DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 208

18 aug 1875 Les Châteaux BAILLY_EMMANUEL aa

Victor Cry – Prendre les enfants par la confiance – Jamais je n’ai autant écrit aux supérieurs de maisons – Donneurs de conseils – Un nouveau chemin – Je suis presque résolu à me fixer définitivement au mont Duplan – Fr. Désiré.

Informations générales
  • DR11_208
  • 5418
  • DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 208
  • Orig.ms. ACR, AI 279; D'A., T.D.31, n.278, pp.237-239.
Informations détaillées
  • 1 CONGREGATION DES AUGUSTINS DE L'ASSOMPTION
    1 CURES D'EAUX
    1 ENFANTS
    1 EPREUVES
    1 EXPULSION
    1 FIDELITE A L'ESPRIT DE LA REGLE
    1 FORCES PHYSIQUES
    1 FORMATION DES JEUNES AUX VERTUS
    1 FORMATION DES JEUNES PROFES
    1 FRANCHISE
    1 MISERICORDE DE DIEU
    1 NOTRE-DAME DES CHATEAUX
    1 NOVICE
    1 OBLATES
    1 OEUVRES DE JEUNES
    1 OEUVRES DES VOCATIONS
    1 PIETE
    1 POSTULANT
    1 PRIERE DE DEMANDE
    1 RESIDENCES
    1 RETRAITE DES RELIGIEUX
    1 SACRIFICE DE LA MESSE
    1 SCANDALE
    1 SEMINARISTES
    1 SEVERITE
    1 SUPERIEUR DE COMMUNAUTE
    1 SUPERIEURE GENERALE
    1 VICAIRE CAPITULAIRE
    1 VIE DE FAMILLE
    1 VIE DE SILENCE
    2 ALLEZ, VICTOIRE
    2 BOUCHAGE, AUGUSTIN
    2 CANCE, LOUIS
    2 COUMOUL, PAUL
    2 CRY, VICTOR
    2 DESCAMPS, PIERRE
    2 DOMERGUE
    2 DUGAS, JEANNE DE CHANTAL
    2 GALLET, DESIRE
    2 LAURENT, CHARLES
    2 PISTICHKI, IVAN
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    2 SEURET
    2 SOUCHON
    3 NICE
  • AU PERE EMMANUEL BAILLY
  • BAILLY_EMMANUEL aa
  • Les Châteaux, 18 août [18]75.
  • 18 aug 1875
  • Les Châteaux
La lettre

Mon bien cher ami,

Je vous plains de toute mon âme. Les épreuves que Dieu nous envoie sont bien propres à nous faire frémir. Je viens de dire la messe pour obtenir que Dieu nous fasse miséricorde. J’ai fait prier les enfants. En principe le supérieur local peut renvoyer un novice et surtout un postulant scandaleux. Hâtez-vous de mettre ce pauvre Victor Cry à la porte, s’il n’a déjà décampé. Envoyez Soeur Victoire à la maison-mère. Si vous avez le temps de voir la supérieure des Oblates, expliquez-lui qu’il ne s’agit pas de Cance, comme elle le croyait. Faites observer à Soeur Jeanne qu’elle aurait dû vous avertir plus tôt et concluez à la sévérité des observances religieuses. Que ce pauvre garçon devienne ce qu’il pourra, cela ne nous regarde pas, il n’est que postulant.

Quelle différence entre la vie de famille de nos pauvres enfants, si francs dans leur piété, si attachés à leurs maîtres, et ce que nous voyons! C’est à croire qu’il faudra faire une séparation absolue entre ces couches si pures, quand elles arriveront, et les couches anciennes. Certes le petit Fr. Ivan est un saint. Mais que de peines le P. Pierre, dont je suis de plus en plus émerveillé, n’a-t-il pas dû prendre pour le former à prendre les enfants par la confiance! Mais je vous écrirai une lettre là-dessus, que le P. Laurent pourra autographier.

Je fais ma retraite à ma façon, je la crois utile à la Congrégation. Jamais je n’ai autant écrit aux supérieurs des maisons et je crois que cela établit des liens précieux. Vous avez parfaitement fait de ne pas vous charger de me transmettre certains conseils(1). Que ceux qui veulent les transmettre les transmettent eux-mêmes! Puis, de quels conseils ai-je besoin, si je ne veux plus rien être? Le silence des Châteaux est une véritable cure d’eaux. Après avoir assez souffert les premiers jours, je me trouve tout soulagé et je crois que les forces me reviendront peu à peu.

Nous nous occupons d’un chemin que M. Bouchage a presque entièrement tracé hier. Les piétons pourront, avec leurs jambes de fer, suivre l’ancien pendant l’été. L’hiver, force leur sera bien de suivre l’autre, c’est-à-dire le nouveau, et même, comme le prouve l’expérience de Hauteluce, on prendra toujours le bon chemin. Cela augmentera considérablement la facilité de l’exploitation.

Je suis à peu près résolu à élire définitivement domicile au mont Duplan(2), ne fût-ce que pour m’occuper des vocations. Au fond, Fr. Désiré nous en a procuré au moins cinq excellentes: Seuret et Souchon à Nice, les deux Coumoul et Domergue ici. Paul Coumoul et Domergue voulaient partir; aujourd’hui, ils sont heureux d’un bonheur que je voudrais voir toujours durer. Domergue, depuis sa première communion, est le saint de la maison. Dites cela au Fr. Désiré pour l’encourager. Mais je crois qu’il faut prendre des enfants très jeunes. Je ne m’effraie pas que plusieurs veuillent être curés; ce seront des amis de l’oeuvre qui procureront des vocations.

Veuillez répondre que l’on doit s’adresser au vicaire capitulaire pour les impositions de Mgr Plantier.

Bien tendrement à vous.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Il ne s'agit plus de la congrégation mais du diocèse.
2. C'est en juillet 1872 que les religieux de l'Assomption prirent en main l'Oeuvre de la jeunesse au mont Duplan (v. *Lettres* 4645, 4651). Le P. d'Alzon compte s'y installer en octobre (*Lettre* 4615). En décembre 1872 en tout cas il y est, et il rêve d'en faire son scolasticat (*Lettre* 4717); il lui donne même le nom de "maison-mère" (*Lettre 4725). Depuis lors il y a résidé par intermittence, s'y occupant notamment de certains novices, ce qui a parfois été considéré avec quelque appréhension (v. *Lettre* 5019, n.3).