163; QUENARD, pp. 101-103.
Informations détaillées
  • 1 AMOUR DU CHRIST
    1 CONVERSION SPIRITUELLE
    1 OBLATES
    1 RENOUVELLEMENT
    1 RESPONSABILITE
    1 RETRAITE DES RELIGIEUX
    1 SUPERIEUR
    1 VIE DE SACRIFICE
    1 VOEUX DE RELIGION
    2 BAILLY, EMMANUEL
    2 CORRENSON, AUGUSTINE
    2 COULOMB, LOUISE
    2 GENIES, DELPHINE
    2 LAURENT, CHARLES
    2 MELANIE, OBLATE
    2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
    3 NIMES
    3 VICHY
  • A LA MERE EMMANUEL-MARIE CORRENSON
  • CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie
  • Bagnères de Bigorre, 26 août 1868.
  • 26 aug 1868
  • Bagnères de Bigorre
La lettre

Ma bien chère fille,

J’ai écrit au P. Hippolyte d’envoyer les Oblates qui doivent faire profession. Je souhaite qu’elles arrivent dimanche matin. Dimanche soir, elles pourront entrer en retraite, ou bien, pour leur permettre de se reposer de la nuit passée en voiture, lundi matin. Il n’y aura que les sept à faire leur retraite. Si je fais quelques instructions, les autres pourront y assister, mais voilà tout, à moins que vous ne trouviez utile de profiter de votre retour pour les reprendre le plus possible entre vos mains.

Ne vous faites pas illusion. L’oeuvre doit recommencer à nouveau, non que nous devions avoir de nouvelles règles, de nouveaux usages, mais nous devons avoir un nouvel esprit. C’est le cri du Miserere, et Spiritum rectum innova in visceribus meis; c’est le renouvellement continuel de cet esprit de droiture, auquel nous devons aspirer. Il faut servir Dieu dans sa vérité et sans mensonge. Quand nous lui dirons: « Mon Dieu, je vous aime », il faut le lui prouver par les actes. Voilà absolument ce qu’il faut. Allons, ma fille, nous allons marcher dans la vérité et donner à Notre-Seigneur un amour immense. Et dans le fond du coeur, et dans le détail de la vie, nous allons aimer tous les sacrifices qui se présenteront, et nous les offrirons joyeusement, gaiement. Nous irons au-devant dans un élan d’amour, et ce que Dieu nous montrera de meilleur, nous le prendrons par choix, parce qu’en tout et pour tout nous voulons aller au plus haut.

Je tiens énormément à ce que l’on trouve que Vichy a encore fait plus de bien à votre âme qu’à votre santé. Nous avons la responsabilité et des filles qui se sont données, et de celles qui viendront plus tard. Il faut donc nous retremper tout de bon. Ce que je vous dis, je me le dis mille fois plus à moi-même. Oui, ma fille, convertissons-nous sans réserve.

Je pense arriver samedi, à 11 heures. Veuillez le dire au P. Emmanuel en lui reprochant, de ma part, de ne m’avoir pas écrit, non plus que le P. Laurent. Vous ne ferez pas mal d’écrire encore au Vigan. J’ai désigné Soeur Delphine(1). Le P. Hip[polyte] n’avait jamais entendu parler de Soeur Mélanie.

Mille choses à la Mère M. de Saint-Jean et à toutes nos filles, en attendant que je leur apporte toutes mes bénédictions, et à vous, ma fille, l’affection la plus profonde dans l’amour de N.-S. qui nous convertira tous les deux et nous portera à toute perfection, si nous le laissons faire.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
Augustine a-t-elle reçu ma lettre avant de quitter Vichy?1. Pour Nîmes.