DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 91

• DR11_091
• 5290
• DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 91
• Cop.ms. du P.Vailhé ACR, BC 54.

• 1 ARCHEVEQUE
  1 AUTORITE PAPALE
  1 AUTORITE RELIGIEUSE
  1 CATHOLIQUE
  1 CONCILE DU VATICAN
  1 CONGREGATIONS DE FEMMES
  1 CONGREGATIONS ROMAINES
  1 CONSTITUTIONS
  1 COUVENT
  1 DOCTRINE CATHOLIQUE
  1 ENERGIE
  1 EVEQUE ORDINAIRE DU DIOCESE
  1 FONDATEUR
  1 GALLICANISME
  1 HAINE
  1 HAUT CLERGE
  1 LITURGIE ROMAINE
  1 MALADES
  1 MALADIES MENTALES
  1 PERSECUTIONS
  1 PRUDENCE
  1 RELIGIEUSES
  1 SUPERIEURE
  1 VICAIRE GENERAL
  2 GINOULHIAC, JACQUES-MARIE-ACHILLE
  2 GOUTHESOULARD, FRANCOIS-XAVIER
  2 LESCURE, ABBE
  2 MEGLIA, PIER-FRANCESCO
  2 PAGNON, ABBE
  2 PICARD, FRANCOIS
  2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
  2 ROUX, EMILE ET VICTOR
  2 THIBAUDIER, ODON
  2 VAILHE, SIMEON
  3 GRENOBLE
  3 LYON
  3 NIMES
• A MONSEIGNEUR FRANCOIS MERCURELLI
• MERCURELLI Mgr
• Nîmes, le 7 mai 1875.
• 7 may 1875
• Nîmes
• Evêché|de Nîmes

Monseigneur(1),

Aussitôt votre lettre reçue, je me suis rendu auprès de Monseigneur de Nîmes. La réponse à la Sacrée Congrégation était prête; elle partira aujourd’hui. Mais ce que Mgr de Nîmes ne croit pas devoir vous dire dans sa réponse officielle, qui sera toute favorable, il m’autorise à vous le communiquer, pour que vous en puissiez faire tel usage que votre prudence vous suggérera.

1° La persécution de l’archevêque de Lyon est d’autant plus inexplicable que c’est lui qui a appelé de Grenoble (son ancien diocèse) les Servantes du Sacré-Coeur.

2° Le fond de la persécution vient de la haine personnelle du secrétaire général de Lyon contre les abbés Roux, fondateurs de la Congrégation persécutée.

3° Cette haine a été accrue, quand l’archevêque étant malade, M. Gouthe Soulard, (le grand-vicaire qui a fait le plus d’opposition à la liturgie romaine et au concile), se présenta à la porte du couvent des Servantes du Sacré-Coeur. Quand la supérieure lui demanda s’il avait l’autorisation par écrit de l’archevêque pour entrer(2), celui-ci lui ayant répondu qu’il ne l’avait pas, la supérieure, au nom d’un article très clair de ses Constitutions, refusa catégoriquement d’ouvrir. Inde irae.

4° Mgr Thibaudier(3) n’a pas achevé l’enquête commencée par lui.

5° L’archevêque est dans un état mental voisin de la folie ou de l’imbécillité(4); personne ne soupçonnera qu’il est frappé, si l’on donne raison aux Servantes du Sacré-Coeur. Ce serait un coup contre les grands vicaires gallicans et un moyen de les empêcher d’être évêques; ce qui serait à redouter dans le temps présent. J’excepte toutefois M. Pagnon, qui est un homme excellent.

J’étais à Lyon, il y a quelques mois. Ma conviction est qu’il est grand temps que le Saint-Siège y affirme son autorité. Il y a encore une opposition ardente, mais bien des catholiques y reviennent à des idées plus saines; des actes énergiques entraîneraient les hésitants du bon côté.

Cette lettre vous sera remise par le P. Picard. J’ose conjurer votre Excellence de l’aider dans une demande, qu’il se propose d’adresser au Saint-Siège et dont il vous expliquera l’importance.

Je suis avec respect, Monseigneur, de votre Excellence le très humble et obéissant serviteur.