DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 599

4 nov 1878 Nîmes PICARD François aa

Si je ne viens pas, c’est que je suis souffrant – Le catholicisme libéral après la mort de Mgr Dupanloup.

Informations générales
  • DR12_599
  • 6492
  • DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 599
  • Orig.ms. ACR, AF 305; D'A., T.D. 26, n. 688, p. 260.
Informations détaillées
  • 1 ADVERSAIRES
    1 DESIR
    1 EGLISE
    1 ERREUR
    1 FRANCHISE
    1 INTEMPERIES
    1 JANSENISME
    1 LIBERALISME CATHOLIQUE
    1 LUTTE ENTRE L'EGLISE ET LA REVOLUTION
    1 MALADES
    1 MENEURS
    1 MORT
    1 OPPORTUNISTES
    1 PARTI CATHOLIQUE
    1 POLITIQUE
    1 RECONNAISSANCE
    1 RUSE
    1 UNITE CATHOLIQUE
    1 VOYAGES
    2 CHAULNES, GABRIEL DE
    2 DUPANLOUP, FELIX
    2 FALLOUX, ALFRED DE
    2 VEUILLOT, EUGENE
    2 VEUILLOT, LOUIS
    3 NICE
    3 PARIS
  • AU PERE FRANCOIS PICARD
  • PICARD François aa
  • Nîmes, 4 nov[embre 18]78.
  • 4 nov 1878
  • Nîmes
La lettre

Cher ami,

Ne tombons pas dans l’enfantillage. Ou vous me croyez, ou vous ne me croyez pas. Si vous ne croyez pas ce que je vous dis, dans quel but me pressez-vous de venir? Si vous me croyez, croyez que j’ai le plus vif désir d’aller à Paris, que je reste ici, parce que je suis souffrant, et que si vous-même avez été obligé d’aller l’hiver à Nice, c’est que le climat de Paris ne vous était pas bon pendant cette saison. Avec l’état où je suis, c’est là ma situation. Je ne vous en parlerai plus.

Merci de votre lettre, ou plutôt de celle de Chaulnes. Je lui écris pour lui demander quelques renseignements.

Selon moi, Veuillot a fait une maladresse, mais les adversaires lui donnent beau jeu. Selon moi, Falloux a enterré le catholicisme libéral, avec sa lettre au Correspondant. Mgr Dupanloup mort, le chef de la clique l’est aussi unum et idem. Il faudrait qu’on laissât les autres mourir de leur belle mort, en chantant leur Libera, comme Eugène Veuillot a chanté celui de Falloux. L’important est de s’unir, et, tandis que les intrigants iront avec Falloux au centre gauche en compagnie du Figaro, les honnêtes gens -et il y en a parmi les catholiques libéraux- nous reviendront. La guerre de principes me semble désormais entre l’Eglise et la Révolution. Le reste est affaire de stratégie. Ou le jansénisme catholico-libéral se dira de l’Eglise, en la désertant tant qu’il pourra, ou ce qui est sincère, quoique trompé, nous reviendra. Voilà ma manière de voir très nette.

Sur ce, bonsoir.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum