DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 379

23 aug 1880 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Nous sommes livrés à l’arbitraire – Rester à son poste – Je sens mes forces faire défaut – Conseil juridique.

Informations générales
  • DR13_379
  • 7019
  • DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 379
  • Orig. ms. ACR, AD 1816; D'A., T.D. 24, n. 1364, pp. 131-132.
Informations détaillées
  • 1 ASSOMPTIONNISTES
    1 CAPRICE
    1 CAREME
    1 CHOIX
    1 CUISINIER
    1 FORCES PHYSIQUES
    1 MALADES
    1 MORT
    1 OBLATES
    1 PRIEURE DE NIMES
    1 RELIGIEUX ENSEIGNANTS
    1 SPOLIATEURS
    2 BESSON, LOUIS
    2 EVERLANGE, HENRI D'
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 PIE, LOUIS
    2 SEBAUX, ALEXANDRE-LEOPOLD
    3 ALES
    3 ANGOULEME
    3 NIMES
    3 POITIERS
    3 UZES
    3 VIGAN, HOSPICE
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Nîmes, 23 [août] 1880.
  • 23 aug 1880
  • Nîmes
La lettre

Ma chère fille,

Je suis un peu souffrant, je vais vous répondre bien vite. On s’est contenté, ici, de prendre les noms des Carmélites d’Uzès; je ne crois pas qu’on soit allé chez celles de Nîmes. Vos Soeurs n’avaient rien reçu et devaient m’avertir. Les Oblates n’ont rien reçu, non plus. Nous sommes livrés à l’arbitraire. Tout est possible.

Quant au P. Picard, je ne puis rien dire, j’avoue comprendre son dessein de rester sur les lieux jusqu’à ce qu’il sache ce qu’on fera des siens. J’ai beaucoup admiré l’évêque de Poitiers, sachant qu’il s’exposait [à] mourir et bravant la mort(1). Il est des circonstances où il ne faut pas marchander. L’évêque de Nîmes va passer son été dans notre Vigan, et j’en suis très heureux. Il m’a dit: « Venez, je tiendrai la cuisine »; je lui ai répondu: « Je vous installerai avec bonheur, mais je reviendrai à mon poste ». Et pourtant je sens mes forces faire défaut.

M. d’Everlange(2) m’a fait une observation très juste. Dès qu’on aura signifié l’expulsion, le jour même et avant qu’on ne vienne expulser, il faut exiger du président du tribunal une ordonnance de référé; sans quoi, on s’expose au sort des Frères d’Alais, dont l’avoué a atermoyé et est arrivé trop tard. Ils sont dehors et ils y restent.

Adieu, ma chère fille. Votre père peu vaillant.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Mgr Pie avait promis à l'évêque d'Angoulème de pontifier chez lui le jour de la Pentecôte et de présider le lendemain le congrès des Oeuvres catholiques ouvrières. Il tint parole malgré les adjurations de son entourage qui le trouvait souffrant et changé.
2. Henri d'Everlange, avoué, habite Nîmes et est un ancien élève du collège (1844-1849).