DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 234

25 aug 1875 Les Châteaux BAILLY_VINCENT de Paul aa

Votre lettre de Reims – Les alumnats, clef de l’avenir – Le schisme russe.

Informations générales
  • DR11_234
  • 5431
  • DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 234
  • Orig.ms. ACR, AH 91; D'A., T.D.28, n.440, pp.68-69.
Informations détaillées
  • 1 ACTES PONTIFICAUX
    1 ALUMNATS
    1 ANGES
    1 ARCHEVEQUE
    1 BUT DE LA VIE
    1 CONGRES CATHOLIQUES
    1 EVEQUE ORDINAIRE DU DIOCESE
    1 FATIGUE
    1 ORDINATIONS
    1 PASSION BONNE
    1 PREDICATION DE RETRAITES
    1 PRIERE DE DEMANDE
    1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 RETRAITES PASTORALES
    1 RUSSES
    1 SCHISME SLAVE
    1 SEMINARISTES
    1 SUPERIEURE GENERALE
    1 VERTU DE CHASTETE
    1 VIEILLESSE
    2 BAILLY, EMMANUEL SENIOR
    2 BESSON, LOUIS
    2 FOULON, JOSEPH-ALFRED
    2 FREDERIC OZANAM, BIENHEUREUX
    2 GERMER-DURAND, JOSEPH
    2 HALLUIN, HENRI
    2 LANGENIEUX, BENOIT-MARIE
    2 MILLERET, MARIE-EUGENIE
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 SEGUR, GASTON DE
    2 VAGNER, M.
    3 NIMES
    3 ORIENT
    3 PARIS
    3 POITIERS
    3 REIMS
    3 SAINT-PETERSBOURG
  • AU PERE VINCENT DE PAUL BAILLY
  • BAILLY_VINCENT de Paul aa
  • Les Châteaux, 25 août [18]75.
  • 25 aug 1875
  • Les Châteaux
  • *Mon Rd Père*
    *Le Père Vincent de Paul.*
La lettre

Mon cher ami,

J’ai reçu hier votre lettre de Reims(1). Vous êtes trop écrasé, pour que ces lignes aillent vous y chercher. Pour moi, je suis ici jusqu’au 2 septembre. Quel dommage que je ne puisse pas vous y voir! Nous aurions de bonnes et interminables conversations. Si vous voulez, nous les aurons au mont Duplan.

Un moment, j’avais espéré pouvoir aller à Paris jusqu’au sacre de Mgr Besson; mais je vois que Madame la supérieure de l’Assomption vient à Nîmes, le 15 septembre, et il est convenable que j’y sois(2). Voilà près d’un mois que je suis ici. Souvenez-vous que nous tenons la clef de l’avenir, si nous le voulons. Ah! il faudra des hommes ayant l’intelligence des alumnats. Ce que l’on fait avec cette ravissante petite cire molle qu’on appelle un alumniste est incroyable. C’est seulement dommage qu’on puisse prévoir le moment, où un mauvais souffle ternira une pureté encore si exquise. Pourquoi n’avons-nous pas 200 Pères Pierre? Quand la moitié de leurs élèves mourraient avant le terme, le ciel serait peuplé de bien beaux anges.

Et vous, vous avez allocutionné l’archevêque mître en tête, et vous étiez 600, peut-être le double, malgré le Congrès de Poitiers. A pareil jour, il y a quelques années, je prêchais la retraite pastorale à Poitiers; puis, il y a trois ans, nous étions au Congrès. Le temps va vite(3).

Priez pour les Russes. Tout ce qui se passe en Orient m’attache à la race slave. Ce schisme russe a besoin d’être attaqué. Mon Dieu, que je suis fou, étant si vieux! Mais il me semble que c’est malgré moi. Le dernier mot du Syllabus ne se trouvera qu’à Saint-Pétersbourg.

Adieu. Totus tibi.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Mgr de Ségur étant absent, le P. Bailly fit fonction de président au congrès des Associations catholiques ouvrières qui se tint à Reims du 23 au 29 août. "Un compliment parfait du P. Bailly à l'évêché et un rapport charmant du même dans la salle du sacre ont ouvert le Congrès à la grande satisfaction de tous" (Picard à Alzon, 24 août). Une brochure de M. VAGNER, (*Rapport à Mgr l'évêque de Nancy sur le Congrès de Reims", Nancy, 1875) ne cite pas le nom du P. Bailly mais elle nomme les PP. Halluin et Germer, membres de la 5e commission (Conférences pour les ouvriers, culture populaire). Le P. Halluin, malade, n'assista pas au congrès.
Extraits de la correspondance du P. Vincent de Paul:
"Voici l'analyse de notre congrès et de ma douleur: Lundi bien. Mardi faible. Mercredi très bien. Jeudi commence. Il y a des incidents de toute sorte; ça manque de crouler et ça se raccomode" (26 août, au P. d'Alzon).
"Ce congrès a été le meilleur de beaucoup [...], je n'ai jamais eu si peu d'ennuis et jamais autant de condoléances [...]. J'ai passé tout le temps pour une victime."
"Vous savez, mon Père, que les libéraux soutiennent la thèse Ozanam fondateur, et vous, mon père. (Quoique ni l'un ni l'autre n'aient jamais pensé à faire ce qui est devenu la Société de St-Vincent de Paul).
"Or à la séance solennelle de clôture, Mgr Langénieux [...] ajouta une longue tirade sur mon père, fondateur de la Société de St- V. de P., fondateur du berceau de toutes les oeuvres, la Société qui..., la Société que..."
Il y avait là plusieurs vieux, on s'embrassa. Cette proclamation n'est-elle pas étonnante là, et par Mgr Langénieux ?" (au P. d'Alzon, 31 août).
2. Voir *Lettre* 5428 et n.5.
3. Du 19 au 25 août 1863, l'année de son voyage à Constantinople, le P. d'Alzon avait prêché la retraite pastorale à Poitiers. Du 26 au 30 août 1872, il y participa avec le P. Bailly au congrès des Associations catholiques ouvrières.