DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 370

10 aug 1880 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Je dois vous refuser le P. Emmanuel – La santé du P. Picard m’inquiète d’autant plus que je comptais lui confier le gouvernement de la congrégation – Je sens que l’heure de la fin approche – Je vais entrer en retraite pour quinze jours.

Informations générales
  • DR13_370
  • 7006
  • DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 370
  • Orig.ms. ACR, AD 1814; D'A., T.D. 24, n. 1362, pp. 129-130.
Informations détaillées
  • 1 ANNEE SCOLAIRE
    1 CAPRICE
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 ENFANTS DES ECOLES
    1 FATIGUE
    1 FORCES PHYSIQUES
    1 GOUVERNEMENT DE LA CONGREGATION DES ASSOMPTIONNISTES
    1 MALADIES
    1 MORT
    1 NOVICIAT DES ASSOMPTIONNISTES
    1 PREDICATION DE RETRAITES
    1 RETRAITE SPIRITUELLE
    1 SANTE
    1 SPOLIATEURS
    1 VACANCES
    2 BAILLY, EMMANUEL
    2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
    2 LAURENT, CHARLES
    2 PICARD, FRANCOIS
    3 AUTEUIL
    3 LAMALOU-LES-BAINS
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Nîmes, 10 août 1880.
  • 10 aug 1880
  • Nîmes
La lettre

C’est bien mal à moi, ma chère fille, de vous refuser le P. Emmanuel(1), mais les raisons que vous me donnez pour vous le laisser se tournent contre toute concession à cet égard.

1° Le P. Picard, le P. V[incent] de Paul et moi n’en pouvons plus. Il est impossible que je mette le P. Emmanuel dans la même situation. Or vous verrez à ses cheveux et à sa mine combien il est fatigué. C’est bien le moins qu’il ait ses vacances tranquilles.

2° Le collège, s’il vit, va avoir besoin d’un vrai chef. Le P. Laurent tombe dans une excentricité qui me fait désirer lui voir prendre une retraite définitive. Le P. Emmanuel seul pourra tenir tête à la rude année qui se prépare, mais pour suffire à la tâche, il a besoin de forces physiques. Je ne puis les lui laisser dépenser ailleurs et nous arriver épuisé.

3° J’ai été pris depuis quinze jours de douleurs rhumatismales très vives. Malgré moi, il me faudra aller à Lamalou. Dans ce cas, il n’y a que le P. Emmanuel qui puisse répondre aux envahisseurs du collège; ce que, à vrai dire, je redoute peu pour le moment, d’après mes renseignements assez positifs. Ainsi nous sommes assez dispersés, sauf le noviciat confié au P. Emmanuel. Si le noviciat était expulsé, il faudrait que le P. Emmanuel fût là pour le conduire à l’étranger, sauf à voir si je ne devrais pas aller le remplacer, car je ne sais plus qui donner pour directeur à ces chers enfants.

La santé du P. Picard m’inquiète d’autant plus que je comptais lui donner le gouvernement de la Congrégation. Je baisse très fort depuis quelque temps. Je sens que l’heure de la fin arrive(2). Le 15 au soir, j’entre en retraite pour quinze jours, afin de me préparer à mes soixante-dix ans. Après quoi…

Adieu, ma chère fille, et bien vôtre en Notre-Seigneur.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Pour prêcher la retraite d'Auteuil.
2. Souvent le P. d'Alzon a évoqué sa propre mort, mais c'est la première fois qu'il parle de sa fin comme prochaine.