DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 37

2 feb 1877 Rome PICARD François aa

Une conversation avec de Luca: nos rapports avec les P.S.A. et les R.A. – Chambourdon et Jourdan – Les Augustins – Un seul cardinal pour la France.

Informations générales
  • DR12_037
  • 5848
  • DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 37
  • Orig.ms. ACR, AF 183; D'A., T.D. 26, n. 568bis, p. 155bis.
Informations détaillées
  • 1 AMITIE
    1 CARDINAL
    1 CONSTITUTIONS
    1 CONVERSATIONS
    1 DEPARTS DE RELIGIEUX
    1 NOMINATIONS
    1 ORDRES CONTEMPLATIFS
    1 PETITES SOEURS DE L'ASSOMPTION
    1 PROJET D'UNION AVEC LES ERMITES DE SAINT-AUGUSTIN
    1 RELATIONS DU PERE D'ALZON AVEC LES ASSOMPTIADES
    1 RELATIONS ENTRE RELIGIEUX
    1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    2 CAVEROT, LOUIS
    2 CHAMBOURDON, FRANCOIS
    2 DE LUCA, PIETRO
    2 DUPANLOUP, FELIX
    2 GUIBERT, JOSEPH-HIPPOLYTE
    2 JOURDAN, RAPHAEL
    2 MILLERET, MARIE-EUGENIE
    2 NINA, LORENZO
    2 PERNET, ETIENNE
    2 PIE IX
    2 PIE, LOUIS
    2 SBARETTI, ENEA
    2 SERAFINI, LUIGI
    3 FRANCE
    3 LYON
    3 ORLEANS
    3 POITIERS
    3 ROME
    3 VITERBE
  • AU PERE FRANCOIS PICARD
  • PICARD François aa
  • Rome, le 2 février 1877.
  • 2 feb 1877
  • Rome
La lettre

Mon cher ami,

Je sors de chez de Luca, je lui ai parlé des Petites-Soeurs de l’Assomption. Il croit que l’archevêque suit les principes de la cour romaine, qu’on peut laisser le fondateur achever sa fondation, mais qu’après lui il faudra revenir au principe. « Envoyez-moi au plus tôt, m’a-t-il dit, les Constitutions de ces religieuses. Pendant que je suis encore en vie, peut-être je vous arrangerai tout cela. Voyez ce que vous voulez ».

Quant aux religieuses de l’Assomption, j’estime que nous devons rester bons amis, et pas plus. Il m’a trop exposé sa théorie sur la discipline actuelle de l’Eglise, à propos des rapports des religieux et des religieuses, pour que nous ayons à y revenir, moi du moins. Que faire? Rester bons amis avec les religieuses de l’Assomption, et quant aux Petites-Soeurs, gagner du temps. Il m’a parlé de Chambourdon. Je lui ai répondu que j’étais bien aise qu’il s’en allât. Quant à Jourdan, nous étions prêts à lui ouvrir les bras.

Le Pape m’avait demandé si j’étais uni aux Augustins [de] Rome; je lui avais répondu non, à quoi il n’avait rien répondu. J’ai demandé un conseil d’ami à de Luca, il m’a répondu: « Vous faites bien de rester comme vous êtes. Les Ermites sont des contemplatifs, vous êtes un Ordre actif; restez chacun de votre côté ».

En voilà assez pour aujourd’hui. Décidément l’évêque de Poitiers ne sera pas cardinal. Rome repousse, et d’une façon absolue, Orléans; Poitiers est rejeté, et on n’aura qu’un cardinal pour la France, et ce sera Lyon. On n’est pas assuré des noms des cardinaux romains. On est sûr de Nina. [Sbaretti], secrétaire des Evêques et Réguliers, serait écarté, le général des Franciscains aussi. On prendrait l’évêque de Viterbe(1).

Cette lettre est autant pour la supérieure que pour vous. Addio et tout vôtre.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Mgr Lorenzo Nina, consulteur-assesseur de la Congrégation de l'Inquisition, devint en effet cardinal le 12 mars suivant, ainsi que Mgr Enea Sbaretti (le ms a *Barletti*), Secrétaire des Evêques et Réguliers, et l'évêque de Viterbe, Mgr Luigi Serafini. Le général des Franciscains ne fut pas de la promotion.