DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 381

26 aug 1880 Nîmes GALABERT Victorin aa

Séparer les caisses – Le P. Pierre – L’évolution de la situation pour les religieux.

Informations générales
  • DR13_381
  • 7021
  • DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 381
  • Orig.ms. ACR, AJ 411; D'A., T.D. 32, n. 411, pp. 412-413.
Informations détaillées
  • 1 ACHAT DE TERRAINS
    1 BREVIAIRE
    1 CAPITAUX EMPRUNTES
    1 CARACTERE
    1 COMPTABILITE
    1 CONTRARIETES
    1 DONS EN ARGENT
    1 DOT
    1 ECONOMAT
    1 ECRITURE SAINTE
    1 FRANCHISE
    1 INTELLIGENCE
    1 MORT
    1 NOMINATIONS
    1 OBLATES
    1 OUBLI DE SOI
    1 PERSECUTIONS
    1 RELIGIEUSES
    1 RENVOI D'UN ELEVE
    1 RESPONSABILITE
    1 RESSOURCES FINANCIERES
    1 RETRAITE SPIRITUELLE
    1 SUBVENTIONS
    1 TRAITEMENTS
    2 CHILIER, ALEXANDRE
    2 DESCAMPS, PIERRE
    2 DUGAS, JEANNE DE CHANTAL
    2 EVRARD, MARIE-LOUIS DE GONZAGUE
    2 VERNAZZA, MARIE-HENRIETTE
    3 CARAGATCH
    3 PARIS
  • AU PERE VICTORIN GALABERT
  • GALABERT Victorin aa
  • Nîmes, 26 août 1880.
  • 26 aug 1880
  • Nîmes
La lettre

Bien cher ami,

Quoiqu’en retraite, je veux vous répondre sur le champ au sujet de la maison que vous me dites à vendre(1). Posons quelques principes.

1° Il est temps de séparer la caisse des Oblates de la nôtre. Les dots, les dons [et] allocations pour elles doivent leur revenir. Mais il faut deux comptabilités. Je prévois après ma mort des difficultés assez graves. Il y aura des tiraillements. Prévenez-les en exigeant que Soeur Jeanne ait son registre, et vous le vôtre. Exigez que Soeur Jeanne vérifie les comptes des autres maisons. Si elle n’en est pas encore capable, aidez-la ou faites-la aider, mais qu’elle prenne sa responsabilité. Que de concert avec vous elle ait une économe; on pourrait la former. Je vous proposerais Soeur M. de Gonzague(2) qui est capable d’un grand dévouement. J’écarte Soeur M.-Henriette à cause de son peu de franchise, mais peut-être avez-vous déjà quelqu’un. Faites la chose au plus tôt.

2° Il importe que nous songions à nous. Donc l’argent qui nous vient, qu’on nous alloue ou que nous empruntons, doit désormais être pour nous. Bien entendu que, dans les allocations, il faut faire la part des Oblates.

Mais vous me disiez que vous alliez renvoyer des enfants, sans m’en expliquer les motifs. Est-ce faute de ressources? Alors pourquoi fonder à nouveau? Occupons-nous d’une maison pour nous. Elle pourra nous être nécessaire, mais ne gaspillez pas les 60.000 francs en question(3).

Vous m’avez écrit assez souvent sur le P. Pierre, pour que je sache que vous le désirez. Il est possible que je vous l’envoie en novembre. Mais ne vous attendez pas à un phénix. C’est un saint, un ravissant caractère, mais on rencontre vite la limite de son intelligence. Pourtant comme il a la finesse grecque malgré sa parfaite franchise, il a des chances de réussir.

Vous aurez un bréviaire in-4° et une grosse Bible par le retour du P. Alexandre. La persécution contre les religieux semble calmée, et l’on ne fera positivement rien aux religieuses. Pour nous, il paraît que nous n’avons plus rien à craindre.

Adieu, et tout vôtre en N.-S.

E. D’ALZON.

Le P. Alexandre est arrivé hier soir.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. Une maison attenante à celle des Oblates à Kara-Agatch, à vendre à des conditions que le P. Galabert estime bonnes (lettre du 14 août).
2. Il s'agit de Soeur *Louis* ou *Marie-Louis* de Gonzague.
3. Il doit y avoir une confusion. D'après la lettre du P. Galabert, le prix de la maison est de 18 400 francs, dette qui s'ajouterait "aux 60 000 francs que nous devons déjà à Paris".