DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 545

7 sep 1878 Nîmes BAILLY_VINCENT de Paul aa

L’affaire de Lourdes m’attriste – Union par la foi et la charité – Préparons notre plan de campagne pour la prochaine révolution – Le pauvre évêque de Nîmes.

Informations générales
  • DR12_545
  • 6428
  • DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 545
  • Orig.ms. ACR, AH 182; D'A., T.D. 28, n. 530, pp. 138-139.
Informations détaillées
  • 1 AUMONE
    1 CHARITE ENVERS DIEU
    1 COLERE
    1 CONTRARIETES
    1 CRITIQUES
    1 ENERGIE
    1 EVEQUE
    1 FILS DE MARIE
    1 FOI
    1 MAUX PRESENTS
    1 MIRACLES DE LA SAINTE VIERGE
    1 MISSIONNAIRES
    1 NOTRE-DAME DE LOURDES
    1 ORAISON
    1 PELERINAGES
    1 PERFECTION
    1 PLANS D'ACTION
    1 RETRAITES PASTORALES
    1 REVOLUTION ADVERSAIRE
    1 SUFFISANCE
    1 THOMAS D'AQUIN
    1 TRISTESSE
    1 UNION DES COEURS
    1 UNITE CATHOLIQUE
    1 VERTU DE FORCE
    1 VERTUS THEOLOGALES
    1 VIE DE PRIERE
    1 VOCATION
    1 VOEUX DE RELIGION
    1 VOLONTE DE DIEU
    1 VOYAGES
    2 BESSON, LOUIS
    2 JOURDAN, CESAR-VICTOR
    2 LASSERRE, HENRI
    2 LIVADARI, MARC
    2 NICETAS, JEAN
    2 PEYRAMALE, DOMINIQUE
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 SEMPE, PIERRE-REMY
    2 VIALLET, MAXIME
    3 CHARTRES
    3 LOURDES
    3 NIMES
    3 TARBES
  • AU PERE VINCENT DE PAUL BAILLY
  • BAILLY_VINCENT de Paul aa
  • Nîmes, le 7 sept[embre] 1878.
  • 7 sep 1878
  • Nîmes
  • Evêché|de Nîmes
La lettre

Mon bien cher ami,

L’affaire de Lourdes m’attriste, mais ne m’étonne pas. Après tout, nous pourrons nous séparer de Lasserre après son procédé. Ne nous jetons pas pour cela dans les bras des missionnaires. Tout ne m’y semble pas bien net. Soyons les hommes de Notre-Dame, non pas seulement de Lourdes, mais de partout. Puis qui sait? Peut-être l’an prochain serez-vous inspirés d’aller à un autre pèlerinage! Pour moi, je serais bien surpris si l’évêque de Tarbes n’avait pas d’autres évêques derrière lui pour écrire comme il le fait(1). J’aurais presque envie d’aller à Lourdes, du 1er au 15 octobre, pendant les deux retraites pastorales de Nîmes. En y réfléchissant je retarderai mon projet.

Puisque le P. Picard est absent, veuillez lui dire que je l’avais prié de garder, à titre d’aumône, Nicétas et Livadari, mais que je le prie de me les envoyer. J’ai combiné quelque chose pour eux. Il n’aura pas à en supporter la charge. S’il ne voit pas d’inconvénient à ce que Fr. Maxime fasse ses voeux ici, je ne serai pas fâché qu’ils pussent partir tous les trois en même temps.

Je faisais ce matin ma méditation dans saint Thomas sur la perfection des divers états dans l’Eglise et sur leur union par la foi et par la charité. Unissons-nous par ces deux vertus à l’Eglise et entre nous.

Pour moi, je crois très important de préparer sérieusement notre plan de campagne pour la prochaine révolution. Les miracles de Lourdes peuvent nous coûter cher. A un point de vue, je ne m’en plains pas, mais je dois prévenir certains inconvénients et ne pas m’exposer au reproche que j’agis sans avoir prévu certaines imprudences.

Prions beaucoup. Peut-être, avec les catastrophes que je prévois pour le pauvre évêque de Nîmes, ferai-je bien de me tenir loin, pour quelque temps, du pays. Si j’en avais la force, j’irais passer quelques jours à Chartres. Adieu, cher ami.

Prions Dieu de tout notre coeur qu’il nous fasse connaître sa volonté et nous donne la force de l’accomplir.

Totus tibi.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Complétons les informations données par le P. Bailly (*Lettre* 6424, n.3) par le témoignage du P. Picard lui-même: "A Lourdes, après avoir demandé un De profundis pour Mgr Peyramale, j'ai ajouté: "S'il m'était permis de formuler un voeu, je demanderais à Mgr de Tarbes pour le Pèlerinage national l'honneur d'ériger un modeste tombeau, sur lequel nous placerions comme unique inscription le mot *pax* [...]". Mes paroles ont été fort bien accueillies même des deux Pères qui assistaient à la cérémonie, mais la publicité Lasserre venant s'en emparer, il y a eu orage et à ma lettre fort convenable, je crois, Mgr Jourdan m'a fait répondre par P. Sempé une lettre très irritée, finissant par la demande d'écrire à l'*Echo* sous peine de mesures graves. [...] je l'ai fait et j'en ai informé Mgr et le P. Sempé" (11 septembre).